pédagogie inversée – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr innovation collaborative Tue, 15 May 2018 06:01:59 +0000 fr-FR hourly 1 https://i2.wp.com/codesign-it-ventures.fr/wp-content/uploads/2015/08/Co_logo_small.png?fit=32%2C32 pédagogie inversée – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr 32 32 110756974 Prêts pour un apprentissage récursif ? http://codesign-it-ventures.fr/2018/05/15/prets-pour-un-apprentissage-recursif/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/05/15/prets-pour-un-apprentissage-recursif/#comments Tue, 15 May 2018 05:56:19 +0000 http://codesign-it.com/?p=1816 [...]]]> Que signifie apprendre aujourd’hui ? Comment se mettre en posture d’apprentissage ? Comment mieux appréhender le parcours de l’apprenant ?

Lors de l’embarquement de la session d’avril, première matinée des trois jours consacrée à une réflexion sur le D.U Codesign, les participants ont tenté de mieux comprendre les enjeux de la formation en expérimentant le prototypage du parcours de l’apprenant. Faire un pas de côté et mettre en perspective récursivité et pédagogie inversée, tels étaient les enseignements « mis en jeu ». Retour sur un embarquement récursif.

Rituel de la première matinée de session, l’accueil des nouveaux arrivants. Cette fois, ils sont 4. Normalement, chacun a été informé de ce qui se passe dans le DU par un autre « DU’z’ien » ou « Du’Zienne ». A chaque session, les nouveaux arrivants se présentent rapidement et reçoivent un cahier par « l’embarqueur », un cahier qui servira peut-être de journal de bord. Cette fois, Édouard Cazamajour qui co-facilite cette session avec Catherine Foliot propose une nouvelle consigne de présentation.  « L’embarqueur » doit partager un mot à « l’embarqué », un mot qui l’accompagnera pendant le DU. « Lâcher-prise, exploration, changement, plaisir »… Que des mots inspirants pour un voyage collaboratif !

Parce que les groupes ne sont jamais les mêmes, – c’est la particularité de chaque session -, il n’est pas toujours facile de mettre un nom sur un visage. Afin de mieux se connaître, Édouard propose d’utiliser le diagramme de Venn. L’idée est d’échanger par trois sur nos points communs et de les écrire dans les intersections formées par les trois cercles. Les nouveaux arrivants se mettent chacun dans un groupe différent afin d’être intégrés tout de suite. On échange, puis on écrit nos points communs sur des post-it.

Après quelques minutes d’échanges, une nouvelle consigne d’Édouard :

  • Qu’est-ce qu’on partage au DU ?
  • Qu’est-ce qu’on ne partage pas ?
  • Qu’est-ce qu’on vient chercher ?

Une parole inspirante est écrite au tableau : « L’énergie de chacun est le cœur de la réussite du collectif. » Les discussions reprennent bon train. Dans mon trio formé avec Jean-Etienne et Anouk, nous échangeons beaucoup. Et ce que j’en retiens, c’est que malgré les motivations propres à chacun, l’année du DU est placée sous le signe du changement professionnel et personnel.

Le DU change aussi de coordinatrice. Nous assistons au passage de relais entre Mai-Liên et Julie pour qui une page se tourne. J’ai beaucoup appris sur les postures d’apprentissage et sur l’ingénierie pédagogique, partage Julie même si des questions l’animent encore : Comment fait-on pour comprendre ce qu’on attend de nous ? Comment fait-on pour comprendre l’enjeu des grilles PI (grille de pédagogie inversée) ?

Quant à Mai-liên, elle est passionnée par les questions d’innovation éducative et s’interroge la manière de créer les conditions pour que chacun puisse trouver sa voie…

D’ailleurs, elle nous partage sa vision du DU avec un prototype qu’elle a réalisé présentant l’écosystème de l’apprenant : « Il y a des vers de terre, l’eau qui fluidifie, le vent, qui décale, qui fait déplacer les éléments initialement posés, la terre qui structure, qui nourrit, les abeilles et les papillons qui permettent de se connecter, le soleil qui réchauffe et rassure, les petites pousses qui sont tous ces éléments que l’on apprend collectivement. Et il y a ces éléments qui composent et font le DU : les mentors, les intervenants, la grille PI, les lieux du DU, les collectifs de participants, les publications. C’est un système fragile et en mouvement.

Et aux participants de souligner : « Mais il n’y a pas de coordinatrice dans la maquette ! »

Soudain Mai-liên réalise qu’elle s’est oubliée sur le plateau de jeu. La coordinatrice, c’est le garde-forestier, s’exclame Catherine Foliot.

Dans cette métaphore de la forêt, poursuit Catherine, on a envie de réinterroger le parcours de l’apprenant. C’est une façon de mieux comprendre la vie secrète des arbres. Nous sommes tous interdépendants, complète Mai-liên.

Catherine propose de réfléchir sur ces trois questions :

  • Qu’est-ce qu’apprendre aujourd’hui ?
  • Quels sont nos maîtres, nos guides, nos référents ?
  • Quels sont les liens avec la posture de l’apprenant aujourd’hui ?

Après un temps de réflexion personnel, nous échangeons en sous-groupes. Dans le mien, ça fuse. Dès qu’on parle d’apprentissage, chacun se sent concerné. Apprendre aujourd’hui soulève de nombreuses problématiques. Pédagogique : le système éducatif doit permettre à chacun de trouver sa place ou encore l’expérimentation en classe de nouveaux modes d’apprentissage – jusqu’où pousser la pédagogie ? Scientifique : des études sur les neurosciences ont montré l’impact sur le cerveau de l’apprentissage descendant. Futuriste : l’utilisation de l’intelligence artificielle pour le recrutement, en passant par l’obsolescence des compétences.

Pour moi, apprendre aujourd’hui, c’est savoir repartir de zéro, c’est savoir changer de point de vue, c’est être capable de faire quelque chose dont je ne me croyais pas capable. Me reviennent les paroles du philosophe Alain Badiou que je partage au sous-groupe : « Le bonheur, c’est lorsque l’on découvre que l’on est capable de quelque chose dont on ne se savait pas capable. »

Après discussion, nous tombons d’accord sur le fait qu’apprendre, c’est finalement un moyen d’être heureux, un moyen d’approcher du bonheur.

Ensuite, Catherine nous délivre la consigne de prototyper le chemin des actions de l’apprenant dans son écosystème en tenant compte de cinq éléments :

  • Actions/tâches
  • Responsabilité
  • Engagement
  • Postures
  • Interactions

Le magasin est ouvert. Il regorge de fournitures en tous genres : pâtes à modeler de toutes les couleurs, grande feuille cartonnée, ficelles, agrafeuses, feutres. Chacun vient se servir, parfois hésite à prendre, ou bien amasse un maximum d’objets. La magie opère. Très vite, les participants retrouvent leur spontanéité d’enfant. De quoi réveiller son esprit créatif !

Dans mon sous-groupe, il y a comme un émerveillement partagé de jouer avec la pâte à modeler, d’y retrouver une odeur chimique qui donne envie de la manger. Très vite, une image s’impose à nous, celle d’un buffet de la connaissance. C’est de cette manière que nous envisageons le parcours de l’apprenant aujourd’hui. A table !

Lors de la restitution, nous précisons ce qu’est pour nous la métaphore du buffet : un empilage de connaissances, à picorer, à partager, à siroter. A la base du prototype, un socle bleu qui représente la responsabilité d’être heureux, de partager et de vouloir apprendre en permanence. Comme les « postures », représentées par les quatre pieds de la table, l’agilité, l’humilité, l’autonomie et la curiosité. Sur le plateau, les délices de l’esprit en n’oubliant pas la touche digitale !

Lors du feed-back, en mode chapeaux de Bono, c’est le rouge qui nous est donné par Jihène : « Ce prototype est généreux, c’est une belle invitation ». Et Martin d’ajouter : « En utilisant la table, vous avez pris en compte l’ensemble de l’écosystème »

Les prototypes réalisés par les autres sous-groupes sont des invitations au voyage.

Là, devant nous, se dresse l’aventure apprenante au cœur du DU. Le parcours de l’apprenant se construit d’allers-retours entre la vie professionnelle, le DU, la vie personnelle.

Ici, c’est un parcours d’élévation. L’objectif, c’est d’arriver tout là-haut, en prenant un chemin qui me permet de grandir « horizontalement » et « verticalement ».

Enfin, nous nous élevons dans l’espace. L’apprenant est au centre de ce monde cosmique où tout s’écrit et se reconstruit. A chaque étape, des actions et des postures. Le déséquilibre est intentionnel. Les apports de connaissance permettent de se rééquilibrer. C’est cela, être vivant.

« Cela m’évoque l’image du funambule », intervient Catherine, c’est le déséquilibre permanent qui permet d’avancer. Et pour conclure : « La maquette n’est qu’une partie de l’apprentissage. L’aventure du prototypage n’a de valeur que s’il est « feedbacké ». Ce sont des objets pour matérialiser les hypothèses, les valider ou non. »

Avant la fin de la session, vient le temps de la réflexivité. Deux questions nous sont posées par Catherine :

  • Qu’est-ce qui s’est passé ce matin ?
  • Qu’est-ce que ça produit pour moi et pour le groupe ?

