pédagogie – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr innovation collaborative Wed, 30 Oct 2019 13:44:55 +0000 fr-FR hourly 1 https://i2.wp.com/codesign-it-ventures.fr/wp-content/uploads/2015/08/Co_logo_small.png?fit=32%2C32 pédagogie – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr 32 32 110756974 LE DIPCO DE CODESIGN-IT : LE COLLABORATIF UN INDISPENSABLE DE LA FORMATION ! http://codesign-it-ventures.fr/2019/05/14/le-dipco-de-codesign-it-le-collaboratif-un-indispensable-de-la-formation/ http://codesign-it-ventures.fr/2019/05/14/le-dipco-de-codesign-it-le-collaboratif-un-indispensable-de-la-formation/#comments Tue, 14 May 2019 14:47:26 +0000 http://codesign-it.com/?p=2454 [...]]]> Documentation de l’expérimentation Codesign-it!

Le DIPCO de Codesign-it : le collaboratif, un indispensable de la formation !


Le DipCo, pour Diplôme Codesign, est le Certificat de Spécialisation Professionnelle de l’association Codesign-it en partenariat avec le CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) et le CRI (Centre de Recherches Interdisciplinaires). Une formation continue sur l’innovation et la transformation collaborative dans les organisations et les projets complexes. Avec une méthode : apprendre en questionnant, apprendre en faisant, apprendre en partageant.

Le DipCo c’est le pari que la constitution d’une communauté apprenante de professionnels va permettre à chaque participant de développer ses compétences de facilitation, et pour le collectif de grandir dans sa compréhension des enjeux de l’innovation collaborative.

En chiffres il représente :  50-60 participants par an, 140 heures de formation soit 10 sessions de 3 jours proposées par an, 5 et 7 de ces sessions choisies par le participant pour obtenir son diplôme. 120 diplômés depuis sa création en 2015.

Une communauté apprenante de professionnels.

Le DipCo est destiné à tous. En tous cas, à toutes les personnes pour qui la question du collaboratif et la mobilisation des parties prenantes dans la gestion de projets complexes, est un enjeu. Et cela, à condition que le projet personnel ou professionnel du participant soit une opportunité pour la mise en pratique des apprentissages vécus pendant la formation.

« L’objectif est de diffuser au plus grand nombre les enjeux et l’intérêt de l’innovation collaborative. Nous voulons créer un terrain de jeu pour les participants. En les responsabilisant. Il faut qu’ils aient une possibilité de mise en pratique dans leurs environnements respectifs, de test dans leurs écosystèmes. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

Un soin particulier est apporté au recrutement des participants, notamment pour assurer la diversité des profils et l’existence d’un projet personnel d’application des apprentissages.

« C’est la diversité des participants (un indépendant, un fonctionnaire de l’administration publique, un start-uper, un salarié d’une grande entreprise, etc.) du diplôme qui permettra de mieux comprendre et cerner les sujets abordés. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

Une collaboration entre membres du collectif, participants au diplôme et intervenants externes.

Les membres du collectif sont les facilitateurs de chaque session. De manière général en trinôme, ils préparent la session dont ils ont la charge.

« Pour les membres du collectif, enseigner c’est apprendre. Chaque session est orchestrée et facilitée par les membres de Codesign-it! Elle est une occasion de prise de recul et de réflexivité ! La session est toujours codesignée avec deux ou trois participants. Pour eux, c’est aussi une manière d’apprendre. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

En plus de ce trinôme chefs d’orchestre, des intervenants – internes ou externes au collectif – sont invités à participer pour apporter une autre « coloration », être source d’inspiration pour la session : un consultant sur la question des socio-styles, un spécialiste du gaming, une psychiatre Gestalt, etc.

En février dernier, Trinité Laroche (membre de Codesign-it) était la Lead designer de la session du DipCo : Dynamiques collectives et Documentation. J’ai été invitée à participer en tant que représentante de la documentation de l’expérimentation Codesign-it et au même titre que deux autres intervenants : AnaÏs Thevenot, journaliste, membre de l’association Nonamekitchen.org documentant les mouvements migratoires aux frontières d’Europe de l’Est ;  et Nicolas Caruso, facilitateur graphique.

L’intention principale de ce temps était celle de l’écoute active = « j’écoute pour retranscrire ; pour transmettre » et non pas « j’écoute pour entendre / j’écoute que pour moi »

Il y a eu 3 équipes  : chaque équipe va voir 2 speakers et sera en position de transmettre puis de recevoir un contenu transmis.

La session, designée avec les deux participantes au diplôme Cécile Ruf et Elodie Dantar, s’est donc déroulée de la façon suivante :

En abordant le sujet de la documentation les participants ont fait collectivement l’expérience de la documentation en tant que telle. Et en ce qui me concerne, ce temps a été particulièrement riche, car une possibilité de questionner et faire évoluer le sujet de la documentation de l’expérimentation Codesign-it!

Citations du DipCO Session de Février 2019 – Nico Wauquiez, membres de Codesign-it!

Expérimenter. Tester. Partager. Questionner.

Le DipCo n’est pas une simple formation à la facilitation. Il a vocation à proposer une approche innovante, interactive et performante pour accompagner les projets complexes dans les organisations. Il doit faciliter le travail collaboratif, l’émergence d’idées nouvelles pour leur concrétisation durable en actions et résultats.

« Il n’y a pas de hiérarchie, pas de prof pendant les sessions. La matière est toujours coproduite par les participants. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

L’objectif du diplôme est de co-construire avec les participants une dynamique d’apprentissage /sur et en/ intelligence collective. Les participants sont mis en situation d’acteurs : ils sont tous autonomes et responsables de rendre les plus riches possible ces temps d’apprentissages individuels et collectifs.

« Les sujets des sessions sont construits sur la base d’une « grille de pédagogie inversée » qui reprend tous les principes, modèles et méthodes identifiés comme fondamentaux sur des sujets d’innovation collaborative. Chaque session devra aborder une partie de ces fondamentaux mais le design des session les contenus et les échanges avec les intervenants sont évolutifs et non linéaires. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

On alterne donc entre des temps expérientiels, des temps d’inspiration, de questionnement, et des temps de partage entre les participants sur leurs expérimentations personnelles d’application de leur apprentissages (appelées XP).

« Les sessions sont forcément hors-sol par rapport au quotidien des participants tellement elles sont riches en contenu. L’XP, menée en parallèle par chaque participant est une Invitation à mettre en place, tester, se tester soi sur des sujets d’innovation collaborative, dans son quotidien ses interactions habituelles, son écosystème. La restitution peut être un point d’étape. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

Pendant une XP, le participant va parler du problème qu’il a décidé de résoudre, des hypothèses qu’il a choisies pour répondre à ce problème, de la façon dont il a mobilisé les différentes parties prenantes et des différentes itérations, des ajustements nécessaires pour avancer.

