objectif – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr innovation collaborative Fri, 14 Sep 2018 06:27:18 +0000 fr-FR hourly 1 https://i2.wp.com/codesign-it-ventures.fr/wp-content/uploads/2015/08/Co_logo_small.png?fit=32%2C32 objectif – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr 32 32 110756974 Codesign et science citoyenne, un délicat mélange http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/codesign-et-science-citoyenne-un-delicat-melange/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/codesign-et-science-citoyenne-un-delicat-melange/#respond Tue, 03 Apr 2018 18:54:37 +0000 http://codesign-it.com/?p=1682 [...]]]> Doing It Together Science (DITOs) est un vaste projet visant à augmenter la participation du public et des responsables politiques dans la recherche et l’innovation scientifique à travers l’Europe.

Lors de sa présentation Imane Baïz, qui fait partie du CRI (Centre de Recherches Interdisciplinaires) pour manager le projet DITOs, nous a permis d’aborder la complexité du sujet et de ressentir l’organisation titanesque que cela représente. Une des intentions fortes exprimée est celle de passer d’un citoyen passif à un citoyen actif dans son environnement. Le champ d’action allant au-delà des sciences participatives, comprenant le Do-It-Yourself sur le thème du biodesign.

Au travers du partage d’enseignements de cette session pour le D.U. Codesign, j’ai regardé avec curiosité ce que le mélange a pu générer, me demandant ce que le codesign peut apporter pour œuvrer dans le sens de cette intention.

Tel un plat de spaghetti…

Une image que nous avons fait émerger est celle d’un gros plat de spaghettis. C’est pour autant le propre d’une situation complexe, et du codesign de s’y atteler collectivement.

DITO(s) cherche à rendre le citoyen actif, de par le développement d’un esprit critique de la science, et la réalisation d’actions concrète, le DoIT (Do-It-Together), et chercher à poser les fondements institutionnelles à la science participative, réalise des activités de lobbying. DITO(s) s’adresse à tout public, à travers des ateliers, des conférences et autres formats. Chacun ayant son langage, des intérêts différents, et des niveaux de maturité et d’implication différents.

Nous avions aussi notre propre compréhension du problème, venant d’autres sphères que celle des sciences citoyennes. La phase de problématisation n’avait rien d’évident.

En outre, nous avions tendance à formuler des objectifs plutôt que des problèmes, fermant d’autant les possibilités de réponses. Et puis nous pouvions adresser des problèmes desquels nous n’étions pas responsables, introduisant un biais dans la réponse. Greg Serikoff a pris pour exemple le problème suivant : « Assurer la pérennité de l’écosystème au-delà de l’établissement public ». C’est un objectif, pas un problème. Assurer la pérennité est déjà une solution. Et elle sous-tend que c’est notre responsabilité de l’équipe présente, ce qui introduit un biais.
En évitant de bien poser le contexte, nous orientions la réponse. Le codesign consiste à créer des problèmes ensemble pour les résoudre ensemble, et une vigilance est ainsi à porter sur des réponses qui pourraient induire une manipulation.

Pour aborder ce délicieux plat de spaghetti, nous avons travaillé en essaim. Pour démêler la situation et mieux qualifier nos problématiques, nous avons eu recours après la phase de problématisation en 3 groupes, à une seconde phase de problématisation, en essaim.
Nous avons dans cette itération élaboré la problématisation par groupe de deux, produisant cette fois 9 sujets.

Le travail en essaim permet de fragmenter le problème en plein de sous-problèmes. Il développe en outre l’agilité, le droit à l’erreur, et il est une façon d’optimiser les ressources.Dans la séquence, cette phase a permis aussi d’apporter du dynamisme, la phase de réponse s’est tenue à bon rythme.

Comment s’orienter dans une soupe d’anguilles ?