Les constats positifs sont nombreux : « Prototyper en soi déclenche un moment interactif et ludique entre les participants, cela permet de faire baisser la pression, de s’assurer que le ressenti est partagé. Il émerge une dynamique intéressante où chacun peut s’exprimer. Dans le même temps, le sujet était bien choisi pour faire un prototype. » Pour ma part, j’ai découvert que le prototypage permet d’agréger de manière collective des pensées personnelles.

Ça y est ! Nous allons atterrir. Il en va de chacun d’être heureux de cet embarquement. J’entends par-ci, par-là : « C’était bien de démarrer la session comme ça ! Ça remet en perspective le pourquoi nous sommes là et notre posture d’apprenant ! » Et moi dans tout ça, qu’est-ce que j’en pense ? J’adhère à cette idée que le collaboratif génère quelque chose de plus grand. Je me dis que le bonheur partagé, c’est aussi lorsque nous découvrons que nous sommes capables de quelque chose dont nous ne nous savions pas capables… Et c’est le « nous », l’important.

Cet embarquement aura permis de paralléliser les parcours d’apprenants (« nous » en tant que participants et/ou « nous » en tant que facilitateurs). Et si en mathématiques, deux parallèles ne peuvent se rencontrer, lors d’une session de codesign, les droites peuvent parfois converger vers le bonheur d’apprendre collectivement.


Un grand merci à Catherine, Edouard, Julie et Mai-liên d’avoir créé les conditions de cette « découverte ».

Restitution proposée par Odile Lefranc-Monsinjon, participante du Diplôme Universitaire Codesign

Licence Creative Commons Cette œuvre du Diplôme Universitaire Codesign est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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Digital collaboratif : une solution, pas un gadget http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/digital-collaboratif-une-solution-pas-un-gadget/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/digital-collaboratif-une-solution-pas-un-gadget/#comments Tue, 03 Apr 2018 19:48:12 +0000 http://codesign-it.com/?p=1689 [...]]]>

Facilitation Graphique par Frédéric DEBAILLEUL

Lors de cette session, Romain DAVID est venu nous présenter l’activité de son entreprise WISEMBLY ainsi que son histoire.

Au travers de son récit, Romain nous a partagé les pivots qu’ils avaient pu réaliser avec ces co-fondateurs.

Cette start-up est née d’une idée d’un groupe d’amis en école de commerce. Ils ont créé une application sous le nom de Balloon qui a été utilisée in fine d’une autre manière par leurs utilisateurs.

L’idée initiale était de créer un réseau social géolocalisé notamment pour les soirées étudiantes. Balloon est devenu un outil d’aide à l’organisation de conférence avec la possibilité de les rendre interactives.

Aujourd’hui après plusieurs pivots, Wisembly est une application qui permet d’améliorer la gestion des réunions en redonnant le contrôle aux collaborateurs.

Ce récit nous a donné deux enseignements immédiats qui sont :

1 – Le fait de tester une idée permet d’observer le comportement des utilisateurs pour créer,
2 – Les entrepreneurs ont cette capacité à prendre des risques et à trouver l’opportunité qui crée de la valeur pour un utilisateur.

Au sein de DU nous fonctionnons suivant une boucle de Pédagogie Inversée. Après chaque intervention, nous problématisons en sous-groupe sur le sujet, nous cherchons une tentative de réponse et nous la formulons. Nous obtenons un Feedback et nous terminons par une phase de réflexivité. Cette étape nous permet d’ancrer notre apprentissage.

Cette session de travail collaborative a particulièrement mis en valeur le codesign. Romain DAVID nous a partagé son expérience. Les groupes se sont formés. Ils ont tous travaillé de manière individuelle avec des angles différents sans se coordonner ou « se passer le mot ».

Les modes de pensée des entreprises demandent souvent tout gérer, paramétrer, préparer pour que les personnes soient efficaces ! Il ne faut pas perdre de temps ! il faut être concret ! Cette demande de contrôle nous encombre de détails qui flouent notre pensée et nous empêchent de réfléchir au vrai sujet. Nous devons nous déconditionner pour laisser une place suffisante pour poser le problème.

Modèle de cadrage

Or, en faisant cela nous risquons de nuire à la motivation des équipes, à la recherche du sujet qui peut intéresser chaque individu, d’avoir la liberté de choisir un angle d’approche d’un sujet.

Le D.U permet de montrer, via l’expérimentation qui y est menée, que la capacité d’un groupe à résoudre un problème est liée à plusieurs facteurs. Après avoir posé la problématique, il chemine ensuite au travers du modèle de cadrage (illustration ci-contre) afin de définir son fonctionnement.

Lors de cette session chaque sous-groupe a donc pris un angle différent.

La diversité des groupes et la motivation liée à la capacité à choisir en autonomie les objectifs, le process et les next steps ont crée en une matinée un feedback riche pour Romain DAVID.

 

5 problématiques en lien avec l’histoire de Wisembly ont été choisies. Elles sont décrites ci-dessous :

Facilitation Graphique par Evy Raelison

En seulement 4 heures, les résultats nous enseignent que trois composantes essentielles ressortent, par rapport aux modes de management classique. :

  • La formulation d’hypothèses
  • La diversité des groupes
  • La liberté de choix

Dans notre groupe, nous avons travaillé sur les pivots réalisés par Romain et ses co-fondateurs. Notre problématique était la suivante :

Il est difficile de trouver le bon moment du pivot parce que :

– Il faut (re)prendre des risques,
– la concurrence est forte,
– cela exige de reconstruire un écosystème,
– cela demande de changer alors que ça marche.

Après avoir tenté de traiter la question, nous avons interviewé Romain pour valider ou infirmer nos hypothèses.

Romain et ses co-fondateurs ont réalisé 3 pivots majeurs en 6 ans. Nous avons essayé d’identifier quels étaient leurs ingrédients pour réussir. Il y a une certaine forme de récursivité dans leur capacité collective à rebondir régulièrement avec en plus à chaque fois un effet d’échelle intéressant.

En conclusion, cela m’inspire l’hypothèse suivante : la capacité qu’à une entreprise à réussir tient aussi sur sa capacité à créer un jeu d’équipe qui fonctionne en autonomie et capable de pivoter naturellement pour un but qui lui est propre. Pour Romain et ses amis, leurs drivers étaient l’adrénaline, le challenge et la singularité et non pas de créer la meilleure application. Vive le Why ! Vive le codesign !

 


Merci à Romain DAVID pour son intervention !

Merci aussi à Léo Veyrier pour l’inspiration !

Restitution proposée par Edouard CAZAMAJOUR, participant du Diplôme Universitaire Codesign.

Licence Creative Commons Cette œuvre de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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Pédagogie et intentions http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/1620/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/1620/#comments Tue, 03 Apr 2018 11:33:14 +0000 http://codesign-it.com/?p=1620 [...]]]> En cette après-midi de troisième jour de D.U., après des interventions inspirantes autour de l’apprentissage (« Qu’est ce qu’apprendre ? », par Cécile et Mathilde) et de l’innovation dans l’éducation, c’est tout naturellement que deux mondes se sont mixés.

Les étudiants du D.U. Codesign qui expérimentent la pédagogie inversée et la promo du D.U. des Acteurs de la Transition Éducative deviennent un groupe fusionné d’apprenants le temps d’une journée. Une opportunité pour tous de mettre en pratique et d’essayer des concepts pour travailler autrement.

L’après-midi s’est déroulé en deux temps. Nous avons tout d’abord vécu pour la première fois, ou pas, l’expérience de la pédagogie inversée, en rupture avec les modes traditionnels d’apprentissage. En voici les étapes :

  • Stimulation par Lucas Gruez. Super héros et acteur de l’innovation dans l’éducation. Lucas est prof d’histoire & géographie, mais aussi préfet des études, honoré du prix de l’Innovation et du développement professionnel, à l’occasion de la Journée de l’innovation du Ministère de l’Éducation Nationale en 2015, pour son expérimentation d’un “collège des Intelligences Multiples”. Pour en savoir plus, c’est par là: https://padlet.com/lgruez/DU)
  • Problématisation en sous-groupes
  • Présentation des problématiques en plénière
  • Mix des groupes pour répondre à l’une des problématiques posées
  • Mise en commun en plénière des tentatives de réponses
  • Conclusion et feedbacks de Lucas

 

Nous avons poursuivi l’après midi en assistant aux présentations d’expérimentations de 3 étudiants du D.U. de Codesign. Le debrief  nous a permis de rappeler et de clarifier ce qu’on attend d’une XP (hypothèse, solution). Ce que nous retenons de ce rappel est la difficulté que l’on peut avoir à ne pas transformer une expérimentation en récit de projet. Questionner, challenger, prototyper sont les conditions pour transformer un projet en expérience…

Alors, qu’est ce qu’une hypothèse d’XP ? La réponse en image et en exemple:

Une hypothèse doit être une réponse possible au problème choisi.