« D’ailleurs certains récits d’échecs, et donc d’itérations, de reformulations d’hypothèses ont été extrêmement apprenants pour tous. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

Les participants deviennent des ambassadeurs de l’innovation collaborative.

Le DipCo n’est pas une porte d’entrée dans le collectif Codesign-it! L’objectif est au contraire de diffuser au plus grand nombre.

« Avec le DipCo, nous avons l’ambition que les participants deviennent de bons sponsors de l’innovation collaborative, qu’ils acquièrent les bonnes postures et le bon vocabulaire pour incarner les démarches collaboratives d’innovation dans leurs environnements respectifs. »

Julie Credou, Membre du collectif Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

Nicolas Détrie cofondateur de Yes We Camp – collectif à l’origine des Grands Voisins notamment – s’est d’ailleurs inspiré du modèle pédagogique du DipCo pour créer son Diplôme Universitaire « Mise en œuvre d’espaces communs » (ouverture pour l’été 2019) en partenariat avec Codesign-it, Ancoats, et l’Université Paris-Est-Marne-la-Vallée.

« Le DipCo est un levier pour servir la vision de Codesign-it! En donnant à voir tout ce qui peut se faire, les participants pourront piocher ou même créer eux même les démarches collaboratives qui leur conviendront le mieux. »

Julie Credou, Membre du collectif Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

On retrouve ici l’idée chère à Codesign-it du partage en Creative Communs :  la diffusion au plus grand nombre dans une logique toujours évolutive et apprenante pour tous.

Pour une présentation complète du DipCo c’est ici !

Licence Creative Commons

Cette œuvre de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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Engagement collaboratif, social et solidaire ! http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/engagement-collaboratif-social-et-solidaire/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/engagement-collaboratif-social-et-solidaire/#respond Tue, 03 Apr 2018 08:11:38 +0000 http://codesign-it.com/?p=1605 [...]]]> Môm’artre, comme de plus en plus d’initiatives émergentes, s’inscrit dans des démarches d’économie sociale et solidaire, ces actions d’inspiration altruiste qui cherchent à provoquer des impacts positifs sur la vie d’autrui.

Sa fondatrice, Chantal Mainguené, est ainsi fellow de Ashoka, ce réseau inclusif d’accompagnement d’entrepreneurs sociaux. Cette ONG a, en 35 ans, poussé plus de 3300 entrepreneurs sociaux à résoudre des problèmes sociétaux dans 85 pays. C’est dans ce même état d’esprit que Chantal Mainguené se penche sur la complexité à mener de front vie professionnelle et vie familiale, en particulier, encore souvent, pour les mères de famille. L’association Môm’artre, lancée en 2001 avec Cécile Decognier, propose un mode de garde d’enfants adapté, répondant à la fois aux besoins de certaines familles urbaines et proposant aux enfants un contenu éducatif et artistique pendant l’absence de leurs parents.

Le projet s’est depuis agrandi à différents arrondissements de Paris, mais aussi en dehors de l’agglomération parisienne.

Brice de Margerie, membre de Codesign-it! et fondateur de Talent Social, y a apporté son grain de sel, en accompagnant les membres du réseau avec un outil sur mesure : Jour de Gloire. Prenant le contre-pied de la célèbre plateforme digitale Vie de Merde, Jour de Gloire prend résolument le parti de voir le verre plein. Comme son nom l’indique, ce réseau social simple permet d’indiquer au jour le jour ce qui va bien, plutôt que les difficultés quotidiennes. D’autant plus riche qu’il est mis entre des mains positives et enthousiastes, cet outil permet de mapper ce qui fait la richesse des différentes antennes de Môm’artre en France : à Nantes, ou à Arles, chaque équipe partage de façon hebdomadaire ses inventions les plus récentes. Jour de Gloire sert alors de réceptacle, les nouveautés pédagogiques des animateurs étant agrégées dans des newsletters envoyées chaque semaine aux autres équipes de Môm’artre.

De nouveaux besoins ont émergé au sein de la codirection de Môm’artre, guidée jusqu’à Codesign-it! par Cécile Decognier. Sentant la nécessité d’enrichir la direction bicéphale de leur association par une dimension collaborative dans la prise de décision, les deux directrices ont voulu questionner les moyens de rendre cette instance plus représentative et engageante. Codesign-it! a accompagné plusieurs équipes issues de l’association Môm’artre dans cette démarche, par 5 sessions d’une journée.

Béatrice Collet et Brice de Margerie ont d’abord guidé les équipes pour leur permettre de s’aligner sur les questions de vision, de valeur, d’utilité sociale, et surtout de retrouver la notion de sens : quelle est, finalement, la fonction réelle du comité de direction au sein de Môm’artre, au-delà de sa position d’instance dirigeante ? Pourquoi en a-t-on besoin ?

D’autres questions plus opérationnelles ont également été abordées, telles que la détermination des prérogatives propres à la codirection, comme le recrutement ou l’ouverture d’une nouvelle antenne.

Mais cette phase pilote a progressivement laissé la place à une phase de transfert des capacités de facilitation. La principale ambition de ces sessions était en effet de donner aux équipes les clefs de la facilitation, afin qu’elles puissent entretenir la dynamique collaborative au-delà de ces rencontres ponctuelles et les mettre en pratique dans le fonctionnement de l’association. L’outil de rôle délégué a ainsi été sollicité : les participants, chargés à tour de rôle d’animer eux-mêmes le débat au sein des équipes, surveillent le temps, et accélèrent la décision.

Peu à peu, l’influence des facilitateurs s’est effacée pour permettre aux participants de gagner en autonomie, si bien qu’aux dernières sessions, ceux-ci choisissaient à la fois le sujet à traiter et les outils ou activités appropriées pour y répondre de façon optimale.

Ce dispositif, en bousculant les acteurs dans leur position habituelle, ne se contente pas de huiler certains rouages, il superpose à la machine de nouvelles poulies, pour hisser les ambitions à un autre niveau.

Car l’engagement personnel est peut-être la meilleure réponse à l’inertie.

Publication proposée et témoignages recueillis par Nina Valin.