En préparant cette publication sur cette co-création de problèmes, je me suis demandé ce que nous avions apporté de plus que la mise en lumière du plat de nouilles, si nous avions contribué à aider Imane à s’y orienter, même si ce n’était pas expressément le but. Je me suis égarée. J’ai laissé la publication de côté. J’ai perdu mon temps. J’ai fait un pas de côté. J’ai saisi un des livres de Georges Didi Hubermann que j’avais sous la main, au sujet d’une autre science, l’histoire de l’art. « L’image survivante. Histoire de l’art et temps des fantômes selon Aby Warburg »

Sa question « Comment s’orienter dans la « soupe d’anguilles » ? » m’a fait écho à notre plat de spaghettis. Et la similitude ne s’est pas arrêtée aux images culinaires. Je vous laisse déguster. Plus loin il précise que Aby Warburg avait pour intention de « faire justice à l’extrême complexité des relations et détermination».

Reprenons notre chemin…

Cette mise en mouvement a bien opéré, il me semble, entendant la vivacité et le nombre des retours d’Imane, acceptant aussi les remises en question, jusqu’à celle du mot science, telle une scientifique. En outre, elle a pu imaginer notamment l’idée de voir DITOs comme une plateforme de mise en relation entre les différents acteurs de la société.

La configuration du temps et de l’espace, la variation de rythme, les conditions de l’environnement sont autant de variables qui ont joué. Ce que nous avons offert ce sont autant d’occasion de déplacer son point de vue.

Il peut être frustrant d’en voir tout de suite les effets, et la façon dont cela peut se traduire et se stabiliser dans le temps. Mais il est à espérer que les traces laissées par cette méthode permettent des transformations profondes et justes, et donc une moindre perte de temps et d’énergie, une optimisation des ressources de management du projet. DITO(s) me semble chercher à opérer ce même mouvement dans les sciences.

Une hypothèse

Ceci m’amène à poser l’hypothèse que le «pour quoi» de DITO(s), ne serait pas seulement de faire de la coordination, devenir une plateforme, mais de créer les conditions pour faire du codesign avec les sciences du vivant. Une sorte de BioCodesign ?? La démarche que nous opérons avec notre expérimentation du D.U., est d’ailleurs celle d’un scientifique nous a souligné Greg, mais de façon délinéarisée. Sous cet angle, utiliser des dispositifs visant à mettre en application des protocoles, n’est pas vraiment dans l’esprit de codesign. Cela pourrait aussi freiner la compréhension et le portage d’une tell e intention.Réaffirmer la vocation, réaligner les moyens, pourrait permettre une plus grande congruence et puissance de l’action.


Merci à Imane Baïz pour son intervention !

Merci à Nathalie Pillot dans son rôle d’activatrice et de relectrice.

Restitution proposée par Sarah Fortin, participante du Diplôme Universitaire Codesign.

Licence Creative Commons Cette œuvre de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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Un lieu pour faire sens http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/un-lieu-pour-faire-sens/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/un-lieu-pour-faire-sens/#respond Tue, 03 Apr 2018 13:42:06 +0000 http://codesign-it.com/?p=1644 [...]]]> Toute société s’organise dans l’articulation de sept dimensions:

  • politique : normes, règles, institution, gouvernance
  • naturelle : manifestations de l’incorporation des données physique et biologiques
  • économique : production et distribution des richesses et des biens
  • sociologique : tout ce qui participe à la construction du social
  • temporelle :
  • individuelle : valeur de l’autonomie, de la latitude personnelle, du choix
  • spatiale : questions liées à la distance, aux placements, aux côtoiements

Sébastien Rocq débute cette session par la présentation théorique de la notion d’espace social.

Aujourd’hui, il est primordial de parler aux personnes pour qui on crée un espace, dans un langage qu’elles comprennent, qu’à travers la dimension spatiale, il est proposé une disposition :

“L’espace est d’abord et avant tout une construction sociale” La production de l’espace – Henri Lefebvre

Dans le cadre d’un design d’espace dédié à la stimulation de l’intelligence collective, au codesign, apparaît essentiel qu’une partie du lieu, de l’espace ne soit pas programmée. Cette absence de programmation, de sur-design laisse alors place à l’appropriation du lieu par les individus. Car on ne pré-détermine pas ce qu’est un lieu avant que les individus en prennent possession, se l’approprient.

Sébastien cite Michel Lussault : “Il faut voir l’espace comme un agencement spatial des réalités sociales”

L’agencement, la construction d’un espace suppose alors une compréhension amont de la société pour laquelle il est pensé, designé. Cela dit l’importance de l’espace dans la démarche de codesign. L’espace, l’environnement influence les liens qui peuvent se créer entre les individus.