Problématique: La performance d’un world café est très variable.

Hypothèse: La présence de fraises tagada sur la table améliore la performance d’un world café

Conséquence vérifiable de l’hypothèse: Si je mets des fraises tagada sur les tables, on devrait améliorer la performance d’un world café

Expérience: Un world café avec des tables avec et sans fraises tagada

Résultats: toute chose égale par ailleurs (difficile à contrôler … car les participants sont différents sur les tables…) il y a plus de propositions et elles sont de meilleure qualité sur les tables avec fraises tagada. Les participants ont vécu une expérience qu’ils décrivent comme meilleure.

Interprétation: on peut donc valider notre hypothèse et dire que la présence de fraises tagada sur la table améliore la performance d’un world café

 

 

Aujourd’hui, je me pose la question suivante : « Est ce que je me souviens d’un moment particulier ? ». Un élément semble me sauter aux yeux, la dynamique de groupe. La manière dont le groupe s’est constitué, la façon dont il s’est mixé. C’est de cela que j’ai envie de parler.

Pour rappel, nous étions deux groupes de D.U. réunis pour une journée d’apprentissage. L’un était un groupe hyper constitué et plutôt homogène de sachants quand nous étions un groupe hétérogène de personnes concentrés sur le savoir-être et les processus collaboratifs.

Si j’écoute ma mémoire et mon ressenti, le matin la mayonnaise avait beaucoup plus pris que l’après-midi. Pourquoi mixer ces deux groupes était si compliqué l’après-midi ?

Pour ma part, ma matinée résonne avec les mots suivants : nouveauté, envie, découverte. L’envie de découvrir ces nouvelles personnes avec qui nous partagions cette expérience folle de la pédagogie inversée, l’envie de travailler avec elles, et surtout qu’elles nous apportent leur regard extérieur.

L’après-midi était sans doute plus bercée par la fatigue physique et mentale de ces 3 jours de course au savoir et aux expérimentations. Je doute que ma fatigue soit la seule raison à cette difficulté de mixer deux groupes. En faisant écho avec ma pratique professionnelle, je me rend compte que j’ai oublié LA CLEF : le(s) objectif(s) commun(s) !

Pour constituer un groupe qui fonctionne et qui a envie d’avancer ensemble il est primordial d’avoir pris le temps de parler un language commun, d’avoir une intention et un objectif communs.

C’est donc ça que nous n’avions pas partagé cette fameuse après midi, nous avons fait l’exercice demandé sans savoir ou nous – groupe – nous avions envie d’aller. Nous avions des attentes et des objectifs individuels non partagés au sein du groupe.

Le voilà donc le corps émulsionnant à introduire pour que l’eau et l’huile se mélangent.

individus + objectif commum = groupe

Wouah, finalement, cet exercice de réflexivité à froid est hyper puissant !


Restitution proposée par Marine Sonilhac, participante du Diplôme Universitaire Codesign.

Merci à Alain Biriotti pour sa contribution à l’écriture de ce post !
Merci à Cécile Roche-Boutin, Mathilde Sauzet-Mattei pour leur intervention !

Cette œuvre de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

Licence Creative Commons

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Tu dois, il adhère, nous aimons… http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/tu-dois-il-adhere-nous-aimons/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/tu-dois-il-adhere-nous-aimons/#respond Tue, 02 Jan 2018 17:04:47 +0000 http://codesign-it.com/?p=1462 [...]]]>  

Tu dois, il adhère, nous aimons : de l’obéissance à l’engagemnt, le secret d’une productive félicité ?

Thème général / Apports / Déroulement / Échanges

Olivier Piazza, membre de Codesign-it! et co-fondateur du Diplôme Universitaire Intelligence Collective à l’Université de Cergy n’est pas un néophyte en matière d’intelligence collective. Olivier nous ramène au fondement quasi-paradoxal du facilitateur en codesign : comment prétendre faciliter l’expression épanouie du potentiel de créativité d’un groupe dans lequel on incarne une position d’autorité ? Hum… pas facile si l’on en croit la l’abondante littérature inspirée par la théorie de l’auto-détermination (TAD).

Cette théorie, initiée par Decy et Ryan dans les années 70, est déclinée depuis dans de nombreux articles, mémoires, sites et diagrammes dont voici deux échantillons :

 

Psychologie cognitive, psychologie du travail, psychologie sociale, psychologie de la créativité, théorie du management, théorie de la créativité organisationnelle, tout le monde est d’accord pour dire, écrire, affirmer que la contrainte tue l’intérêt, l’autodétermination et l’autonomie ouvrent les portes de la motivation, et qu’intrinsèquement motivés, nous prenons plus plaisir à faire et sommes plus créatifs (cf. biblio si vous êtres auto-déterminés à en savoir +).

Mais alors, être facilitateur serait ouvrir la voie de l’autodétermination, autonomie créative ? Comment cela serait-il possible ? Et de quelle autonomie parle-t-on ? Celle du groupe, ou des individus qui le constituent ? D’ailleurs, comment s’articulent créativité/motivation groupale et créativité/motivation individuelle ? Les deux sont-elles compatibles ? L’autodétermination individuelle existe-t-elle au sein d’un groupe « facilité » ?

Autant d’apories qu’Olivier a fait germer dans nos esprits et incarné face à nous pendant cette demi-journée : comment nous instiller pendant 20mn un message édifiant sur les affres de l’obéissance et espérer nous ouvrir la voie vers une pensée autonome, individuellement vivante ? Comme souvent dans le D.U, c’est par l’expérience que la solution s’est dessinée.

Certes, les sympathisants du 10co (espaces du collectif Codesign-it! à Paris) sont un public un peu particulier pour un exercice sur l’engagement et la motivation… Depuis presque 2 jours, nous formons un groupe qui a réfléchi sur ce qu’est une « happy place », et qui a été éveillé aux délices de l’inspiration collective naturaliste, une tribu de « happy few » sélectionnés pour intégrer ce D.U à l’aune d’une motivation (intrinsèque) d’airain, bref, un groupe que l’on peut imaginer soudé, (auto)déterminé et quasiment extatique à l’idée de créer. Nous sommes peu représentatifs des écosystèmes dans lesquels un facilitateur intervient, constitués d’individus dont la créativité n’est habituellement pas toujours stimulée, valorisée, voire autorisée. Pour autant, l’expérience que nous faisons avec Olivier et qu’Olivier fait avec nous sur les ressorts de l’engagement nous plonge au cœur du sujet.

Tout d’abord, dans l’ambiance postprandiale de ce 2ème jour de session estivale, nous faisons collectivement l’expérience qu’être continuellement sollicités pour exprimer sa capacité de réflexion autonome, fût on motivé, ça fatigue ! Il faut réveiller le créatif qui est en nous sans le saturer, entretenir la flamme, soutenir la motivation. D’autre part, beaucoup d’entre nous ayant traversé les différentes phases du modèle qu’Olivier nous présente avant de prendre le chemin de la rue Ambroise Thomas, on peut imaginer que capter notre attention volontaire sur le sujet, c’est pas gagné !

Et pourtant, ça a marché ! Comment ? En faisant du modèle théorique une source d’inspiration, et du cadre un outil bienveillant et souple propice à l’organisation d’une pensée. L’importance du cadre pour asseoir l’auto-détermination est d’ailleurs soulignée dans Liberté & Cie par Isaac Getz & Brian M Carney : plutôt que de chercher à motiver les gens, les leaders se demandent « comment mettre en place un environnement où les salariés se motivent eux-mêmes ? ».

Nous nous sommes répartis en 3 groupes pour problématiser le sujet, des groupes plus grands que d’habitude, pour s’attaquer avec ardeur à un sujet ardu. Puis notre célèbre boucle PI (pédagogie inversée) a été déroulée dans une ferveur joyeuse : challenge vigilant des facilitateurs de cette session sur la formulation de nos problématiques, présentation apéritive des formulations devant la neutralité bienveillante d’Olivier, immersion volontaire dans la recherche de solutions à nos problèmes co-construits, et exposé enjoué de nos co-trouvailles dont je vous livre quelques lignes .

 

Nos 3 problématiques…

Quels éléments de contexte sont les plus favorables à l’épanouissement d’une autodétermination de groupe ?
Le modèle de l’autodétermination est un outil de réflexivité qui nous aide à tenir compte des situations individuelles : identifier les positions de chacun dans la grille d’analyse TAD afin de solliciter par les moyens de facilitation la part ouverte de chacun dans trop solliciter les défenses correspondant à leur situation. Cela peut par exemple donner des clés pour ne pas malmener des individus ou groupes drivés par un management top-down qui institue habituellement l’obéissance en norme de fonctionnement. Cadrage et autonomie ne sont pas antinomiques mais, au contraire, intrinsèquement liés, le premier conditionnant le second !

