modèle – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr innovation collaborative Wed, 20 Mar 2019 12:46:37 +0000 fr-FR hourly 1 https://i2.wp.com/codesign-it-ventures.fr/wp-content/uploads/2015/08/Co_logo_small.png?fit=32%2C32 modèle – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr 32 32 110756974 Le biomimétisme : source d’innovation collaborative ! http://codesign-it-ventures.fr/2019/03/20/le-biomimetisme-source-dinnovation-collaborative/ http://codesign-it-ventures.fr/2019/03/20/le-biomimetisme-source-dinnovation-collaborative/#comments Wed, 20 Mar 2019 12:37:10 +0000 http://codesign-it.com/?p=2398 [...]]]>

Le biomimétisme : source d’innovation collaborative !


Le biomimétisme c’est regarder la nature pour comprendre, créer et innover en l’imitant.

S’adaptant en permanence et donc innovant toujours, la nature constitue une source d’inspiration inépuisable pour l’homme. De plus en plus étudié, le biomimétisme est d’autant plus intéressant qu’il prend en compte le fonctionnement « naturel » des choses. Il est d’ailleurs aujourd’hui considéré comme un facilitateur de la transformation durable.

Si on l’applique à l’innovation collaborative, il inspire notamment un modèle de design de sessions collaboratives : Patches and Nodes.

« Patches and Nodes est bien un modèle ; pas une méthodologie. Il donne un cadre de pensée là où une méthodologie va prescrire un process. D’ailleurs, le design de sessions d’intelligence collective est, d’une certaine façon, contradictoire avec les notions de process linéaires et installés. On pourrait même considérer une méthodologie comme une aliénation de l’innovation nécessaire à la pensée design. Patches and Nodes est une source d’inspiration pour penser l’intelligence collective, et laisse une très large marge de manœuvre dans la façon de l’utiliser. Ce modèle est sans équivalent dès lors qu’on designe des sessions d’innovation collaborative avec des groupes de plus de 50-60 personnes. »

Alain Biriotti – Membre de Codesign-it

Le modèle, développé dans le réseau MG Taylor, est utilisé régulièrement par le collectif Codesign-it dans son exercice de facilitation de la transformation auprès de ses clients.

Dans un design classique destiné à des situations simples ou des groupes de taille limitée, on imagine des temps de travaux en sous-groupes puis des restitutions, des partages d’informations ou des réactions en plénière. « Les plénières permettent la reprise de la vision d’ensemble par les participants et peuvent être un espace de progression de la discussion : pour faire réagir aux travaux par exemple. Plus on est nombreux plus il est difficile de faire ça. Le design de sessions d’innovation collaborative devient effectivement complexe quand il s’agit de travailler, réfléchir, produire ensemble à plus de 50 personnes. Il faut donc repenser les mécanismes d’intégrations des travaux entre les différents groupes. » On doit imaginer une mécanique qui crée du partage pour l’intégration progressive des travaux ; une mécanique qui peut faire basculer dans l’action par la découverte et l’appropriation active, le partage à différents niveaux.

C’est en étudiant le fonctionnement du cerveau humain qu’a été pensé Patches and Nodes.

« La technique d’intégration des travaux d’un grand groupe est fondée sur une analogie biologique avec le fonctionnement du cerveau. Le cerveau fonctionne par des connexions neuronales : des milliards de neurones et des milliards de milliards de connexions. Ces connexions ne s’organisent pas au hasard. Elles font émerger des « plaques » de neurones qui sont spécialisées sur une fonction du cerveau (sensorielle ou motrice par exemple), dans lesquelles les connexions sont denses et complexes. Ces « plaques » sont connectées à d’autres centres du cerveau par des neurones spécialisés qui font circuler l’information. Le modèle Patches and Nodes s’inspire de ce fonctionnement. »

Si on le transpose dans le design de sessions d’innovation collaborative :