Cet article de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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Posture et état d’esprit du facilitateur : zoom sur le lien de confiance http://codesign-it-ventures.fr/2017/09/05/posture-et-etat-desprit-du-facilitateur-zoom-sur-le-lien-de-confiance/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/09/05/posture-et-etat-desprit-du-facilitateur-zoom-sur-le-lien-de-confiance/#respond Tue, 05 Sep 2017 11:15:12 +0000 http://codesign-it.com/?p=929 [...]]]> Nadège Lossouarn, qui intervient cet après-midi, nous l’avons connue « de l’autre côté du miroir » quand nous étions sponsors d’une démarche innovante et collaborative au sein d’un ministère en transition !

Raison de plus pour être attentifs à son récit qui, au-delà des mots, révèle une personnalité totalement alignée avec ses actes. Dimension qu’elle évoquera dans sa présentation !

Ce n’est donc pas une surprise pour nous de découvrir que le sujet central de son intervention est le lien de confiance, et le climat de sécurité induit, que le facilitateur doit créer et entretenir tout au long du processus de travail. Car, en effet, c’est bien ce sentiment de confiance dans un environnement sécurisé que nous avons toujours éprouvés lors des différentes sessions organisées avec Nadège.

Et si ce sentiment s’est d’emblée imposé entre nous, cela ne signifie pas pour autant qu’il n’est pas le résultat d’un cheminement personnel, basé sur l’expérience, jalonné d’échecs et de réussites, et construit de la part du facilitateur, Nadège en l’occurrence.

La confiance peut se définir ainsi, par l’ensemble des croyances confortant le client dans la certitude que les intentions et les comportements de son partenaire d’échanges produiront les résultats attendus. [1]

Ce lien de confiance s’installe d’abord entre le facilitateur et le sponsor pour ensuite s’étendre à l’ensemble des participants.

Ce lien de confiance est un des atouts majeurs du facilitateur pour amener le groupe à être plus efficace, à avancer ensemble dans une direction commune. Ce cadre de confiance créé par le facilitateur permet à l’intelligence collective d’émerger.

État d’esprit à installer à chaque nouvelle relation sur la base d’enseignements et d’expériences diverses, qui mobilise trois dimensions distinctes mais complémentaires :

  • la présomption de compétences

Le facilitateur doit faire preuve de pédagogie auprès du sponsor pour démontrer la maîtrise de son savoir-faire, sa compréhension du contexte, des enjeux et la pertinence des méthodes collaboratives qui vont être déployées. Les compétences du facilitateur sont aussi sa base de confiance en lui, ce qui lui permet d’assumer et d’assurer une capacité à co-construire avec un collectif.

  • la présomption de bienveillance

Tout au long de l’accompagnement déployé, le facilitateur doit veiller à faire preuve de bienveillance vis-à-vis du sponsor et des participants qu’il embarque dans la démarche. Cette bienveillance doit aussi être réciproque à l’égard du facilitateur, quand bien même les confrontations et échanges d’idées et de cheminements sont denses et animées. Cette bienveillance crée les conditions d’un travail efficace, serein et facilite la réussite de la collaboration. Elle s’établit en postulat initial réciproque puis s’entretient par des postures (la franchise, la sincérité, la transparence, l’écoute, le souci d’inclusion et la détection des irritants) incarnées tant par le facilitateur que par le sponsor tout au long de la démarche engagée.

  • la présomption de cohérence

Elle se traduit par la capacité du facilitateur à tenir ses engagements et à être sincère dans ses promesses. Dans l’accompagnement d’un client, pour Nadège, il est également important de rester aligné avec ses propres valeurs et ses propres engagements, par respect pour celui-ci d’une part et pour soi-même d’autre part.

 

Comme le souligne Nadège, on ne naît pas facilitateur, on le devient après avoir vécu des expériences réussies mais aussi des échecs dont il faut savoir apprendre et partager, en toutes franchises, quelques anecdotes.

Ce récit professionnel personnel a inspiré la communauté du DU autour de trois questions explorées en sous-groupes :

1/ Comment créer les conditions de la confiance ?

par la convergence des enjeux (des intentions claires et partagées entre facilitateur et sponsor, des attentes exprimées, des méthodes de travail validées,…)

  • par des objectifs réalistes et livrables,
  • par le « walk the talk/talk the walk » (faire ce qu’on dit, dire ce qu’on fait, avec un feedback partagé et co-porté),
  • par une méta-communication (partager la confiance, lâcher les peurs, crever l’abcès)
  • par la distance dans la relation (répondre à tout le besoin ou seulement au besoin, rester authentique, savoir dire non)

 

2/ Comment s’adapter en restant authentique ? En restant aligné ?

  • la définition des règles du JEU : transparence, cadre de sécurité, engagement mutuel, liberté de paroles
  • la clarté des rôles, des intentions, des objectifs, des méthodes
  • la capacité d’adaptation du facilitateur et sa capacité à dire NON

 

3/ Comment savoir qu’on a créé un lien de confiance ?

Des signes                                                                des comportements dans la relation

– Qualité du feedback                                               Franchise / Transparence / Écoute

– Repérage les irritants                                             Accueil / Qualité de la Présence

– On peut tout se dire !                                              Engagement / Disponibilité

– Intensité de la collaboration                                    De nouvelles missions / le bouche-à-oreilles

 

En complément de l’intervention de Nadège, au gré des rencontres, des expériences vécues, des apprentissages acquis lors du DU, on peut retenir que le facilitateur doit être une sorte de « couteau suisse », toujours disponible et utile sans être encombrant ! Il n’est pas un animateur, situé au centre de la relation, il n’est pas le formateur qui est au-dessus de l’interaction, ni le coach, ni le gourou. Au cours d’une session, la place/rôle du facilitateur va évoluer, il sera très présent/référent au démarrage d’une collaboration, d’une session pour idéalement s’effacer au fur et à mesure que la démarche de codesign est appropriée et portée par les participants et sponsors. Son objectif est d’amener le groupe à être plus efficace ensemble notamment par la co-construction et le co-design. Le rôle du facilitateur est de créer un cadre, de réunir des conditions indispensables pour permettre à l’intelligence collective de fonctionner, et aux solutions d’émerger tout en accompagnant le groupe vers l’autonomie pour sa propre transformation.

La confiance est un des outils à déployer au même titre que l’empathie, la neutralité, l’adaptabilité et la bienveillance.

 

Merci à Nadège pour son intervention et sa bienveillance !

[1]   Jean Frisou – Confiance interpersonnelle et engagement : une réorientation béhavioriste

 

Restitution proposée par Dominique Jeandot et Patrice Roux-Caillebot, participants du Diplôme Universitaire Codesign.