Comment créer les conditions de co-responsabilité ?
La problématique a été appliquée à la co-responsabilité d’un lieu et de sa gouvernance. Avoir la co-responsabilité d’un lieu passerait par le fait de l’incarner, avoir une vision commune sur les règles d’usage et de jeu qui s’y appliquent. La gouvernance, flexible, serait constituée de prises de décisions partagées, au même titre que la charge mentale qui y est associée pour gérer notamment les principes d’exclusion et d’inclusion attachées à ce lieu. Pour qu’il fonctionne, le lieu doit être porté collectivement par les gens qui l’utilisent, qui l’incarnent de façon à ce que personne ne semble jamais manquer : lorsque quelqu’un s’absente, les autres le reconstituent de façon agile, pas « troué » mais différent.

Comment peut-on être libre de contribuer individuellement à une œuvre collective ? Comment peut-on articuler l’ego et le co, passer de l’engagement personnel à la réalisation collective? En se basant sur des ressorts individuels ou en rebondissant sur un socle d’adhésion commun ? En prolongeant l’objet d’amour individuel par l’amour de l’aventure collective?

 

Mais aussi, un peu après…

Comment passer de l’injonction à la stimulation sans passer par la schizophrénie ? Comment éviter de soumettre les personnes que nous stimulons à des injonctions paradoxales ou à des conflits de loyauté quand leur management leur demande obéissance? La réunion de cadrage qui précède toute intervention de facilitation peut être particulièrement précieuse pour expliciter, stimuler, arracher les messages incontournables qui devront être délivrés et assumés par la direction en amont d’un atelier pour induire sans danger une évolution de la position des participants dans la matrice de l’ADT.

Au-delà d’un cadre favorable à l’émergence de la co-responsabilité, de l’autonomie du groupe, de la co-création : comment donner de la place à l’individualité dans un cadre d’intelligence collective, plus de je/jeu au service du nous ? L’effacement des egos au service du collectif est une solution palliative, à défaut de permettre à chacun plus d’expression de son individualité au service du collectif. Il s’agit d’aller au-delà de l’ego, de le transcender !

 

Bibliographie

Edward L. Deci et Richard M. Ryan, Handbook of Self-Determination Research, University of Rochester Press, 2002 (ISBN 978-1-5804-6156-6)

https://www.hacking-social.com/2015/10/13/se-motiver-et-motiver-autrui-une-histoire-dautodetermination/

https://www.lesmotivations.net/spip.php?article42

Psychologie de la créativité, Todd Lubart, Christophe Mouchiroud, Sylvie Tordjman, Frank Zenasni, Armand Collin, 2015.

De l’individuation au leadership, Edgar Stein, Dunod.

Liberté & Cie, Isaac Getz & Brian M Carney, Flammarion collection Clé des Champs, 2016

 


Restitution proposée par Chantal Joie La Marle, participante du Diplôme Universitaire Codesign.

Merci à Olivier Piazza pour son intervention !

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5 millions US$ to reshape the world? http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/5-millions-us-to-reshape-the-world/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/5-millions-us-to-reshape-the-world/#respond Tue, 02 Jan 2018 15:20:37 +0000 http://codesign-it.com/?p=1442 [...]]]> Ce 3ème et dernier jour d’une session haute en couleurs qui nous a menés des locaux design du 10-CO aux espaces hétéroclites et énergisants des Grands Voisins, pour arriver à Boulogne-Billancourt dans les locaux de l’AZAP FDJ, s’annonce particulièrement intense.

Dans une ambiance surchauffée, après la restitution de l’expérimentation (XP) menée par Anne qui clôt ainsi son D.U, c’est une jeune femme venue de l’est qui nous est présentée en ce début d’après-midi par Martin dont c’est la 1ère session, comme moi… Svenja Rüger, présidente de The Value Web, vient spécialement d’Allemagne pour nous rencontrer et nous lancer un challenge qui vaut son pesant de $ !

Svenja, tout en anglais et en décontraction nous raconte sa vision du monde, sa rencontre avec Nora Bateson autrice de Small Arcs of Larger Circles et expose les grands défis auxquels l’humanité doit faire face selon elle : changement climatique, conflits violents, pauvreté extrême et croissance politique rapide. Sa conviction : les gouvernements actuels et grandes organisations comme les Nations Unies ne sont plus en mesure d’y faire face.

« We need fresh thinking ! » clame-t-elle

A l’instar du Global Challenge Prize qui promet, un prix de 5 millions de dollars à qui proposera les nouveaux modèles d’organisations / de leadership qui seront capables d’adresser ces défis mondiaux, Svenja, nous lance le défi de l’après-midi : “build a future by design not by default”.

 

Nous avons 1h pour inventer le(s) nouveau(x) modèle(s) de leadership pour « sauver » le monde !

Bref moment de désarroi devant l’ampleur du challenge, puis l’excitation reprend le dessus.

Chacun se dirige vers son post-it géant armé de sa « mitraillette de marqueurs » et c’est parti pour 20 minutes de brainstorming personnel puis pour une mise en commun en petits groupes de 4/5 participants.

Quelle surprise de voir à quel point chacun a une vision très personnelle de la problématique et des réflexions très différentes inspirées par la présentation de Svenja. La mise en commun nous entraine collectivement un cran plus loin, ça itère, rebondit, digresse pour arriver – avec un peu de difficulté tellement la production individuelle et collective a été riche! – à une synthèse un peu bancale… Toujours cette sacrée problématisation qu’on a du mal à formuler ! Une question ? Une affirmation ? Une problématique ? Une hypothèse ? Bon on se lance et on verra bien. Allons à la rencontre des autres groupes car c’est l’heure de la restitution en plénière. Voyons l’effet que ça produit.

La richesse des réflexions et points de vue m’étonne et me réjouit encore une fois. C’est impressionnant ce qu’un groupe peut générer comme idées diverses, originales, décoiffantes parfois ! Les métaphores sont pertinentes, les réflexions inspirantes… Svenja, elle aussi, a l’air contente de partager cela avec le groupe : elle commente, réagit, félicite (ça nous encourage) …

Puis en quelques mots brefs et précis, Matthieu St Raymond (FDJ) nous explique le processus en 4 étapes que nous venons de vivre. Il se nomme TAP/SAP : Take a Panel (production individuelle ou en binôme parfois sur la base d’un input) / Share a Panel (partage en groupe) / Synthesis (synthèse au sein du même groupe) / Report out (restitution en plénière). Si ça ce n’est pas de la pédagogie inversée, je n’y comprends plus rien !…

Tiens, je me rends compte que durant ces 3 journées, je me suis souvent fait cette réflexion : où j’en suis ? où allons-nous ? qu’est-on en train de faire ? je n’y comprends plus rien !…

Un brin déstabilisant la pédagogie du D.U?… Je ne sais pas si c’est la pédagogie qui est inversée, mais moi, au bout de 3 jours, j’ai la tête à l’envers !

 


Restitution proposée par Nathalie Pillot, participant du Diplôme Universitaire Codesign.

Merci à Svenja Rüger pour son intervention, et à Matthieu Saint-Raymond pour sa facilitation !

Cette œuvre de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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Quelle société apprenante voulons-nous ? http://codesign-it-ventures.fr/2017/11/29/quelle-societe-apprenante-voulons-nous/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/11/29/quelle-societe-apprenante-voulons-nous/#respond Wed, 29 Nov 2017 14:13:50 +0000 http://codesign-it.com/?p=1365 [...]]]> Nous accueillons Amodsen Chotia du CRI (Centre de Recherches Interdisciplinaires) sur un sujet passionnant : les enjeux liés à la société apprenante. Amodsen CHOTIA, biologiste et physicien, est chercheur en innovation pédagogique dans le champ des Sciences du vivant au CRI.

I – QU’EST-CE QUE LE CRI ?

L’ambition du CRI est de créer de la valeur autour de l’interdisciplinarité. Il accompagne et impulse de nouvelles idées au bénéfice des différents acteurs de l’éducation : les rectorats, enseignants, chercheurs, chefs d’établissements, et surtout les apprenants ! Il organise des rencontres pluridisciplinaires afin que chaque spécialiste puisse réinterroger sa propre discipline avec une perspective nouvelle enrichie par l’interdisciplinarité. Discipline > Pluridisciplinarité > Interdisciplinarité

Le CRI  est un hub. Un lieu physique de rencontres, hébergeant de petites équipes de recherche pour faire progresser l’éducation, offrant des espaces de prototypage, prolongé par un écosystème numérique pour apprendre et partager. La coopération à toutes les échelles est clé dans l’apprentissage.

Les étudiants du CRI sont immergés dans ce hub, et y réalisent des boucles d’apprentissage.
Exemple de boucle d’apprentissage dans le champ des sciences du vivant :

Observer > Questionner > Prototyper > Apprendre en faisant ou Apprendre en jouant > Essai/erreur.

Les chercheurs stimulent ces boucles d’apprentissage par leur posture de mentors bienveillants. Les interactions et itérations sont permanentes et croisées entre étudiants, entre chercheurs, et entre étudiants et chercheurs. La pédagogie inversée est créatrice de valeur par rapport à la classique pédagogie descendante, ce sont les étudiants qui ont l’initiative des questions adressées aux chercheurs qui les stimulent et les accompagnent.