Sébastien nous parle de notre société et de sa transformation : nous sommes entrés aujourd’hui dans l’ère du collaboratif, notre économie aussi, nous sommes à la fois consommateur ET créateur. Il n’y a plus de frontière entre le pro et le perso et de cette mutation de notre société  découle aussi l’accroissement du besoin de chacun de s’approprier le lieu dans lequel il évolue (personnalisation de son espace de travail, habitudes de placement dans une salle de réunion, actions rituelles…).

Au même titre que la créativité ne peut naître qu’à certaines conditions : l’imagination doit être stimulée, l’esprit doit se sentir libre, l’individu à l’aise dans son environnement.

Alors, que doit-on rechercher dans la conception d’un lieu dédié à la naissance de nouvelles idées, à l’innovation?

Pour rendre une démarche d’innovation possible, il est nécessaire d’accepter qu’elle ne peut pas se faire en intra, l’internalisation ne fonctionne généralement pas : il faut créer une bulle ouverte dédiée à l’innovation. Ce lieu permettra de monter des prototypes, expérimenter, tenter, tester, itérer… Donner à voir, rendre matériel cette quête de nouveauté, d’innovation. Rendre possible la rencontre et l’union des forces, idées et créativité de chacun.

L’erreur serait de sur-designer, car à trop vouloir prévoir, organiser, anticiper, nous serions alors contre-productifs. Tout réside dans la juste mesure, le juste milieu. Le lieu se crée et s’invente au fur et à mesure, il se co-crée par les utilisateurs qui se l’approprient, le font évoluer, le transforment. Il doit pour cela rester accessible, ouvert : chacun doit pouvoir s’y retrouver.

Un lieu d’innovation, d’intelligence collective doit conjuguer trois dimensions :

 

Alors, quelle programmation peut-on en faire ? Quelle liberté y laisser ?

Julie Credou nous parle de son expérience de chercheuse et prend l’exemple du lieu de rencontres informelles de l’ENS Cachan. Ce lieu, hors cadre et pourtant installé au cœur de l’institution a permis à bon nombre d’étudiants chercheurs d’échanger et avancer dans leurs travaux, en partageant une bière (voire plusieurs), un instant, une conversation.

Pour Julie, il est évident et précieux de laisser la place aux rencontres fortuites, à l’informel. C’est la notion de sérendipité

 De ces lieux de rencontres et moments de déconnexion naissent de grandes idées, des réponses à des questionnements, des tests d’hypothèses. Ces instants permettent la célébration de chaque étape d’un projet mais aussi le partage sans cadre, sans peur du jugement de l’autre, sans bride pour l’imagination; grâce à ces lieux d’ancrage identifiés comme des lieux de confiance. Les moments rituels, informels font que les échanges brassent, les idées émergent. Les bienfaits de la spontanéité sont à préserver et demandent de l’ouverture, de l’empathie, de la bienveillance.

Convivialité, bienveillance, liberté, autant de notions auxquelles les pouvoirs décideurs doivent être attentifs et ouverts.

Car dans l’entreprise, comme dans un lieu de recherche, la démarche d’innovation appelle de la structure, de l’exigence. Et plus c’est structuré, plus il faut des moments rituels. Plus c’est exigeant, plus la pression est forte et plus le besoin de relâche est grand. Plus c’est important, plus on a besoin de feedbacks et de confronter les idées.

Pour l’entreprise, créer un lieu d’innovation, c’est créer un lieu porteur de sens.

Comment créer de l’adhésion autour d’un projet ? Il faut lui donner une intention.

Les impératifs pour que cela fonctionne :

1/ le projet soit rattaché assez haut dans l’organisation hiérarchique, aux décideurs. il faut un sponsor à haut niveau et un ancrage dans la réalité du terrain.