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Pédagogie, complexité et engagement http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/23/pedagogie-complexite-et-engagement/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/23/pedagogie-complexite-et-engagement/#respond Tue, 23 May 2017 18:28:30 +0000 http://codesign-it.com/?p=890 [...]]]> La pédagogie pose la question de l’ordre des choses à faire et à savoir, des différents niveaux de lecture et de la simplification pour faciliter l’accès aux informations. Nicolas Wauquiez, membre fondateur de Codesign-it!, illustre cette idée avec son expérience des préparations d’une séquence de film qui se fait par des ajouts successifs d’actions dans un ordre très précis : installation des décors, répétition des figurants, entrée de la caméra, prise de son, figurants, doublure….

Comment aborder simplement la complexité ?

Qu’est ce qu’un sujet complexe ?

  • sujet complexe en lui-même : axes et objectifs multiples,
  • plusieurs acteurs,
  • différents niveaux d’adhésion,
  • délais tendus, contraintes fortes,
  • sujet non porté…

A partir de la métaphore de Paris-grands-axes : partir des grandes lignes puis zoomer pour amener vers des points plus précis et complexes :

  • bien définir le périmètre et le réduire à 4-5 priorités,
  • garder la main sur le séquencement, maîtriser les concessions,
  • incarner un état d’esprit collaboratif,
  • repositionner les acteurs au niveau collectif/organisation VS enjeux personnels : jouer sur les niveaux de lecture,
  • injecter de la modélisation pour stimuler la réflexion (carte d’empathie, modèle canevas, personas…)…

La pédagogie c’est créer les conditions d’apprentissage et d’accès aux savoirs :

Conditions d’apprentissage Accès aux savoirs
Être attentif à :

  • susciter l’envie
  • partager l’intention : du groupe, des sponsors, du participant
  • respecter et faciliter les étapes d’intégration des informations
  • poser un cadre clair et facilitant l’émergence
  • trouver un bon équilibre entre l’intention pédagogique, la protection, entre niveau individuel et collectif, l’implicite et l’explicite.
L’approche tient compte :

  • de l’intention
  • du contexte
  • des participants

Codesigner les modalités d’accès aux connaissances avec les utilisateurs et prévoir à minima un temps de réflexivité / feedback sur le respect des intentions.

 

En sous-groupe, les questions fusent :

Est ce que la pédagogie c’est créer les conditions ? Dispenser des savoirs ? Créer un langage commun ? Faciliter un cheminement ?
Quel savant dosage et quel parcours pédagogique proposer pour aider chacun à s’approprier son propre parcours d’apprentissage ?
Quelle goutte d’essence mettre pour permettre d’aller à l’essentiel ?
Quel cadre ? Quel dynamique ? Quel rythme ?
Quel équilibre entre théorie et pratique, entre expert et parcours apprenant ?

 

Comment créer l’engagement ?

Il y a plusieurs niveaux d’engagement : avant / pendant / après.

Pour que l’engagement soit durable après une session :

  • donner du sens avec des bénéfices individuels et collectifs,
  • demander à formuler,
  • responsabiliser,
  • laisser une juste place à l’émotion (mais avec précautions…) : intérêt des supports artistiques (théâtre, musique, danse, sculpture, impro…),
  • développer l’engagement et rendre le participant acteur,
  • créer des conditions protectrices : bienveillance et authenticité, confiance, non-jugement,
  • trouver un bon équilibre entre l’intention pédagogique, la protection, entre niveau individuel et collectif, l’implicite et l’explicite, la technique et l’émotion,
  • créer un lien entre les participants,
  • avoir des sous-groupes à taille humaine (7+/-2),
  • scénariser,
  • proposer des jeux,

 

Un grand merci à Nicolas Wauquiez pour son intervention.

Restitution proposée par Anne Pariente, participante du Diplôme Universitaire Codesign.

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Rencontre avec une facilitatrice graphique http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/22/rencontre-avec-une-facilitatrice-graphique/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/22/rencontre-avec-une-facilitatrice-graphique/#comments Mon, 22 May 2017 18:42:26 +0000 http://codesign-it.com/?p=861 [...]]]>

 

Laure Villemaine raconte son histoire comme on raconte une bande dessinée d’aventure. Sa destinée n’était pas de devenir facilitatrice graphique, mais géographe. Sa passion des cartes, la fascination pour une émission de télévision devenue culte à ses yeux (“le dessous des cartes” de Jean-Christophe Victor) et enfin de nombreuses rencontres et circonstances particulières l’ont amené à découvrir une façon nouvelle de communiquer pour faire passer des messages complexes: de dos et sans dire un mot !

 

Mais qu’est ce que la Facilitation Graphique ?

En voici la définition, telle qu’on peut la trouver sur le site de la Communauté de Praticiens de la Facilitation Graphique (FGCP) :

“La facilitation graphique est une pratique qui utilise les médias graphiques pour favoriser les échanges et les réflexions au sein d’un groupe, afin de lui permettre de construire une vision commune. Elle sert, alimente et accompagne un processus de collaboration. C’est ce qui distingue cette pratique des autres métiers de la visualisation tel que le design graphique ou graphisme.”

 

L’impact de la facilitation graphique

Pourquoi Laure Villemaine cite t-elle “Le dessous des cartes” comme une des inspirations qui l’ont amené à la facilitation graphique ?

Les démonstrations illustrées de Jean-Christophe Victor lui ont probablement fait découvrir à quel point s’appuyer sur des éléments graphiques animés et évolutifs simples représentait une force considérable pour faire passer des messages. Et à quel point ces informations semblaient tout à coup plus marquantes et facilement mémorisables.

 

C’est bien plus tard, en animant une session de travail collaboratif, que l’occasion se présente à elle de constater les effets positifs de la facilitation graphique. Le sponsor faisant part de ses difficultés à présenter son idée et créer une dynamique nouvelle, Laure se saisit spontanément d’un marqueur et représente schématiquement la métaphore, les messages clefs et finit par faciliter les sessions durant 4 jours, feutre en main.

Même si ses premiers dessins, selon son propre aveu, “ne sont pas beaux”, ce coup d’essai est une réussite ! A tel point que le sponsor lui demande de produire une fresque graphique pour illustrer sa démarche.

Laure ressort de cette expérience convaincue que le visuel touche une partie émotionnelle plus forte que les autres vecteurs de communications traditionnels.