Ce dispositif pourrait-il s’appliquer à d’autres lieux de formation ? À l’école élémentaire ? Aux masters ? Aux écoles doctorales ? A la formation continue et à la société toute entière ?

Son rayonnement repose sur la diffusion de recommandations pour des structures éducatives apprenantes.Le CRI a notamment formulé des propositions pour des universités apprenantes :

Son enjeu est d’adapter le système scolaire aux évolutions sociétales en cours . « Le système scolaire est une étape importante dans le processus de socialisation. Il détermine la vision du monde de chacun, sa manière de penser, de se comporter. »

Nous faisons toutes les deux le constat que le fonctionnement de la plupart des organisations tant privées que publiques procède aujourd’hui de celui vertical de l’école de la République. Au sommet de la hiérarchie les anciens bons élèves, en bas les moins bons. Les processus de décision sont verticaux et descendants, on se réfère à des cadres et modèles éprouvés peu propices à l’expérimentation, aux itérations répétées et à l’innovation requises pour s’adapter aux évolutions sociétales. Le droit à l’erreur n’existe pas.

Au terme de cette présentation du CRI, nous formulons l’hypothèse que la transformation du système éducatif peut être une réponse aux grands enjeux de transition.

II – POURQUOI ET COMMENT TRANSFORMER LE SYSTÈME ÉDUCATIF POUR RÉPONDRE AUX DÉFIS DE LA TRANSITION ?

Notre société toute entière doit devenir apprenante afin de faire face à des transformations majeures. L’enjeu est créer un système éducatif construisant la confiance de ceux qui demain vont vivre un nouveau monde qu’on ne peut leur décrire.

Sir Ken Robinson a produit il y a 6 ans une analyse fine des origines et des limites du modèle éducatif actuel. Il est le produit du cartésianisme des Lumières conjugué aux enjeux économiques de l’ère industrielle. Il opère une sélection entre les individus capables d’adopter un raisonnement linéaire dit académique et les autres, relégués au bas de l’échelle sociale. La collaboration, essentielle au processus d’apprentissage, y est proscrite : c’est de la triche. En exigeant des enfants une attention exclusive à des programmes académiques, au détriment de leur sensibilité et de leurs autres aptitudes, il tarit leur capacité à adopter une pensée divergente. Celle-ci diffère de la créativité. La créativité est un processus permettant l’émergence d’idées originales ayant de la valeur. La pensée divergente, compétence nécessaire à la créativité, est l’aptitude à identifier de multiples réponses à une question, de multiples interprétations possibles de celle-ci, à penser latéralement, pas seulement de manière linéaire ou convergente. Une étude a montré que 98 % des enfants détiennent cette aptitude à un niveau extrêmement élevé, et qu’elle se détériore profondément au fil des années de scolarisation, aux termes desquelles on considère qu’une personne est « éduquée », c’est à dire « formatée ».

Quelles sont les alternatives ? Comment changer de paradigme en matière d’éducation ?

Voici quelques Ted Talks de Ken Robinson pour y voir plus clair :

Changer les paradigmes de l’éducation
L’école tue la créativité
Comment échapper à la vallée de la mort de l’éducation
Déclencher la révolution

Nous avons choisi de rapporter ici sous un angle très subjectif ce que nous retenons de cette intervention pour notre parcours personnel. Nous travaillons dans le champ du développement des compétences et de la transformation RH dans des organisations de service public et sommes toutes deux mères de famille, portant un regard attentif et souvent critique sur l’école de nos enfants.

C’est avec ce prisme que nous avons choisi et collecté les réflexions et propositions des différents groupes, les plus fécondes, à notre sens, pour répondre à ce défi. Cet inventaire constitue l’ébauche d’une boite à outils à expérimenter, s’approprier, enrichir.

Apprendre pour saisir le présent et appréhender l’avenir

Via la formation initiale, on apprend surtout le passé : les programmes de l’élémentaire au Bac portent sur l’étude du passé, de la préhistoire au 21ème siècle. Ceci contribue mais ne suffit pas à éclairer le présent, ni surtout à y repérer les signaux faibles de l’avenir afin de s’y préparer et surtout de le construire. Il faudrait enseigner la prospective inventée par Gaston Berger, industriel et philosophe, ancien résistant devenu directeur général de l’enseignement supérieur au ministère de l’éducation nationale de 1953 à 1960. Celle-ci permet à tous de construire le présent en fonction de l’avenir que nous souhaitons. Gaston Berger nous incite à «voir loin, large» (pour dépasser les vues étroites des spécialistes), à «prendre des risques» (la prospective permet une liberté que n’autorise ni le court terme ni l’urgence), et de «penser à l’homme».

«(L’avenir sera) alors ce que nous aurons voulu qu’il fût» car «regarder un atome le change, regarder un homme le transforme, regarder l’avenir le bouleverse ».

Libérer l’école et les apprenants 

Parallèlement à la création de l’école laïque et obligatoire, on a créé des corps enseignants et une science, les sciences de l’éducation, qui ont comme confisqué la fonction enseignante. A tel point que les parents qui aujourd’hui décident de prendre en charge l’éducation de leurs enfants parlent de « faire l’école à la maison »… Il nous paraît important de reconnaître à la société dans toutes ses composantes son aptitude à former. L’école ne doit plus être un lieu unique (l’école ou l’université) pour un ou deux temps (formation initiale puis professionnelle) mais partout, dans la société ouverte et toute la vie.

De la même façon, le statut d’apprenant est plus souvent associé à la nécessité de combler un déficit de connaissances qu’à un processus naturel d’adaptation au présent et de préparation de l’avenir.

Faut-il s’affranchir des modèles existants ?

Si les cadres et les modèles sont utiles, rassurants, ils ne facilitent pas l’émergence d’une culture et de postures d’ouverture, de curiosité, de créativité, d’innovation, encore moins la prise de risque, l’audace, les logiques d’essai/erreur. Se référer à des modèles expose au risque de reproduire des schémas de pensée et d’action inadaptés aux besoins actuels. Une fois les modèles intégrés, maîtrisés, l’enjeu est de s’en affranchir. Et d’insuffler très tôt des logiques d’observation, de questionnement, de test, et d’itération, dans lesquelles l’erreur est reconnue comme une étape de l’apprentissage.

C’est bien le schéma de l’expérimentation que nous avons à mener dans le cadre du DU : observer un contexte, le questionner, poser des hypothèses (ou tout du moins une) pour tenter de résoudre une problématique, réaliser des tests et observer ce que cela produit…

Hybrider les formats pour passer de l’école pour TOUS à l’école pour CHACUN

L’enjeu de l’éducation, c’est que chacun, quelles que soient ses aptitudes, puisse se construire, faire grandir sa confiance en lui et être reconnu comme individu. Des parcours personnalisés prenant en compte les projets et talents de chacun permettraient de recontacter l’envie innée d’apprendre, alimentée par le sens que chacun verrait à la réalisation de son futur souhaité.

Nous préconisons une école dynamique sachant s’adapter à chacun et encourageant une posture apprenante, audacieuse et agile, tout au long de la vie. Elle ne rejetterait pas en bloc le système classique au profit de systèmes alternatifs mais concilierait le meilleur des deux mondes en recommandant des méthodes, parcours, contenus, personnalisés, adaptés aux besoins, profils et potentiels de chacun (enfants/adultes).

Dans ces systèmes hybrides, protéiformes, chacun pourrait se positionner sur les différents curseurs et les faire évoluer, pour bénéficier de la meilleure trajectoire … pour lui-même !

Exemples de curseurs :
– Lieux ouverts type FabLab vs lieux fermés type salle de classe
– Parcours unique vs parcours séquentiel, itératif et personnalisé choisi par l’apprenant
– Apprentissage collectifs vs individuel
– Théorique vs pratique
Facilitateurs bienveillants proposant des ressources inspirantes vs enseignants
– Posture passive vs posture apprenante, audacieuse et participative

Nous nous laisserions bien tenter par un système en mode PARKOUR !

Cohabiter avec les Intelligences Artificielles : un défi pour la société apprenante ?

La cohabitation entre les humains et les Intelligences Artificielles (IA) représente elle aussi un défi pour la société apprenante. Comment collaborer, co-apprendre ? Peut-on concevoir des démarches collaboratives entre intelligences humaines et intelligences artificielles ? Une pédagogie inversée augmentée ? Une forme de trans-pédagogie ? Voici un nouveau défi à relever pour les équipes du CRI et le collectif Codesign-it !

Certains se sont prêtés au jeu en proposant de nouveaux blocs thématiques pour enrichir nos connaissances :

– technique (interface, augmentation, making, 3 lois de la robotique, algorithme),
– intelligence du futur (veille, langage, art, etc.),
– relation (rapports aux émotions, à la sexualité, à l’éthique, à la psychologie, à l’éducation citoyenne, affranchissement des genres, transhumanisme),
– organisation (management inter-intelligence, nouvelle place du travail dans la société, création d’un job de CRO (Chief Robot Officer) ?