2/ ne pas laisser cet espace devenir un jouet, une posture, un outil de vitrine, de communication. Ce lieu a pour objectif de créer de la valeur ajoutée. Au sein de l’entreprise, le lab a pour objectif de matérialiser et donner à voir : il ne peut être seulement vitrine de la volonté d’innover. Afin d’éviter cet écueil, la définition et la méthode de sélection des projets est à penser en amont, dans la phase même de codesign de l’espace. Car l’espace ne devient lieu d’innovation qu’à partir du moment où il s’y passe quelque chose. Et cela réside avant tout dans le lâcher-prise du sponsor stratégique, dans son acceptation de l’idée que ce lieu doit fonctionner en dehors des normes de l’entreprise.

Le lieu doit être polyvalent dans ses usages (temps de travail collaboratif, temps de pause, temps de tests, prototypages…) cela s’accompagne d’un réseau d’acteurs capables d’en tirer parti et d’une équipe en capacité de le faire vivre.

Un lieu d’innovation a donc besoin d’un agencement, de fonctions et d’activités définies, d’une gouvernance et d’une équipe dédiée.

Les rôles “casquettes” d’une équipe Lab

Arrive alors le moment de problématiser. Le sujet : le lab, lieu de stimulation de l’intelligence collective. Lieu de proposition et d’émergence de projets. Lieu de recherches, de tests, d’apprentissages et d’échanges. Lieu des possibles : outils de prototypage, modularité, aspect ludique.

L’espace doit alors offrir à l’utilisateur toute l’autonomie nécessaire à sa créativité.

Un lieu d’intelligence collective, d’innovation collaborative est fondé sur l’initiative des acteurs et l’autonomie de leur travail.

Nous avons été invité à problématiser et réfléchir à des hypothèses pour la création d’un lab d’innovation au sein d’un grand groupe en nous basant sur le vantage points model.Nous avons donc travaillé par groupe sur des dimensions différentes. Certains se sont intéressés à l’ancrage stratégique, au programme d’activités, à l’aménagement du lieu et enfin au prototypage des activités. Chaque dimension est interdépendante des autres et nous avons tous pourtant réussi à réfléchir et proposer des solutions.

De cette séance de travail en groupe, il se dégage deux grandes conclusions :

  • le prototypage est un outil formidable pour matérialiser, accélérer la productivité, expérimenter de manière très rapide
  • il est important d’aborder tous les plans d’un projet de manière systémique et itérative

Ce que je retiens de cette session :

1/ notion de l’importance du sponsorship
2/ rôles de l’équipe et importance d’intégrer toutes ces dimensions dès le départ
3/ l’adhésion passe par un projet porteur de sens : ne jamais oublier le « pourquoi »
4/ la liberté passe par l’appropriation personnelle du lieu
5/ sur-designer est contre-productif
6/ les temps de pauses, l’informel stimulent aussi la créativité, la naissance d’idées car ils sont des temps de partage et d’échange précieux
7/ Importance d’aborder un projet de manière systémique

Pour aller plus loin :

http://laviemanifeste.com/wp-content/uploads/2007/09/michel_lussault.mp3 : interview de Michel Lussault

Bourdieu Pierre. Espace social et genèse des « classes ». In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 52-53, juin 1984. Le travail politique. pp. 3-14; doi : 10.3406/arss.1984.3327

http://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_1984_num_52_1_3327

Lauriol Jacques, Perret Véronique, Tannery Franck, « Stratégies, espaces et territoires. Une introduction sous un prisme géographique », Revue française de gestion, 2008/4 (n° 184), p. 91-103. DOI : 10.3166/rfg.184.91-103.

URL : http://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2008-4-page-91.htm

La production de l’espace – Henri Lefebvre

Recherche et convivialité (Apérologie) – Office et Culture – Julie Credou


Restitution proposée Claire Lalanne, participante du Diplôme Universitaire Codesign.

Merci à Sébastien Rocq et Julie Credou pour leur intervention !