  • Les Patches sont des petits groupes persistants rassemblant quelques participants, ce qui forme des nœuds de coopération qui vont prendre en charge un pan de la réflexion, un fragment du problème, et travailler dessus. Dans les Patches, la consigne est la suivante : produire du contenu optimisé au service du collectif, « le Patch Product », et se poser régulièrement la question de la valeur ajoutée de son patch pour le collectif, au regard des compétences et spécificités de cette équipe. La spécialisation des Patches est fonction des contextes et peut jouer sur plusieurs variables : les patches sont-ils constitués d’avance ou peuvent-ils émerger du processus d’intelligence collective ? Ont-ils un sujet prédéfini ou à définir ? Leur composition est-elle structurée ou pas ? Cette composition peut-elle évoluer dans le temps ?

« Dans une logique orientée production par exemple, on peut définir les sujets des Patches, constituer un noyau dans chaque Patch mais laisser de la latitude pour enrichir les équipes. Ou alors composer les équipes mais les laisser choisir les sujets qu’elles voudraient travailler tout en organisant une discussion plus générale pour s’assurer que tous les sujets sont traités. Dans une logique plus émergente, les Patches ne sont pas préconstitués ni en définition des sujets à traiter ni en composition et doivent naître du processus d’intelligence collective. »

  • Les Nodes sont des individus qui entretiennent des connexions régulières avec d’autres individus d’autres Patches. Ces connexions créent un tissu de connectivité. Elles ne sont pas actionnées sur un mode dirigé mais simplement activées régulièrement, ou même de manière informelle, pour provoquer des discussions. Elles se font de manière bilatérale ou en groupe de 3-4 personnes et ont pour objectif de partager les éléments les plus marquants de l’expérience vécue, des idées ou des concepts ; pour que chaque Node puisse alors revenir vers son Patch avec de nouveaux éclairages et apprentissages, et ainsi faire progresser son Patch Product.

L’ingénierie de la session se construit avec une alternance de temps en Patch, de temps d’élaboration de contenus ou de solutions en équipes brassées, et de temps de Noding. Le réseau permet que l’information circule entre les Patches. Ce n’est pas la quantité mais plutôt la qualité des connexions inter ou intra-patches qui seront les garants de leur réussite. On mesure donc davantage l’efficacité d’un système à l’efficacité des connexions qui le constituent plutôt qu’à celle de ses groupes de travail en tant que tels.

Les trois règles d’or pour assurer le succès du modèle sont :

  1. Transmets / partage ce que tu as : ce que tu apprends, ce qui te surprend, les résultats de tes travaux.
  2. Utilise tout ce que tu reçois : pour optimiser ou tester de nouvelles choses.
  3. Optimise ton patch : l’équipe et chacun des membres de l’équipe doit se sentir pleinement responsable du fait que le patch apporte le maximum (en productivité, en épanouissement de chacun et en pertinence) à l’effort collectif. La réflexivité est un point clé : « En quoi ce que nous faisons est bien pour le collectif ? Sommes-nous organisés pour donner le meilleur de nous-mêmes ? Sommes-nous sur le bon sujet ? Sommes-nous bien connectés dans l’écosystème pour que ce qu’on fait soit bien utilisé par le collectif ? Doit-on modifier la composition de notre patch ? »

Grâce au biomimétisme donc, et au modèle à Patches and Nodes « nous avons pu faire des sessions d’innovation collaborative rassemblant jusqu’à 700 personnes ! »

Le biomimétisme nous rappelle en tous cas que l’observation et l’étude de la nature – plutôt que la volonté de la supplanter ou de la dominer – est une source d’inspiration infinie, et participe à la conception de solutions innovantes, respectueuses des environnements et des écosystèmes, et répondant à des objectifs de développement durable*.