III – CE QUE NOUS RETENONS

Cette plongée au cœur d’un sujet central pour nos sociétés ne nous laisse pas indemnes ! Comment faire pour que d’autres s’emparent du sujet ? Comment essaimer, polliniser, partager les réflexions  via des canaux variés qui permettront à tous de prendre conscience des enjeux et des expérimentations menées dans une logique d’appropriation, de test et d’essaimage …

Hybrider et inclure pour accélérer la transformation ? Faire bouger les lignes collectivement en intégrant l’ensemble des parties prenantes nous semble être une clé. Pour cela, nous rêvons de faire tomber les frontières de la sphère éducative en invitant les entreprises à s’interroger, à contribuer, à s’engager à chacun des niveaux, bien au-delà des dispositifs existants (apprentissage, stage…), dans des rencontres et actions communes fertiles.

Nous rêvons d’un monde apprenant en mouvement permanent où chacun des membres de l’écosystème aurait la possibilité de jouer l’ensemble des rôles à tout moment pour stimuler sans cesse les boucles d’apprentissage : un jour « apprenant », la minute qui suit « producteur de contenus », le lendemain « diffuseur », puis « co-financeur », ou encore « facilitateur », etc.
Un monde où le vivant serait utilisé partout, tout le temps, pour apprendre à tout moment. Un monde où l’audace, la prise de risque, le droit à l’erreur seraient reconnus, encouragés et intégrés dès le plus jeune âge.

Un monde qui permettrait à chacun de développer tout au long de sa vie les compétences qui lui seraient utiles pour s’intégrer, évoluer, transformer, innover. Des compétences utiles pour lui mais aussi pour le collectif. Un monde où l’école n’existerait plus parce qu’il existerait des milliers d’espaces d’expériences et d’apprentissage tous différents.

Nous rêvons d’un monde qui offrirait aux générations futures la promesse de vivre une Aventure Apprenante tout au long de leur vie. Une aventure unique, une aventure qui ne serait pas linéaire, qui ne serait pas prédéterminée, une aventure hybride, personnalisée où chacun aurait la possible de n’emporter que le meilleur…pour lui-même, et au bénéfice de tous.

Pour aller plus loin : Synthèse du rapport Taddei sur la société apprenante 

 

Restitution proposée par Sarah Illien et Hélène Amoussou, participantes du Diplôme Universitaire Codesign.

Merci à Amodsen CHOTIA pour sa stimulation, Alain BIRIOTTI pour sa facilitation

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Comment Disney raconte une histoire… http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/28/comment-disney-raconte-une-histoire/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/28/comment-disney-raconte-une-histoire/#respond Sun, 28 May 2017 13:02:46 +0000 http://codesign-it.com/?p=896 [...]]]> Nous nous sommes réunis pour découvrir le storytelling avec Antonio Meza. La manière avec laquelle Antonio nous a emmenés avec lui tout en nous transmettant son message est incroyable. En premier lieu, il a intégré la fameuse « Boucle de Pédagogie Inversée » (boucle PI) dans son atelier pour nous initier :

 

 

Il s’est servi du module de storytelling qu’il voulait nous transmettre pour nous faire réaliser des cycles d’itérations.
La Question posée était : « Pourquoi faire du codesign ? ». Antonio nous a proposé de raconter une histoire pour répondre à cette question en empruntant le chemin suivant:

Facilitation graphique réalisée par Sandrine BARRET, participante du DU

En complément il nous a demandé un feedback : « Comment avons-nous vécu cette journée ? Qu’est-ce que nous en avons retenu ? ». Dans le cadre de cette publication je vais faire une tentative de réponse à cette demande de feedback.

En reprenant les notes de la session de la veille sur les étapes du coaching individuel, le storytelling respecte des étapes similaires:

  • Un état de départ.
  • Un état d’arrivée.

Là encore, il n’y a pas de bon récit, de bonne histoire ou de trajectoire sans un point de départ et un point d’arrivée défini au préalable.

La forme de la trajectoire vient après. La structure de « croyance » permet de créer les repères pour ne pas nous perdre dans une histoire, de la même façon que dans le cadre d’un coaching. Cette structure de croyance est ancrée en nous. Depuis que nous sommes enfants nous entendons des histoires, elles participent à créer nos croyances et donc in fine à établir nos opinions. C’est pour cela que nous les aimons aussi !

Pour travailler sur ces aspects et créer une vraie différence, Antonio nous a initié à la méthode de créativité de Walt Disney (Walt Disney Creativity Strategy) qui fonctionne en 3 étapes. L’étape de critique est essentielle, elle vise à questionner en disant : « comment pourriez-vous améliorer cette idée en…. ? ». Elle crée donc aussi de la valeur.

Après un échauffement dynamique sous forme d’improvisation, nous avons construit des histoires en sous-groupes. Chaque équipe choisissait une histoire vécue par l’un de ses membres et tentait de donner une morale à l’histoire illustrant le codesign. Elles se sont complétement intégrées dans la méthode de storytelling. Cela semblait si simple, si naturel !

On avait l’impression que c’était une méthode unique qui avait plusieurs étapes et non pas un mix de storytelling et de créativité.

En reprenant mes notes de la journée précédente, cela a fait écho à la combinaison de la méthode SCAN-FOCUS-ACT (MGTaylor) et de la méthode du changement (coaching individuel) de Cédric Defay qui créait un méta-modèle récursif : modèle encapsulant des modèles, y compris lui-même.

L’expérience de cette matinée a été unique. Tous les ingrédients étaient réunis avec une telle fluidité ! Tout semblait évident. Par exemple, les insights (éclairages) sur la méthode nous était donnés après les exemples. Ces décryptages asynchrones nous gardaient en tension…

C’est là  aussi que nous découvrons le mot « outreach » (qui se traduit difficilement en français : quelque part entre « rayon d’action » et « travail de proximité ») qui consiste à « aller chercher les gens là où ils sont ».

Antonio nous a ensuite offert sa propre histoire, comme exemple de storytelling : « C’est l’histoire d’Antonio Meza qui travaille au Mexique, et tous les jours…. »

L’un des points forts que je retiens, c’est cette dimension à jouer avec les méthodes mais en étant capables de les utiliser avec virtuosité, en guidant les apprenants, avec des exemples qui donnent du sens et qui font écho sans lourdeur tout au long de la session. J’ai vécu une très belle matinée avec plein d’énergie. Le groupe a totalement adhéré au module d’Antonio. Nous étions même plus de 4 à vouloir faire notre publication dessus !

Pour ma part, après ma première journée au DU, il m’a permis de me lancer, de prendre confiance en moi pour réaliser des tentatives et même prendre la responsabilité de cette première publication.

Antonio nous a emmenés simplement. Après une prise de recul, je me questionne sur toute la préparation, le travail, l’intelligence qu’il y a derrière cette session de travail qu’il nous a proposé. A chaud, on pourrait se dire : « cela semble simple », et porté par l’enthousiasme, clamer : « je vais le refaire ! » mais très rapidement l’adrénaline redescend et je mesure à quel point il n’y a pas de hasard dans le design de ces sessions.

Cela me conforte dans l’idée que la route va être très longue et en même temps cela me donne beaucoup d’énergie pour faire les premiers pas !

Le timing de la session

 

Merci à Antonio Meza pour son intervention !

Restitution proposée par Edouard CAZAMAJOUR, participant du Diplôme Universitaire Codesign.

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Regards croisés entre innovation pédagogique et codesign http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/22/regards-croises-entre-innovation-pedagogique-et-codesign/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/22/regards-croises-entre-innovation-pedagogique-et-codesign/#respond Mon, 22 May 2017 17:54:34 +0000 http://codesign-it.com/?p=856 [...]]]> C’est l’effervescence ce matin au 10co (l’espace collaboratif du collectif Codesign-it!) : ce n’est pas un, mais deux Diplômes Universitaires qui sont accueillis pour une journée de pédagogie inversée sur la thématique des innovations pédagogiques !

Augustin Luneau, co-fondateur de Codesign-it! qui facilite la session de la matinée, rappelle les différentes proximités qui unissent le DU Codesign et le DU Acteurs de la Transition Éducative ; proximité d’intention notamment autour de la volonté d’expérimenter de nouveaux modes d’enseignement.

Nous sommes enthousiastes à l’idée de cette rencontre. Fred, qui accueille l’intervenant du jour, David Istance, déclare justement en introduction, qu’apprendre, c’est sortir de sa zone de confort. Ce que les sessions de problématisation et de tentative de solution du jour ne cesseront de nous rappeler… Fred pointe également du doigt l’importance de la réflexivité individuelle et du feedback des autres –qu’ils soient pairs ou enseignants- pour progresser collectivement.

David nous présente les travaux de recherche qu’il mène au Centre pour la Recherche et l’Innovation dans l’Enseignement (CERI) de l’OCDE, et notamment le projet en cours d’achèvement Environnements pédagogiques innovants (ILE), qui traduit depuis 10 ans le recentrage de l’OCDE sur la question de l’apprentissage, après avoir précédemment exploré le seul contexte scolaire.