Cette œuvre de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

Licence Creative Commons

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Meta-modèles de transfo http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/meta-modeles-de-transfo/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/meta-modeles-de-transfo/#respond Tue, 02 Jan 2018 14:51:32 +0000 http://codesign-it.com/?p=1439 [...]]]>  

Samy Ellouze, qui intervient aujourd’hui, affecté par un évènement de vie récent, rebondit et met en perspective des modèles essentiels disant beaucoup de choses de ce qu’est vivre, créer, transformer, designer…

1) Modèle des « 3 cerveaux »

La TÊTE
Système nerveux -> C’est le siège de la raison qui nous fait imaginer le futur grâce à la mécanique de projection

Le CŒUR
Système sanguin -> C’est le siège des émotions qui nous expérimentons dans le présent grâce à la mécanique du ressenti

Le VENTRE
Système digestif -> C’est le siège de l’action qui nous ancre dans le passé grâce à une mécanique de répétition (de ce qui a marché)

La coordination de ces 3 cerveaux (donc des 3 dynamiques) va conditionner l’équilibre d’un individu.
Nous observons (en particulier dans notre monde occidental) que nous entrons parfois dans une forme de boucle d’insanité injonctive : pense/fait/pense/fait/pense/fait/pense/fait/pense/fait…

Cette insanité shunte les émotions et ressentis et peut nous éloigner de l’instant présent qui est pourtant « la seule vérité » (on ne vit que dans l’instant) et le siège de nos motivations intrinsèques. C’est aussi là que tend à se loger la relation à l’autre dans sa dimension émotionnelle.
Si on ne débranche pas la tête parfois, nous risquons d’échapper au présent de vie.

En simplifiant à l’extrême, nous pourrions mettre notre attention dans le « bon système », c’est à dire celui qui est adapté à notre intention :

– Lorsque je pense à l’avenir, je mets mon attention dans ma tête (réflexion),
– Lorsque je suis avec des amis, je mets mon attention sur mon cœur (ressenti)
– Lorsque je fais un repas, je mets mon attention sur mes expériences passées (action)

Des exemples (caricaturaux) de confusion :

– Si je « projette » au moment ou je fais… Je me mets la pression,
– Si j’« agis » au moment où je suis avec des amis… Je perds en qualité de présence,
– Si je « ressens » au moment où je pense à l’avenir… Je peux prendre peur.

2) Modèle du DFM

Il est aisé de superposer le modèle des 3 cerveaux sur 3 activités humaines primordiales : Décider, Faire, Mesurer (DFM) !

– DÉCIDER avec la TÊTE qui raisonne (fait des liens de cause à effet)
– FAIRE avec le VENTRE qui digère (qui domine la peur)
– MESURER avec le CŒUR qui ressent (positif ou négatif)

Il y a d’ailleurs une récursivité forte et des itérations permanentes entre ces 3 « balises » :
Je décide ce que je vais faire, je fais ce que j’ai décidé, je mesure avec mon ressenti si ce que j’ai fait est positif ou négatif (pour moi) ce qui me conduit à décider de la suite que je ferai et dont je mesurerai le résultat et ainsi de suite…

Finalement ces 3 activités constituent ce que « vivre » est !

Ainsi nous comprenons que la puissance d’un être humain réside dans son corps (Tête, Cœur, Ventre) et nous en déduisons l’impérieuse nécessité d’en prendre soin de façon équilibrée et spécifique. La superposition des 2 modèles nous aide à comprendre que parfois nous mélangeons les séquences (ex: trop d’émotion dans l’action, ou trop de rationnel dans la mesure,…) alors que nous bénéficierions de garder l’intégrité de chacune des séquences comme nous l’apprend par ailleurs le triangle de Disney.

3) Modèle du triangle de DISNEY

Ce modèle permettant de préserver la créativité dans les organisations (créé et utilisé par le créateur des célèbres studios) postule que la posture somatique de chaque séquence doit être préservée pour ne pas polluer son rôle/sa fonction dans le cycle de création/innovation.

1er rôle : L’émission d’idées
Posture : Le « RÊVEUR » (qui imagine le futur avec sa Tête)

2ème rôle : Le plan d’action
Posture : Le « RÉALISATEUR » (qui traduit les idées en plan d’action avec son Ventre)

3ème rôle : Le challenge (critique) du plan d’action
Posture : Le « CRITIQUE » (qui cherche ce qui ne va pas avec son Cœur)

Puisqu’il n’y a rien de plus traumatisant pour celui qui émet des idées nouvelles que la critique de ces idées, il sera nécessaire de protéger les personnes et/ou les posture et ce à chacune des phases du processus.

Disney avait lui-même créé des lieux spécifiques pour chacune des phases.