*Source : www.sciencepost.fr Biomimétisme : c’est quoi ? Ce domaine changera notre vie dans les années à venir ! Maximilien LLorca – rédacteur scientifique. « D’après le CEEBIOS (Centre Européen d’Excellence en Biomimétisme de Senlis) le biomimétisme peut répondre à 9 des 17 objectifs mondiaux du développement durable définis par l’ONU »

Licence Creative Commons Cette œuvre de Codesign-it! et Fanny de Font-Réaulx est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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Le management symbolique http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/le-management-symbolique/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/le-management-symbolique/#comments Tue, 03 Apr 2018 18:09:22 +0000 http://codesign-it.com/?p=1678 [...]]]>

Le management symbolique
ou
comment manager la complexité des organisations et de leur transformation
grâce à l’universalité et à la puissance des symboles

En cette après-midi de D.U. Codesign, Stéphane RIOT, fondateur de NoveTerra (écosystème d’experts et de chercheurs sur les modèles économiques et sociétaux de demain), va nous donner de l’énergie…va nous transmettre son énergie…en nous parlant de l’impact des symboles dans notre quotidien, au plus profond de nous, mais aussi des liens que l’on peut faire avec les entreprises ou les différentes organisations.

Tout part d’un principe ancestrale et incontestable : chaque organisme vivant a besoin pour vivre et survivre d’être au contact de différentes énergies, que nous appellerons les quatre éléments : la terre, l’eau, le feu et l’air.

Hippocrate, le père de la médecine, parlait lui-même de la médecine des quatre éléments pour expliquer le fonctionnement du vivant :

  • La TERRE : la structure, les squelettes et les os
  • L’EAU : les fluides, l’eau et le sang
  • Le FEU : l’énergie nécessaire au quotidien
  • L’AIR : ce dont nous avons besoin pour respirer

Pour survivre, les organismes vivants ont besoin que ces quatre éléments soient présents et ce de manière équilibrée. Si un tel équilibre n’est pas assuré, cela peut engendrer des difficultés, voir certaines souffrances dans les cas les plus extrêmes.

Partant de ce postulat, Stéphane nous propose de savoir si nous avons un élément prédominant chez nous. Pour cela, il organise un quiz d’une dizaine de questions (que vous retrouverez facilement d’ailleurs sur internet avec votre moteur de recherche préféré). Les questions défilent, et quelques sourires sur les visages des participants laissent déjà envisager la suite.

– Sommes-nous plutôt Terre et donc plutôt attaché aux règles, aux traditions ?
– Sommes-nous plutôt Eau, privilégiant les échanges, la communication, le partage avec les autres ?
– Sommes-nous plutôt Feu, bouillonnant d’énergie et passionné ?
– Sommes-nous plutôt Air, toujours inspiré et inspirant les autres ?

Le verdict tombe et la magie opère quand physiquement nous nous regroupons par petits groupes ayant le même élément dominant. La diversité des participants du DU fait que les groupes sont également équilibrés. Les échanges entre sous-groupes se poursuivent et nous sommes tous en quête déjà d’un peu plus d’équilibre. Ce que Stéphane appellera l’homéostasie*.

Dans la tête de certains, d’autres questions surgissent : « De quel élément dominant sont mes amis ? Ma femme ou mon mari est-il du même élément dominant que moi ou sommes-nous plutôt complémentaires ? Est-ce donc pour ça que je ne m’entends pas très bien avec mon chef ?… Ces questions en amènent d’autres mais Stéphane précise également que nous sommes en perpétuelle dynamique de vie et que nous ne naissons pas et mourrons pas en étant attaché toujours au même élément. Certains évoquent être passés par trois éléments dominants au cours des dernières années.

Si ce lien entre éléments et prédispositions individuelles semble convaincre tout le monde dans la salle…comment appliquer cela aux entreprises et aux organisations ?

Stéphane explique alors que les entreprises ont elles aussi un ou plusieurs éléments dominants et que souvent un déséquilibre provoqué par un élément moins présent peu amener des dysfonctionnements.