S’ensuit une série de travaux collectifs et de restitutions pour d’une part, faire émerger des problématiques sur la base des inputs apportés par David, puis dans un second temps, après avoir rebattu les cartes de la composition des groupes, apporter des tentatives de solutions aux problèmes soulevés. A propos de ces derniers, Greg nous fera remarquer dans l’après-midi que nous avons listé le matin des questionnements, et non pas des problématiques. Il nous invite à l’avenir à abandonner la forme interrogative pour nous focaliser sur l’élaboration d’un « statement » (assertion) qui décrive une situation, un état problématique, élargissant ainsi le champ des possibles dans sa résolution, là où la question est déjà trop enfermante.

Les groupes de travail sont mixtes et rassemblent des participants des deux DU ; l’objectif est bien sûr, à travers une diversité maximale, de favoriser l’émergence d’idées nouvelles.

L’exercice n’est pas simple pour autant : pour Carole, dont c’est pourtant seulement le 3ème jour de session au sein du DU Codesign, il permet de lui faire réaliser que le cycle de pédagogie inversée est d’ores et déjà devenu une évidence, à ce titre plus tellement questionné, ce qui en soit le rend bien trop normatif. Prise de conscience salutaire pour redonner à la réflexivité toute sa place et prendre à nouveau du recul… Sheela, de son côté, qui avait déjà assisté à un autre atelier chez Codesign-it! sur le prototypage (qu’elle a d’ailleurs trouvé particulièrement efficace sur les problématiques traitées), salue également l’exercice d’intelligence collective mis en œuvre aujourd’hui. Néanmoins elle se pose des questions sur l’efficacité d’un tel exercice sur un sujet aussi complexe que « l’innovation dans l’éducation». Le processus a plutôt eu tendance à simplifier les problématiques posées, à favoriser la parole de ceux qui « savent » et à aboutir à des solutions « rapides et simplistes » sur des idées très complexes.

Nous partageons toutes deux nos interrogations sur les effets durables et réels de la démarche : permet-elle vraiment d’arriver à des solutions concrètes, efficaces et transposables dans le réel sur des sujets aussi complexes que la transformation du système éducatif ?

Ces interrogations font écho à celles de plusieurs autres participants ; la session se termine en effet sur un temps de réflexivité bénéfique, au cours duquel Augustin invite chacun de nous à partager avec le groupe un élément clé qu’il retient de la matinée.

Si certains retiendront prioritairement les apports en contenu, comme par exemple le cadre d’analyse ou framework présenté par David pour caractériser les environnements pédagogiques innovants, beaucoup d’entre nous se questionnent sur la méthode :

  • La force du biomimétisme et de la métaphore organique ou biologique pour décrire la complexité d’un écosystème en transformation permanente est relevée, là où les analogies mécanistes de type système semblent moins riches d’opportunités
  • La question de la juste place de l’expertise dans le processus collaboratif se pose : nécessaire pour aller au fond des choses et garantir la pertinence des solutions proposées, elle ne doit pas contraindre l’émergence d’idées en phase de créativité.
  • Cette préoccupation nous semble faire écho à celle de plusieurs autres participants sur le passage du « pourquoi » au « comment » : au-delà de l’intention, des objectifs affichés, comment faire émerger des solutions concrètes de mise en œuvre, réalistes et adaptées au contexte réel des participants ?

La veille, un petit groupe de participants du DU Codesign échangeait déjà sur la difficulté parfois, en phase Tentative, de produire collectivement des solutions. Un intervenant d’une session précédente avait expliqué qu’une solution pouvait être de contextualiser très fortement : il s’agirait alors de sortir des concepts pour proposer des exemples concrets.

En bref, des préoccupations du groupe qui rejoignent les nôtres, et que, même si nous n’avons pas encore aujourd’hui une pratique suffisante du codesign pour pouvoir y répondre, nous avons hâte de confronter à la suite de nos parcours respectifs.

Merci à David pour son intervention !

Restitution proposée par Sheela Pimpare, participante du Diplôme Universitaire « Acteurs de la Transition Éducative », et Carole Sarkis, Participante du DU Codesign participante du Diplôme Universitaire Codesign.

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La P.I. c’est pas de la tarte http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/21/la-p-i-cest-pas-de-la-tarte/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/21/la-p-i-cest-pas-de-la-tarte/#respond Sun, 21 May 2017 11:54:05 +0000 http://codesign-it.com/?p=824 [...]]]> Ce lundi matin le soleil brille déjà haut dans le ciel bleu d’avril. Mes veines sont saturées de globules rouges après une excellente semaine de snowboard printanier à 3000m, je suis plutôt bien rechargé, fin prêt pour entamer ma première session du Diplôme Universitaire de codesign, pourtant :

J’avoue, je flippe un peu ! Pourquoi retourné-je à l’université ?

Même avec 20 années de carrière passées à fouler des centaines de scènes, des milliers d’heures de studio, après des dizaines de sessions de travail collaboratif dont les plus récentes sont en tant que coach pour l’innovation chez EY, l’idée de repasser par la case fac reste un challenge qui ne me laisse pas indifférent : Qui sont les autres étudiants ? D’où viennent-ils ? Quel niveaux ont-ils ?

 

Pour ce diplôme en cursus continu qui ne suit pas de calendrier scolaire, des nouveaux comme moi, il en arrive toutes les cinq semaines. Les plus anciens, eux, soutiendront leurs expérimentations à la fin de ces 3 jours après avoir éprouvé entre 5 et 7 sessions comme celle que je commence.

Je n’ai cependant pas le temps de tergiverser dans tous les sens, le chauffeur du taxi qui me conduit vers l’immeuble de la FDJ me narre son parcours professionnel chaotique, pour me confier au final qu’il s’inquiète de l’avenir de son fils qui passe ses nuits enfermé devant sa console de jeu. Je le rassure, lui contant que moi aussi, enfant je passais mon temps derrière un ordinateur à programmer des jeux et que ce sont ces fondamentaux, maintenant ancrés au plus profond de moi, qui servent de socle à mes diverses activités. «Je suis certain que votre fils est en train de développer des skills qui lui serviront plus tard » – lui affirme-je à voix haute – «cela lui permettra d’exercer confortablement certains des 65% de métiers de 2030 qu’il reste encore à inventer». Bienveillant tel un Uber, il ne me répond pas. Je vois bien néanmoins à son sourire crispé au moment de claquer la portière, qu’il aimerait bien me croire, juste un petit peu… Et c’est avec entrain que j’entre dans le bâtiment, me dirige vers les charmantes hôtesses d’accueil pour récupérer un badge.

Je monte dans l’ascenseur en scrutant discrètement mes voisins dans l’espoir de savoir si l’un d’entre eux est un «diplômant», la pression monte à la mesure des étages… Ding ! L’ascenseur s’arrête. C’est seulement quand les portes s’ouvrent que tout se relâche, d’un coup tout va pour le mieux : je vois juste en face de moi, au loin mais coloré, une baie vitrée à travers de laquelle j’aperçois des post-it sur des murs ornés de facilitation graphique. Yes ! Le seuil de l’AZAP à peine franchi, j’entends «Bonjour, je suis Sophie, bienvenue».

Les couleurs chatoyantes du buffet d’un petit-déjeuner mêlées à l’odeur agréable du café suffisent à me faire baisser les dernières armes, l’inclusion est parfaite, la journée peut continuer ! Ainsi, la transition vers la première session collaborative se déroule de manière tout aussi fluide. Chacun a naturellement trouvé sa place sur les 25 chaises prédisposées en arc de cercle dans la plénière et la pile de livres et de carnets Moleskine brandés Codesign-it! est rapidement distribuée comme cadeaux de bienvenue aux 9 nouveaux arrivés.

Après un récapitulatif précis des attentes du Diplôme Universitaire fait par Greg, puis la présentation du cycle et de la grille PI (pédagogie inversée), Cécile ouvre le rituel avec le pitch d’ouverture que ma facette empathique adore, mais qui reçoit un accueil mitigé car elle a omis d’introduire François Rochet le meneur de la stimulation (maligne, elle hackera le système en co-pitchant la session de l’après-midi). Puis Greg et François Rochet entament la session en écrivant 4 sujets sur le tableau blanc numérique interactif :

1) Parkour
2) Tiers-lieux | Labs | AZAP
3) Documentation de dedans ou de dehors
4) Jeu de cartes design thinking.

La consigne tombe :«Inscrivez votre prénom sous un des sujets avec comme seule contrainte la diversité nécessaire, dans quelques secondes ces groupes sont complets ! » . L’adrénaline monte…

Je suis bien en cours, côté participant, étudiant, apprenant, quelque soit le nom choisi, le principe est clair pour moi c’est par l’expérimentation que naîtra l’apprentissage.