La facilitation graphique permet à l’auditoire :

  • de mieux comprendre ce qui se dit, car elle fait appel à différentes formes d’intelligence et stimule l’imaginaire
  • de renforcer l’engagement des participants par un ancrage supplémentaire, car la facilitation graphique sollicite le plaisir, le jeu et permet ainsi aux participants d’être plus actifs
  • de mémoriser plus facilement les idées, car elle est un outil de synthèse efficace qui simplifie considérablement le discours (sans le dénaturer)
  • de créer de l’émotion et favoriser davantage les interactions entre les participants
  • Enfin, la représentation via une carte géographique illustre les échanges entre les personnes et en fait ressortir les différents points de vue

La facilitation graphique doit être bien maîtrisée pour éviter de tomber dans un certain nombre de pièges, par exemple :

  • que la représentation graphique soit juste “jolie” et ne soit pas porteuse de “sens
  • ou qu’elle soit perçue comme trop réductrice
  • ou encore que le facilitateur graphique commette des erreurs d’interprétation

Domaines d’application et techniques de la facilitation graphique

La facilitation graphique peut être mise en œuvre dans de nombreux cas de figure, tant pour faciliter la pédagogie, la création, la vulgarisation ou la restitution, dès qu’il s’agit de processus de collaboration.

Elle s’appuie sur un certains nombre de bonnes pratiques et astuces à avoir en tête avant toute séance de facilitation graphique :

  • Trouver un point d’entrée et penser à raconter une histoire.
  • Écrire au moins une phrase qui illustre le propos. Rédiger le titre à la fin, pour rajouter éventuellement ce qui pourrait manquer
  • Donner un sens à la lecture (ne pas hésiter à rajouter des flèches pour indiquer ce sens)
  • Ne pas oublier qu’on fait “pour les autres” et qu’il faut être compréhensible !
  • Respecter l’équilibre entre le dessin et le texte
  • Se soucier de la gestion de l’espace (créer des familles d’idées et définir visuellement des zones distinctes). Ne pas oublier que le vide a son importance !
  • Poser les éléments au fil de l’eau sans dessiner les liens immédiatement, et anticiper le remplissage en fonction de la durée de la réunion
  • Ne pas hésiter à jouer sur les différences de taille des personnages en faisant des zooms pour mettre en avant telle ou telle idée
  • Choisir la couleur du texte/ du dessin en fonction du sens qu’on veut donner, 2 ou 3 couleurs maximum (choisir une couleur chaude et une couleur froide)
  • Rester cohérent entre la typo et le message
  • Mettre un cadre autour de chaque texte n’est pas obligatoire
  • Éviter la pollution visuelle, faire propre avec un trait net pour aller plus vite à l’information
  • Se souvenir que le format horizontal est plus facile
  • Ne pas confondre la création issue d’une facilitation graphique “live” et la production d’un outil de communication à des fins de diffusion. La facilitation graphique s’adresse avant tout aux participants de la réunion, ce n’est pas autoporteur !

Pour démarrer, Laure conseille de tester des techniques simples, sur la base de formes géométriques, de personnages en bâtons, en s’appuyant sur les regards pour signifier les émotions et désigner le sens de la lecture. La bouche et les sourcils complètent efficacement le regard pour définir les expressions souhaitées. Les pieds, représentés très symboliquement, ont une importance car ils montrent la direction vers laquelle se déplace le personnage (de face, de dos…).

Le texte doit être écrit de préférence en majuscules pour faciliter la lecture.

Les traits sont le plus possible nets, droits, francs. Il est utile de représenter un plan fixe (le sol par exemple) pour définir l’espace où évoluent les personnages et créer des repères.

La posture du facilitateur graphique et les qualités nécessaires

Finalement les qualités nécessaires pour faciliter graphiquement ne sont pas tant un talent de dessinateur qu’une capacité à synthétiser le discours. La technique est importante mais elle n’est rien sans une posture adaptée. Il faut être concentré au maximum, se placer dans un état émotionnel particulier qui permet de retranscrire le plus fidèlement possible les échanges et de cette façon :

  • engager
  • aligner
  • rassembler les participants

Pour l’anecdote, Laure raconte une séance de facilitation qu’elle a menée devant 700 personnes durant laquelle elle a scribé sur scène – dans un cirque – à côté des intervenants pendant 6h. Elle était tellement entrée dans “sa bulle de concentration” que surprise qu’en fin de session on lui demande ce qu’elle pensait des échanges, elle s’était retrouvée incapable de dire le moindre mot.

La posture de concentration extrême se focalise sur la retranscription fidèle, pas sur l’analyse et la formalisation de sa propre opinion.

 Outils et références utiles

Pour numériser facilement les scribes :

Pour s’inspirer :

Pour se former :

Pour faire émerger des idées :

Merci à Laure Villemaine pour son intervention !

Restitution proposée par Frédéric Fleury, participant du DU Codesign participante du Diplôme Universitaire Codesign.

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Regards croisés entre innovation pédagogique et codesign http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/22/regards-croises-entre-innovation-pedagogique-et-codesign/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/22/regards-croises-entre-innovation-pedagogique-et-codesign/#respond Mon, 22 May 2017 17:54:34 +0000 http://codesign-it.com/?p=856 [...]]]> C’est l’effervescence ce matin au 10co (l’espace collaboratif du collectif Codesign-it!) : ce n’est pas un, mais deux Diplômes Universitaires qui sont accueillis pour une journée de pédagogie inversée sur la thématique des innovations pédagogiques !

Augustin Luneau, co-fondateur de Codesign-it! qui facilite la session de la matinée, rappelle les différentes proximités qui unissent le DU Codesign et le DU Acteurs de la Transition Éducative ; proximité d’intention notamment autour de la volonté d’expérimenter de nouveaux modes d’enseignement.

Nous sommes enthousiastes à l’idée de cette rencontre. Fred, qui accueille l’intervenant du jour, David Istance, déclare justement en introduction, qu’apprendre, c’est sortir de sa zone de confort. Ce que les sessions de problématisation et de tentative de solution du jour ne cesseront de nous rappeler… Fred pointe également du doigt l’importance de la réflexivité individuelle et du feedback des autres –qu’ils soient pairs ou enseignants- pour progresser collectivement.

David nous présente les travaux de recherche qu’il mène au Centre pour la Recherche et l’Innovation dans l’Enseignement (CERI) de l’OCDE, et notamment le projet en cours d’achèvement Environnements pédagogiques innovants (ILE), qui traduit depuis 10 ans le recentrage de l’OCDE sur la question de l’apprentissage, après avoir précédemment exploré le seul contexte scolaire.

S’ensuit une série de travaux collectifs et de restitutions pour d’une part, faire émerger des problématiques sur la base des inputs apportés par David, puis dans un second temps, après avoir rebattu les cartes de la composition des groupes, apporter des tentatives de solutions aux problèmes soulevés. A propos de ces derniers, Greg nous fera remarquer dans l’après-midi que nous avons listé le matin des questionnements, et non pas des problématiques. Il nous invite à l’avenir à abandonner la forme interrogative pour nous focaliser sur l’élaboration d’un « statement » (assertion) qui décrive une situation, un état problématique, élargissant ainsi le champ des possibles dans sa résolution, là où la question est déjà trop enfermante.