Nous mesurons la récursivité des 3 modèles intervenant chacun à un niveau logique différent mais « décrivant » la même chose.

 

4) Prolongement transversal de ces modèles : « Input => Transformation => Output »

« Vivre » en 3 étapes c’est aussi notre capacité de transformation du monde (écosystème) que cela ouvre.

L’école de Palo Alto nous enseigne que « nous ne pouvons pas ne pas communiquer » et bien il en va de même concernant l’action : « nous ne pouvons pas ne pas être acteur »

Et cela se démontre par la récurrence permanente du processus modélisé suivant :
Input => Transformation => Output

– Je reçois un « Input » provenant de l’extérieur
– Je le traite et le transforme (throughput) avec ce qui provient de l’intérieur (moi ou organisation)
– Je restitue un « Output » à l’extérieur

La nature de la transformation qui se produit se fait en fonction de/des objectifs de la personne ou de l’organisation.

5) Croisement des 2 modèles : DFM et IN-Transfo-OUT

Croiser les 2 modèles peut permettre d’initier toute mission de conseil de type « systémique » portant sur les flux, en effet, toute activité humaine collective pourrait être découpée et placée dans ce tableau d’analyse.

Avec le mode de raisonnement suivant :

Qui vous donne Quoi et vous donnez Quoi à Qui ?
Entre les 2 a lieu la transformation.
Ce que nous comprenons c’est que le Qui conditionnant le reste (le Quoi, le Comment, le Quand, etc…), il est important de mettre une focale sur cette dimension.

Ce type d’analyse nous amène a dédramatiser ce qu’est un problème, en effet vu sous l’angle des modèles croisés, vivre c’est avoir des problèmes et tenter de les résoudre.

Il y a au moins 2 types de problèmes :
– Les « normaux » qui se règlent
– Les « anormaux » qui reviennent (le système ne les règle pas de façon endogène)

C’est pour les problèmes « anormaux » que le Design peut apporter une approche solutionnante car le Design va tenir compte des acteurs et de la situation de façon élargie, de façon plus exhaustive (c’est là qu’il devient CO-design et tient compte de l’éCOsystème).
Pourquoi ? « Car c’est toujours la situation qui a raison », il n’y a pas de vérité extra-situationnelle, il n’y a pas de bons modèles mais des modèles qui révèlent des lectures de situations.

6) Conditions du design et d’utilisation de modèles pour atterrir

Modèles et Design (Codesign) ne peuvent offrir d’efficience qu’à certaines conditions liées à la situation :

– Une Intention Collective => Tout le monde souhaite-t-il la même chose ?
– Une Question/Problématique => Tout le monde comprend-il la même chose ?
– Un Garant de processus => Tout le monde est-il prêt à suivre le garant ?

Pour encore plus de puissance d’action il sera utile de connaître le niveau d’alignement des acteurs de l’organisation sur : « Vision » « Mission » « Buts » « Objectifs » « Tâches ».

Introduire des expériences (tripes et cœur) pour savoir où en sont les acteurs permettra une meilleure lucidité.
En effet, « on ne part pas d’ailleurs que de là où on est » !

Dans ce travail amont de défrichage lucide de la situation (avec l’intention de permettre un meilleur alignement), il est contre-intuitif de commencer avec les plus résistants, pourtant il y a beaucoup de bénéfices à interpeller ces grands résistants en premier :

. Ils sont les plus engagés
. Ils ne donnent aucun « bullshit »
. Ils ont une puissance de transformation incroyable

Ce voyage au pays des méta-modèles nous a déséquilibrés de nos postures bien trop sages et tranquilles (tellement rassurés que nous sommes par ce qui est « CONCRET »), il nous a permis de visiter la dimension verticale (micro/macro) de tout modèle et aussi la dimension horizontale de leur utilisation (« sur-optimiser un élément du système c’est pénaliser l’ensemble du système »).

 


Restitution proposée par GréGoire Gatbois, participant du Diplôme Universitaire Codesign.

Les circonstances troublées ont offert beaucoup d’humanité et de spiritualité à cette intervention. Bravo et merci Samy Ellouze !
Merci aussi à Alain Biriotti pour sa facilitation.

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