Mon expérience de la co-gestion d’un espace de coworking et la présence de mon collègue Fred Debailleul avec qui j’ai fait la formation de facilitation graphique l’année passée me font choisir le sujet 2 (Tiers-lieux | Labs | AZAP). Le groupe est fluide et la problématisation se met en œuvre de façon naturelle. Chacun apporte de l’eau au moulin questionnant le sens de AZAP (on apprendra de vive voix plus tard que cet acronyme signifie Accelerated Zone for Accelerated Projects), posant le fait qu’un tiers-lieux n’est pas le bureau (il s’avère que la définition de Tiers-lieu est « ni maison ni lieu de travail usuel »), argumentant sur la nécessité d’une infrastructure dédiée, etc. Grâce au feutres de Fred le tableau se structure rapidement pour faire apparaître un nuage de questions : C’est quoi ? Qui ? Comment ? Pourquoi ? Propice ? Et des pistes de réponses se dessinent…

Ensuite, les problématisations entreprises par les groupes se déroulent dans une atmosphère bon enfant. Ainsi, on découvre le sujet parKour à travers la restitution des présentateurs de la première équipe. J’ai bien aimé la métaphore avec le sport dont le nom s’inspire, qui consiste — pour les athlètes —  à faire des acrobaties dans un environnement urbain en choisissant son propre parcours, à exécuter rapidement et avec fluidité. Si vous connaissez les Yamakasi qui sautent d’immeuble en immeuble ou bien Assassin’s Creed vous voyez de quoi je parle. Greg nous explique que ce parKour consiste – pour les équipes de participants – à construire son propre chemin d’innovation à travers des balises de session de travail collaboratif telles que : balise prototypage, balise idéation, balise BMG, etc.

L’équipe suivante nous parle de documenter les sessions de travail collaboratif. Les filles nous expliquent comment elles ont pris le parti de rester en posture d’observation de certaines équipes (en effet, je me souviens de ce moment où 4 yeux te regardent sans rien dire) et comment elles ont choisi d’interférer en s’incluant dans d’autres équipes pour en documenter la réflexion. On retient que la problématisation arrive différemment selon les équipes puis on diverge sur la physique quantique…! Ce que j’en retiens c’est que le principe d’incertitude d’Heisenberg peut s’appliquer dans notre cas : «La mesure perturbe le résultat».

Enfin le dernier groupe nous présente leur découverte du jeu de cartes Design your Sprint, conçu par Melissa Aldana et Vincent Dromer de la start-up Klap Ce jeu agrège la méthodologie de Design Thinking dans une forme ludique pour accompagner le travail collaboratif.

Greg propose de reconsidérer nos problématisations : « La problématisation ne produit pas une question, mais une assertion. C’est la formulation d’un problème à résoudre. » À ce moment tout devient limpide, je saisis que je suis en train d’apprendre de manière réflexive suite à l’expérimentation qui vient de se dérouler : le cycle PI que nous venons de vivre, la grille PI et ses définitions, le principe de Pédagogie Inversée (PI) lui même.

Il est 13h passé, ça fait plus de 4 heures que nous sommes là et j’en veux encore plus ! Je sais maintenant que j’ai ma place ici avec mes nouveaux camarades, on va passer de bons moments, de belles expériences, de belles chutes et relever de nombreux défis pour ressortir grandis et devenir de meilleurs nous-mêmes. Même plus peur, ce diplôme c’est de l’or pour l’avenir ! Dernière question avant de partir déjeuner : «Qui souhaite faire la restitution ?». C’est ma première, et à peine défloré, je suis tellement chaud que je me propose d’office de la faire sous le regard étonné des anciens…

Et vous, dites-moi, reprendriez-vous une petite part de PI ?

Merci à François Rochet et Greg Serikoff pour leur belle introduction au DU ! Merci à Vincent et Melissa pour leur super jeu de cartes !

Restitution proposée par Evy Raelison, participant du Diplôme Universitaire Codesign.

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En bon apprenant, zélé et curieux*, Hervé prend part à sa quatrième session de formation, fin décembre 2016, sans trop savoir à quelle sauce il va être initié – le coup de la sauce vous le comprendrez un peu plus tard -…

J’ai beau connaitre le mode opératoire distillé par l’équipe pédagogique en charge du Diplôme Universitaire : la fameuse boucle de pédagogie inversée, laquelle s’organise en séquences précises et (pas forcément) minutées : Engagement / Stimulation / Problématisation / Tentative de réponse / Feedback / Réflexivité pour finir par une Publication à rédiger ultérieurement**.

C’est justement cette tentative de restitution écrite que vous essayez de lire actuellement, vous êtes d’ailleurs peut-être déjà largué. Ce qui, pour revenir au premier astérisque, risque finalement de me desservir…Mais là n’est pas le sujet, bref où j’en étais déjà ? Ah oui, la boucle PI, je la connais donc, mais figurez-vous qu’à chaque fois que je la pratique, j’arpente un chemin différent. Plutôt étrange pour un exercice si codifié.

Les premières sessions, je dois l’admettre, me semblaient quasi ésotériques avec leur lot de gros mots et leurs sorciers gardiens du temple, je n’avais tout simplement pas le même référentiel que les autres participants, une petite mise à niveau et me voilà armé. En pratiquant, pas à pas, j’ai commencé à saisir par le corps et l’esprit les notions qui traversent cette formation. Elle est par exemple censée faciliter la facilitation pour des facilitateurs/trices novices et/ou confirmé-e-s, et ça marche ! Ça marche car ces sessions bénéficient de deux ingrédients cruciaux : la confiance et la bienveillance. La bienveillance des intervenants, des membres de l’équipe pédagogique mais aussi des participants, à l’égard de chacun. La confiance qui s’installe facilite l’ouverture à la réflexion par l’écoute et le dialogue. Les passages par le faire et les retours d’expériences sont aussi essentiels pour faciliter le cheminement.

 

Croiser les regards et les pratiques, les postures et les convictions, se jouer des évidences pour aller regarder dans les détails, car c’est là, parait-il que le diable se cache. Tout cela n’est possible que par la confiance que confère le cadre, condition essentielle pour que l’apprenant puisse repartir serein, même si parfois il peut être chahuté. Chaque session tente d’expérimenter les usages et concepts évoqués durant la formation afin d’en faciliter la compréhension, et c’est ainsi réitéré à chaque nouveau rendez-vous. Bref on boucle à nouveau, pour ne pas dire encore et toujours. C’est aussi l’autre enseignement essentiel de cette formation, on boucle, on itère, mais à des niveaux différents à chaque fois, ce qui rend l’exercice d’autant plus singulier et captivant.

 

Je connais le dispositif, cadré et intemporel, expérimental et participatif, et pourtant je ne sais pas où il me mènera, comme à l’occasion de cette matinée du 21 décembre au 10-co, le nouveau local du collectif Codesign-it!, où une belle rencontre a pu être organisée avec Nicolas Détrie, faiseur et membre historique du collectif Yes we camp.
C’est un collectif à géométrie variable qui prototype des espaces d’expérimentations collectives. Leur slogan : « Rapportez les merguez, on s’occupe du reste ! » On boucle à nouveau … Rappelez-vous, le coup de la sauce en début d’article ! (…)

Nous voilà à la fin du texte d’Hervé et Gaële n’a pas croisé d’aiguillage pour initier le chemin de traverse qu’il lui suggérait. Pas si facile d’ouvrir une 2ème voie/x mais l’invitation à codesigner la publication est belle et la gouvernance de Yes we camp inspirante… Comme eux, faisons-nous confiance : « on sera capables de gérer ça… ».

Alors je tente un détour pour finir, en reprenant la boucle à contre sens. La conversation ce matin-là n’en finissait pas de ré-ouvrir d’autres espaces fertiles et de suggérer de nouveaux décalages mais je vous propose de revenir, en pointillés et sur la pointe des pieds, aux toutes premières phrases de l’intervention de Nicolas en souhaitant que ces images à écouter vous soient également stimulation(s).

« Porter des regards obliques sur la trajectoire d’un collectif » ; « Atteindre un point de bascule chez chacun qui permette un véritable point de rencontre » ; « Favoriser la production d’un espace de porosité suffisant pour cela » ; « Mettre à l’abri des personnes vulnérables parce que le monde va trop vite, le monde va sans elles » ; « Donner de la place à la concomitance » ; « Décarbonner les modes de vie » ; « Réhabiliter les figures du nomadisme, de la mobilité, et prendre le temps d’interroger les traces que l’on entend laisser ?…

 

Le collectif Yes we camp prototype des formes innovantes et éphémères de cohabitations entre processus, publics et genres dans des espaces ou le maître mot est perméabilité ! Pour en savoir plus :

 

https://yeswecamp.org

www.chezalbert.org

https://lesgrandsvoisins.org

https://www.flickr.com/photos/camping2013/sets/72157657739134713

www.caravanade.org

 

Merci à Nicolas Détrie du collectif Yes We Camp ! pour son intervention

Restitution proposée par Gaële Lavoué et Hervé Bouchet, participants du Diplôme Universitaire Codesign.

*Rien n’est moins sûr, mais je profite de la publication pour massurer une bonne image auprès de l’équipe pédagogique. Cest elle qui décidera de valider (ou non) mon diplôme.

**Je tente de placer ce mot le plus souvent possible, on peut dire que cest du comique d’itération depuis qu’à l’adolescence mes camarades se moquaient de moi quand je l’utilisais.

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