Les groupes de travail sont mixtes et rassemblent des participants des deux DU ; l’objectif est bien sûr, à travers une diversité maximale, de favoriser l’émergence d’idées nouvelles.

L’exercice n’est pas simple pour autant : pour Carole, dont c’est pourtant seulement le 3ème jour de session au sein du DU Codesign, il permet de lui faire réaliser que le cycle de pédagogie inversée est d’ores et déjà devenu une évidence, à ce titre plus tellement questionné, ce qui en soit le rend bien trop normatif. Prise de conscience salutaire pour redonner à la réflexivité toute sa place et prendre à nouveau du recul… Sheela, de son côté, qui avait déjà assisté à un autre atelier chez Codesign-it! sur le prototypage (qu’elle a d’ailleurs trouvé particulièrement efficace sur les problématiques traitées), salue également l’exercice d’intelligence collective mis en œuvre aujourd’hui. Néanmoins elle se pose des questions sur l’efficacité d’un tel exercice sur un sujet aussi complexe que « l’innovation dans l’éducation». Le processus a plutôt eu tendance à simplifier les problématiques posées, à favoriser la parole de ceux qui « savent » et à aboutir à des solutions « rapides et simplistes » sur des idées très complexes.

Nous partageons toutes deux nos interrogations sur les effets durables et réels de la démarche : permet-elle vraiment d’arriver à des solutions concrètes, efficaces et transposables dans le réel sur des sujets aussi complexes que la transformation du système éducatif ?

Ces interrogations font écho à celles de plusieurs autres participants ; la session se termine en effet sur un temps de réflexivité bénéfique, au cours duquel Augustin invite chacun de nous à partager avec le groupe un élément clé qu’il retient de la matinée.

Si certains retiendront prioritairement les apports en contenu, comme par exemple le cadre d’analyse ou framework présenté par David pour caractériser les environnements pédagogiques innovants, beaucoup d’entre nous se questionnent sur la méthode :

  • La force du biomimétisme et de la métaphore organique ou biologique pour décrire la complexité d’un écosystème en transformation permanente est relevée, là où les analogies mécanistes de type système semblent moins riches d’opportunités
  • La question de la juste place de l’expertise dans le processus collaboratif se pose : nécessaire pour aller au fond des choses et garantir la pertinence des solutions proposées, elle ne doit pas contraindre l’émergence d’idées en phase de créativité.
  • Cette préoccupation nous semble faire écho à celle de plusieurs autres participants sur le passage du « pourquoi » au « comment » : au-delà de l’intention, des objectifs affichés, comment faire émerger des solutions concrètes de mise en œuvre, réalistes et adaptées au contexte réel des participants ?

La veille, un petit groupe de participants du DU Codesign échangeait déjà sur la difficulté parfois, en phase Tentative, de produire collectivement des solutions. Un intervenant d’une session précédente avait expliqué qu’une solution pouvait être de contextualiser très fortement : il s’agirait alors de sortir des concepts pour proposer des exemples concrets.

En bref, des préoccupations du groupe qui rejoignent les nôtres, et que, même si nous n’avons pas encore aujourd’hui une pratique suffisante du codesign pour pouvoir y répondre, nous avons hâte de confronter à la suite de nos parcours respectifs.

Merci à David pour son intervention !

Restitution proposée par Sheela Pimpare, participante du Diplôme Universitaire « Acteurs de la Transition Éducative », et Carole Sarkis, Participante du DU Codesign participante du Diplôme Universitaire Codesign.

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Valider son D.U. Codesign : le chemin, les balises… http://codesign-it-ventures.fr/2017/02/25/valider-son-d-u-codesign-le-chemin-les-balises/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/02/25/valider-son-d-u-codesign-le-chemin-les-balises/#comments Sat, 25 Feb 2017 09:50:16 +0000 http://codesign-it.com/?p=748 [...]]]> En cet après-midi du premier jour de la session de janvier 2017, Greg Serikoff, responsable de l’équipe pédagogique du D.U. Codesign, a emmené notre groupe d’une douzaine de participants hors du cycle habituel de pédagogie inversée.

Son dessein était de faire le point sur les récentes évolutions dans le D.U. discutées avec l’équipe pédagogique. Il a effectué une mise à jour des rôles que nous sommes amenés à prendre et de la liste de tâches à accomplir pour obtenir le diplôme. Il s’agit d’une formation récente, expérimentale, pilotée par une équipe qui ajuste chaque mois le programme et la méthode en fonction des observations menées lors des précédents sessions et des feedbacks reçus. Le cadre pédagogique est donc amené à évoluer.

Cet après-midi a constitué un espace de réflexivité sur le D.U. Codesign. Il fut émaillé d’un questionnement portant sur la place de l’évaluation au sein d’un format de pédagogie inversée tel que celui du D.U., sur la pertinence et l’usage des outils utilisés (en particulier la grille PI) et sur l’importance de la posture du codesigner, qui ne s’apprend pas dans les livres.

 

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Une après-midi à l’AZAP de la Française des Jeux, partenaire du D.U Codesign, à Boulogne-Billancourt

TOUT CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR POUR VALIDER VOTRE D.U. !

Voici les balises à emprunter dans son parcours du D.U :

  • Participer à 5 à 7 sessions en maximum 1 an
  • Mettre en place et déployer une expérimentation de codesign sur un sujet concret
  • Mettre à jour sa grille PI en chaque fin de session
  • Co-faciliter une demi-journée de session
  • Pitcher pour accueillir un intervenant
  • Rédiger une publication portant sur une demi-journée de session
  • Embarquer un nouveau participant
  • Contribuer à la vie du collectif du D.U et de son écosystème
  • Se mettre en posture d’apprentissage

 

Inscription aux sessions

Des sessions de 3 jours sont proposées toutes les 5 semaines, il revient au participant de s’inscrire au fur et à mesure de la formation. En cas de changement, considéré comme un joker, il est important de prévenir au minimum 8 semaines à l’avance.

 

Expérimentation

La définition de l’expérimentation suscite beaucoup d’échanges au sein de l’équipe pédagogique. Elle se définit comme la conduite d’un test concret d’une innovation collaborative sur un terrain qui n’est pas celui du D.U.

L’évaluation ne porte pas sur les résultats, dépendants de paramètres exogènes, mais sur le chemin parcouru : les pivots, les partis pris de design, les renoncements, les personnes rencontrées et mobilisées.