Il propose que lors d’un diagnostic d’entreprise et au-delà des méthodes traditionnelles et classiques, une analyse sous l’angle des quatre éléments soit faite :

– Faut-il un peu plus de TERRE ? Avec un peu plus de standards, de règles, d’organisations, de valeurs, de fondations.
– Faut-il un peu plus d’EAU ? Renforçant ainsi la communication interne, le visuel, les échanges et le partage.
– Faut-il plus de FEU ? En démultipliant de nouveaux challenges, en développant plus de créativité et de passion.
– Ou faut-il enfin plus d’AIR ? C’est-à-dire avoir une nouvelle vision, de nouvelles inspirations pour l’entreprise.

Une fois ce diagnostic fait, il est alors possible de faire prendre conscience des déséquilibres et de trouver de nouvelles idées, de nouvelles méthodes, de nouvelles actions…afin de rééquilibrer l’entreprise.

Chaque transformation importante a souvent tendance à accentuer ces déséquilibres. ll est alors nécessaire de regarder quel(s) élément(s) sont moins présents après la transformation afin de rééquilibrer le tout et relancer une nouvelle dynamique de performance.

Par ailleurs, il est amusant de voir que certains métiers sont profondément ancrés autour d’un symbole plutôt qu’un autre :

  • La TERRE : les notaires, les comptables, les avocats,…
  • L’EAU : les agence de communication, les RH, les coachs…
  • Le FEU : les start-up ; les services commerciaux,
  • L’AIR : les cabinets de conseil, la R&D…

Stéphane RIOT nous a démontré que les symboles étaient bien au service de l’universalité…mais ses dernières recherches promettent déjà de nouvelles révélations prochainement autour de l’impact des symboles dans les organisations. A suivre…

Voici  pour finir 3 illustrations concrètes d’utilisation des 4 éléments :

Management par la symbolique – Mini XP (expérimentation)

En chemin vers un rendez-vous client, mon associée m’interroge sur le contenu de ce fameux D.U dont je lui parle souvent ces temps-ci. Je refuse l’obstacle de lui résumer mes deux premières sessions en quelques mots et décide de lui répondre par une mini XP sur le management par la symbolique.

Je lui explique rapidement le parcours de Stéphane Riot (j’ai l’impression que ça va m’aider à crédibiliser la suite de l’explication) et me lance dans la reformulation de ce que j’ai compris du management par la symbolique. « C’est directement inspiré de la médecine d’Hippocrate qui considérait que pour être en bonne santé, un être humain doit trouver l’équilibre entre sa terre, son eau, son feu et son air. »

Puis je lui explique en quelques phrases ce que j’ai retenu de la description des 4 éléments. « Sa terre, ce sont ses racines, ses croyances, sa personnalité, etc. Son eau, c’est la capacité à communiquer, à créer du lien entre les gens. C’est aussi les émotions, positives ou négatives. Son feu, c’est son énergie. Et l’air renvoie aux idées, à l’inspiration, à la créativité, etc. ». Elle suit ; c’est facile à raconter et à comprendre, les symboles. Tout le monde connait.

Je lui demande : « Quelle est ta dominante à toi ? »
Sa réponse arrive du tac au tac : « Je suis dans l’eau avant tout. Et peut-être un peu aussi dans la terre ».
J’enchaîne : « Et moi ? Tu me vois comment ? »
Son regard s’éclaire « tilt ! ». Elle vient de comprendre, comme moi, pourquoi nous formons un binôme efficace. « Toi tu es dans l’air à fond ! Et dans le feu aussi. »

Transformer l’assurance maladie grâce au management par la symbolique

Nous retrouvons Stéphane Riot dans un café un matin pluvieux de novembre. Au-delà de la séquence que nous avons partagée avec lui au D.U, nous voulons recueillir quelques exemples de transformations par la symbolique pour illustrer notre publication.

Un premier exemple lui vient immédiatement à l’esprit : la transformation de l’Assurance Maladie ! Stéphane sort en effet d’une session intense avec les 200 cadres dirigeants de la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie) qui doit se transformer, notamment pour développer l’e-santé et prendre en charge prochainement le RSI et ses équipes. Le séminaire doit lancer des commissions d’exploration sur ces sujets et s’appuie sur le management par la symbolique.

Stéphane nous décrit l’assistance : 200 cadres dirigeants de la CNAM, des médecins, des énarques, et le premier d’entre eux, Nicolas Revel, directeur général de la CNAM. Le professeur Alain Lyon-Caen est également présent. Il est chef du service neurologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, professeur de neurologie à l’UPMC et médecin-conseil national de la CNAM.

Stéphane introduit le séminaire en expliquant le management par la symbolique. Il fait référence à Hippocrate, bien connu de ces érudits et ces médecins. Il est incontestable. Et d’ailleurs, personne ne conteste. Personne ne ricane, même. En quelques minutes seulement, l’assemblée a adhéré au modèle et s’apprête à contribuer aux travaux de la session.

Accompagner la transformation d’un journal en réinvention

Stéphane Riot évoque également le cas d’un journal dont il accompagne la transformation dans un contexte de grande difficulté. Le titre, mensuel grand public français, subit lourdement la crise de la presse.

La mise en perspective par les 4 éléments, a permis à de faire remontée en conscience les difficultés et des manques qui n’étaient jusqu’alors pas complètement mis en évidence. Dans un contexte de crise, cette accélération est un facteur clé de la réussite de la transformation et des thèmes cœur métier apparaissent très rapidement comme des sujets de travail urgent. Le questionnement sur les nouveaux métiers de la presse (innovation) est par exemple au cœur de la transformation et a inspiré l’organisation de learning expeditions déclenchées suite au constat de manque d’air.

Organiser une entreprise multi-culturelle avec les 4 éléments

Stéphane Riot accompagner depuis 2 ans déjà une entreprise internationale en forte croissance dont l’enjeu était principalement la dispersion des équipes et leurs différences de cultures (50 personnes, 22 nationalités présentes dans une quinzaine de pays)

Depuis 2 ans l’équipe a décidé de se retrouver tous les ans  en France pour un séminaire d’une semaine de connexion (terre) et d’échange (eau) afin de (re)mobiliser les équipes autour d’objectifs communs (feu) et de reflexion sur les nouveaux espaces d’innovation (air)

Chaque année est l’occasion pour l’équipe de faire le bilan de l’année écoulée et de déterminer les besoins individuels et collectifs.

Cette année, l’entreprise prévoit ainsi de renforcer la cohésion interne (terre/eau) par la nomination d’une fonction hybride entre le RH et le Community manager nommée «  work smarter together »

 

Retrouvez son TedX sur les 4 éléments içi : https://www.youtube.com/watch?v=k9DlRVkumVc

* homéostasie : terme utilisé en biologie et en systémique et qui caractérise un phénomène par lequel un facteur clé est maintenu autour d’une valeur bénéfique pour le système. C’est un système de régulation.


Restitution proposée par Nicolas Bled & Carlos Cardoso, participants au Diplôme Universitaire Codesign.

Merci à Stéphane Riot pour sa contribution et sa disponibilité !

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La Joie de Dame Fortune, roman collaboratif. http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/la-joie-de-dame-fortune-roman-collaboratif/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/la-joie-de-dame-fortune-roman-collaboratif/#respond Tue, 03 Apr 2018 16:59:28 +0000 http://codesign-it.com/?p=1664 [...]]]>  

La statuette de Dame Fortune

« Créer, c’est vivre deux fois » Albert Camus

Résumé :

Cette publication retrace le déroulement d’une session du diplôme universitaire de Codesign. Le cœur de la session est le récit d’une expérience de co-écriture d’un roman épistolaire et d’éclairages sur le modèle du parcours de vie de Jean-Pierre Boutinet et du méta-modèle de la Théorie U d’Otto Sharmer. Les réflexions des participants s’ouvrent sur la place de l’initiateur-trice d’un projet dans son déroulement et sa suite, la potentielle utilisation de la Théorie U dans une œuvre artistique collective et la place de la joie dans le travail collaboratif.