 

Relation avec un mentor

Un mentor est attribué à chaque participant dès le début de la formation. Le binôme n’est pas constitué en fonction du sujet de l’expérimentation, mais plutôt en fonction de la disponibilité du mentor et d’une intuition d’un bon “fit” avec le participant. La qualité des relations avec le mentor est prise en compte pour l’évaluation.

 

Restitution de l’expérimentation

La restitution doit se concentrer sur le cheminement de l’expérimentation. Une présentation comprenant une forme de chronologie est donc à prévoir.

Elle prend la forme d’un pitch de 5 à 7 minutes. Elle est suivie d’un kiosque (format de présentation en petit groupe qui favorise les discussions), afin de partager de façon plus exhaustive la progression et des résultats de l’expérimentation, répondre aux questions, à l’aide de tous les supports utiles.

 

Grille PI (pour Pédagogie Inversée)

Les notions à définir sont réparties en trois catégories :

  • Les formats ou dispositifs : hackathons, lab, atelier, World Café…
  • Les modules ou modèles : brainstorm, prototypage, persona, …
  • Les « d-principles » (principes de design) : itératif, récursif, responsable…

La mise à jour de sa grille PI doit se faire à chaque fin de session. C’est un des outils d’évaluation clefs du D.U. Codesign. Son remplissage peut sembler fastidieux et manquer de récursivité dans les sessions. C’est en fait un outil important pour l’équipe pédagogique pour préparer la session suivante. Il permet, en fonction des participants, de faire ressortir à travers un nuage de mots les items les moins maîtrisés, et de les communiquer aux prochains intervenants invités.

Suite à un échange de groupe, il est proposé que le co-facilitateur note les items de la grille PI abordés lors d’une intervention.

Nous nous sommes aussi demandé comment s’assurer que la définition que nous donnons à un item est la bonne, surtout si c’est une notion qui n’a jamais été abordée en session. Il y a en fait plusieurs façons de « le jouer », (et oui s’auto-évaluer est un jeu) en demandant aux intervenants, aux autres participants, à l’équipe pédagogique, en se documentant, en utilisant le groupe Whatsapp du D.U….etc.

 

Co-facilitation

Le rôle du co-facilitateur est de :

  • garder la maîtrise du temps, en souplesse. Le temps indiqué sur la boucle PI est indicatif.
  • choisir quelqu’un pour pitcher pour la prochaine demi-journée
  • noter les items de la grille PI
  • créer et entretenir les conditions du collaboratif (cela concerne autant les aspects émotionnels que pratiques, comme veiller à ce que les feuilles d’émargement soient signées par les participants )
  • avoir une conversation téléphonique en amont avec le facilitateur de la session, arriver ¼ d’heure en avance. Il n’y a pas de préparation spécifique nécessaire.

 

Pitch d’accueil

Le pitcheur accueille l’intervenant au début de chaque session pour l’aider à embarquer. Pour bien pitcher, une astuce est de se mettre à la place de l’intervenant, qui n’a parfois aucune idée de qui est en face de lui et comment la session va se dérouler. Il est important de lui transmettre les informations qui vont l’aider à comprendre l’esprit du D.U. et la typologie du groupe. Il peut utiliser un support pour donner de la substance.

 

Publication

Les publications sont publiées sur le site de Codesign-it. L’équipe pédagogique est très attentive à leur qualité et aux commentaires qui pourront être apportés. Les participants sont engagés à lire les autres publications pour s’en inspirer et les commenter. Il ne s’agit pas tant de retracer la chronologie mais de mentionner ce que nous avons retenu de la session. Le point de vue est personnel et synthétique. Il est rappelé que les notions liées au codesign doivent être surlignées en rouge et que la mention de la licence Creative Commons est à indiquer en bas d’article. Les liens LinkedIn des personnes citées sont les bienvenus.

 

Embarquement d’un nouveau participant

Cet embarquement est assuré par un autre participant du D.U. C’est une démarche qui s’avère utile pour les nouveaux arrivants, qui peut se réaliser par une entrevue dans les jours qui précèdent. La mise en contact est faite par Julie Crédou, coordinatrice du D.U Codesign.

 

Contribution à la vie du collectif du D.U. et de son écosystème

Tout est possible ! De l’organisation de HackZeDu à la cuisine de gâteaux, en passant par des apéros, toute contribution est appréciée.

 

Posture d’apprentissage

Nous avons tous des marges de progression, à nous d’en prendre conscience et d’y travailler. Ce critère d’évaluation est perceptif. La posture du codesigner ne s’apprend pas dans les livres. La posture d’un « agent collaboratif » repose fondamentalement sur la sincérité, l’authenticité, la bienveillance, l’empathie, l’humilité.

 

 

oulala

Les cartes de la grille PI sur le tableau “Oulala !”

ZOOM SUR LE CONTENU DE LA GRILLE PI

 

Greg Serikoff propose un exercice pour renforcer l’appropriation de la grille PI : un « storm » en peer-to-peer visant à éclaircir les notions de la grille PI, retrouvant l’esprit de la pédagogie inversée. En binôme, nous écrivons au recto d’une carte la définition d’un mot qui est inscrit au verso. Si une notion nécessite un éclaircissement en séance, la carte est collée sur un des tableaux blancs dans la rubrique intitulée « Oulala ! ».

 

Oulala !

Le terme « codesign » s’est retrouvé dans la rubrique Oulala ! « Le mot codesign est flou, il appartient à tout le monde, et c’est pour cela que nous l’avons choisi » a rappelé Greg Serikoff, avant d’en proposer une définition : “terme générique pour toutes les approches d’innovation collaborative”.

N.B. : toutes les définitions ont été consignées par Sandrine Barret dans la Dropbox du D.U. Mille mercis à elle !

 

 

 

fatigue

La fatigue de la première journée à jouer le jeu du collaboratif se fait ressentir chez les participants…

Le back-office du DU Codesign

L’après-midi à l’AZAP a alterné des temps de collaboratif et des temps de leadership fort. Nous sommes sortis de la pédagogie inversée pour mieux en comprendre le back-office pédagogique : ses méthodes d’évaluation et ses exigences.

Une question subsiste – elle continuera de me guider à travers les prochaines sessions : qu’est-ce qui fait un bon codesigner, et au-delà des apprentissages de notions et de techniques, comment trouver mon style propre de facilitatrice d’innovation collaborative ?