Caroline Guyon et Christine Da Silva, collaboratrices de La Française Des Jeux, sont les deux intervenantes venues stimuler les participants du diplôme universitaire de Codesign. Pour cela, Caroline et Christine ont partagé leur expérience de co-écriture d’une histoire singulière, à la fois au cœur et en marge de leur emploi. L’histoire de Dame Fortune et du roman qui lui est consacré.

 

Déroulement de la session :

Lundi 2 octobre, 9h, temps maussade, température basse, café chaud, nouvel espace du 12co, les participants se réunissent pour parcourir trois nouvelles journées dans le Diplôme Universitaire de codesign et les boucles de pédagogie inversée. Rien ne laisse présager que la joie sera si grandement présente ce matin.

Comme souvent, la session commence par un imprévu. Le pitcheur de l’accueil n’est pas là : qui va pitcher ? Car pour que la session commence, le rituel de l’accueil est nécessaire afin de connecter l’intervenant au groupe et de le mettre dans de bonnes conditions en connaissant mieux le déroulement de la formation et la composition du collectif. C’est Véronique qui, spontanément, se propose pour accueillir Caroline et Christine avant de leur laisser la parole.

Pour trouver le début de l’histoire qui nous est raconté, il faut remonter en 2014, dans le hall de La Française des Jeux. Caroline, ingénieur qualité, passe chaque jour devant une œuvre d’art, sans vraiment la remarquer. L’œuvre est dans le paysage, elle est le symbole de l’entreprise. Et puis un jour, Caroline se demande qu’elle est donc cette œuvre ? Ce symbole ? Elle est attirée par l’œuvre, et même les œuvres, identiques, présentes sur chaque site de l’entreprise et qui pourtant semblent être ignorées par le plus grand nombre. Cette œuvre c’est Dame Fortune, c’est écrit sur le socle mais une question naît : qui est-elle ? Qui est Dame Fortune ?

L’envie d’écrire sur l’œuvre mobilise Caroline. Elle transcende son propre jugement et les suppositions inhibitrices en partageant cette envie avec quelques collègues lors d’un déjeuner : Et si nous écrivions ensemble sur la vie de Dame Fortune ?

Certains répondront positivement à l’appel de Caroline, dont Christine. Les rencontres se dérouleront de façon hebdomadaire, le mardi entre 12h et 14h, dans un restaurant voisin de l’entreprise. Le collectif de 9 personnes est lancé et pose les principes qui le guidera pendant 6 mois :

Valeur commune : “Créer ensemble, c’est vivre deux fois plus heureux”. Réadaptée, la phrase d’Albert Camus, car il semblait délicat de « promettre la réincarnation ».
– Règles de fonctionnement : créer sans se juger, se faire plaisir, rester positif. Le fruit de notre imagination ne peut être divulgué qu’avec l’accord du groupe.

Les questions qui soudent le collectif autour de l’envie d’écrire prennent forme :

– Pourquoi Dame Fortune tu es sur tous nos sites ?
– Pourquoi tu as les yeux bandés ?
– Qui es-tu ?

Dans le récit de cette expérience, la méthode ne précède pas l’envie. C’est chemin faisant, durant les premières semaines, que le collectif découvre les travaux de Jean-Pierre Boutinet sur la trajectoire de vie et le parcours de vie. Ce cadre sera la base du travail du collectif sur la vie de Dame Fortune, la structure du roman. Durant 3 mois, les échanges seront focalisés sur les événements et le déroulement de la vie de Dame Fortune.

La trajectoire et le parcours de vie de Dame Fortune

L’étape méthodologique suivante sera la découverte de la Théorie U. Il s’agit pour le collectif d’un méta-modèle qui leur permet de réinterpréter leur expérience au travers des étapes décrites par Otto Charmer. Caroline nous relate alors des éléments essentiels d’un parcours en U : esprit ouvert et suspension de la voix du jugement, puis coeur ouvert et suspension de la voix du cynisme et enfin volonté ouverte et suspension de la voix de la peur.