 

Restitution proposée par Camille Pène, avec la relecture de Sarah Fortin, participantes du Diplôme Universitaire Codesign

Licence Creative Commons

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Apprendre à apprendre ? http://codesign-it-ventures.fr/2016/08/19/apprendre-a-apprendre/ http://codesign-it-ventures.fr/2016/08/19/apprendre-a-apprendre/#respond Fri, 19 Aug 2016 14:26:03 +0000 http://codesign-it.com/?p=594 [...]]]> Qu’est ce que cela veut dire ? Pourquoi est-ce important ? Et comment transformer notre système éducatif et nos organisations pour relever ce défi ?

 

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Léa Douhard, du CRI (centre de recherche interdisciplinaire), est venue nous inspirer à l’AZAP de la Française des Jeux, sur un sujet qui nous concerne toutes et tous :

Apprendre à apprendre, définie comme la compétence à maîtriser au 21ème siècle.

 

Pourquoi est-ce important d’apprendre à apprendre ?

Car nous sommes dans un monde qui vit certainement sa révolution la plus majeure : la révolution du numérique, qui vient bouleverser tous nos modèles (économiques, sociaux…).

Le secteur de l’emploi s’en trouve en pleine mutation. Certaines études avancent les chiffres suivants :

  • 65 % des écoliers d’aujourd’hui pratiqueront, une fois diplômés, des métiers qui n’ont même pas encore été inventés (infographie du cabinet Wagepoint en 2013, rapportée par Manpowergroup)
  • La génération Y changera en moyenne 15 à 20 fois de travail dans sa vie professionnelle (étude du Future Workspace)
  • D’ici 15 à 20 ans, 50% des emplois auront disparu (étude Fast Forward 2030: The Future of Work and the Workplace par le cabinet CBRE), notamment avec le développement de l’intelligence artificielle

Or, nous restons, notamment en France, dans un système où l’hyperspécialisation de la formation reste la norme -alors que son contenu risque d’être obsolète à la fin du cursus universitaire-, ce qui fait que nous sommes dépassés par cette mutation accélérée.

Par ailleurs, notre société semble avoir du mal à changer de paradigme et à apporter des solutions nouvelles face à la révolution numérique qu’elle subit.

Léa illustre ce propos en citant Bernard Stiegler (dans son livre la société automatique) : la gouvernance algorithmique « anticipe nos faits et gestes et automatise nos attentes ». Par exemple, les réseaux sociaux nous proposent des contenus proches de ce que nous lisons déjà et nous conforte ainsi dans nos positions, nous empêchant ainsi de changer de point de vue. L’infobésité accentue cet effet du big data.

Bernard Stiegler indique sur le sujet de l’emploi que le chômage tel qu’on le connaît aujourd’hui va disparaître car le salariat tel qu’on le connaît aujourd’hui va également disparaître.

 

Sommes-nous capables, dans un cadre de standardisation et d’appauvrissement de nos connaissances, d’aborder ces changements de paradigmes ? Sommes-nous capables d’aborder la connaissance non comme une finalité mais comme un continuum ?

Léa nous cite Geoff Mulgan, qui dit qu’il existe 3 niveaux d’intelligence :

  • Apprendre à résoudre des problèmes existants (à l’école par ex.)
  • Apprendre à résoudre des nouveaux problèmes (grâce à l’open data, big data…)
  • Apprendre à définir et à résoudre des nouveaux problèmes

Sur les 2 premiers points, la France reste en recul, avec son système éducatif très descendant. Elle n’a pas non plus su prendre sa part dans la géopolitique de la connaissance, en mettant par exemple en avant ses contenus. A titre d’exemple, sur la plateforme de cours en ligne Coursera, 48% des contenus sont créés par des universités américaines alors que 73% des apprenants actifs sont étrangers (les 5 premiers étant issus de Chine, Inde, Brésil, Corée du Sud et France).

Sur le troisième point, réside, selon Léa, le défi à relever pour nos sociétés, là où tous les acteurs ont encore leurs cartes à jouer.

 

Comment relever ce défi ? Ou comment préparer les générations en apprentissage à relever ce défi ?

Léa nous propose 6 scénarios d’approches innovantes d’apprentissage :

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Réalité virtuelle : un moyen intéressant pour nous immerger dans des mondes qu’on ne pourrait pas appréhender autrement et de travailler notamment sur notre empathie. 2 exemples cités : Clouds Over Sidra et The Enemy.

Gamification : ou l’apprentissage par le jeu, un moyen d’apprentissage par l’expérience plutôt que par la théorie. 2 exemples cités : Mon collège avec Minetest et Papers, please.

Ouvrir l’université : le conseil national du numérique (CNN) dans son avis rendu en mai 2016 au secrétaire d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche Thierry Mandon, affirme le rôle d’accélérateur de la transformation numérique de l’université.

5 « polarités de transformation » sont évoquées dans le référentiel établi : les lieux d’apprentissage (exemple cité par Léa de l’université américaine Minerva, créée en 2012, sans Campus, et qui propose à ses étudiants de vivre dans 7 villes différentes durant leurs 4 années d’études afin de favoriser l’apprentissage par l’expérience), les contenus pédagogiques et les données, les recherches en éducation, les services numériques et les modèles économiques (exemple cité par Léa de l’université américaine Berkeley, qui propose à tous ses diplômés de suivre des formations gratuites une fois par an, favorisant ainsi l’apprentissage tout au long de la vie).

Apprendre par la recherche : tous chercheurs ! Exemple cité : les savanturiers du CRI.

Fouille de données : ou data mining, consiste à explorer les données (par exemple les historiques de modification d’une page sur wikipédia), afin d’atteindre un niveau de connaissance ou de compréhension supérieur.

Adaptive learning : est le fait de concevoir des parcours d’apprentissage adaptés à différents profils en utilisant différents outils (big data, psychologie cognitive, neurosciences, intelligence artificielle…). Un levier pour lutter contre l’inégalité des chances. Exemple de plateforme en France : Domoscio.

 

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Après le temps de l’inspiration (un grand merci à Léa pour cet exposé !), est venu le moment pour nous d’identifier les problématiques associées à ce défi en France, dans nos écoles, dans nos organisations…

De nos réflexions passionnées et intenses sur ce sujet qui nous touche de près, est ressortie la nécessité de sortir des initiatives innovantes d’apprentissage locales vers un passage à l’échelle, de déconditionner l’ensemble des acteurs de l’écosystème, de préserver la richesse et la diversité des connaissances tout en apprenant à la gérer… Et la place du codesign dans tout cela ? Plein de pistes à explorer…

 

 

Quelques liens et références utiles évoqués en séance :

 

Merci à Léa Douhard (CRI)  pour son intervention !

Restitution proposée par Zeineb CHAABANE, participante du Diplôme Universitaire Codesign.

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