Autre élément qui pourrait être considéré comme un détail, mais que nos deux intervenantes s’accordent à qualifier de point crucial dans la vie du collectif : la date, une échéance pour achever l’ouvrage. Et la date fait sens dans l’entreprise qui réunit ce collectif puisque durant l’année de la co-écriture il y a un vendredi 13, un seul. La date devient alors une évidence.

Dans son cheminement avec à présent le U pour fil conducteur, après de multiples échanges et correspondances en plus des rencontres hebdomadaires, le collectif choisit la forme du roman épistolaire pour raconter l’histoire de Dame Fortune. A l’approche du vendredi 13, deux nouvelles questions se posent : l’ouvrage doit-il être publié ? Et si oui, sous les vrais noms ou sous des pseudonymes ? Le groupe s’accorde selon ses principes : il faut l’accord de chacun pour que la publication soit réalisée et si l’anonymat est préféré il sera adopté.

Le jour J étant arrivé la publication est réalisé sur l’Intranet de l’entreprise et partagé au plus grand nombre. En parallèle un livre en auto-édition est édité. La personne qui a publié est nécessairement sortie de l’anonymat, tandis que l’ouvrage est signé par les « Fortune Tellers ».

La suite des aventures du collectif était déjà présente sur la couverture de l’ouvrage puisqu’il s’agit du dessin… De nouveau l’appel est lancé, un collectif se mobilise, l’esprit, le cœur et la volonté ouvert-e-s les traits prennent forme à chaque nouveau rendez-vous…

Peut-être verrez-vous un jour une exposition d’œuvres collaboratives que Caroline et Christine auront réalisée avec d’autres, et si c’est le cas, je prends le pari que le vernissage se fera un vendredi 13.

Suite à ce partage, vient l’étape de problématisation, réalisée en parallélisant, c’est à dire en divisant le groupe de participant-e-s en sous-groupes de 5 à 7 personnes, pour rechercher un problème suite à la stimulation. La problématisation, pour essentielle qu’elle soit, est régulièrement problématique et confusante. On voit souvent émerger une intention ou une suggestion, une réponse même, parfois dissimulée dans une question, ou une affirmation sans que pour autant il s’agisse tout à fait d’un problème. La tentation de la question est grande et nous, participant-e-s, y cédons fréquemment. Cependant, il s’agit d’une démarche apprenante et dans les sous-groupes, il y a souvent une personne pour pointer l’écueil, si ce n’est pas le facilitateur ou le collectif qui le fait au moment du partage des problèmes.

Problèmes identifiés :

– Cultiver la joie dans le travail collaboratif.
– La méthode U permet à des artistes de co-créer des œuvres de meilleure qualité, reformulé ensuite en : comment ne pas diluer une expertise dans un travail collaboratif ?
– Conserver la juste place du leader (influence, neutralité, moteur, autonomie, …) alors qu’il est partie prenante
– Passer de mon projet à notre projet avec des volontaires (rêve, méthode, …)

Le temps consacré à la réflexivité permet de mettre en commun ce que les participants ont vécu, retiennent, ont appris durant la session. Dans ce cas, la méthode du domino a été utilisée. Réuni-e-s en plénière, Alain, notre facilitateur nous a invité à écrire sur un post-it ce que l’on souhaite partager, puis un-e participant-e initie le partage en lisant et en collant son post-it, si une autre personne à une chose identique ou proche, il suffit d’aller réunir les post-it. Si non, on passe au partage d’un autre post-it et du regroupement éventuel qui l’accompagne et ainsi de suite jusqu’à ce que chacun-e ait partagé ses réflexions. Cela permet de voir les points de convergence et les points plus singuliers.

Dans notre cas, la part des mots ou phrases lié-e-s à une dimension émotionnelle m’a marqué et notamment en ce qui concerne la joie : « la joie est dans la co-création », « la phase de prototypage est la plus excitante », « la méthode n’est qu’un support, la joie de la création collective est le vrai moteur », « la joie est dans la concrétisation d’un projet collectif » …

Des éléments saillants s’attachent à la place de leader, de l’impulsion de l’initiateur-trice : « l’initiateur d’un projet peut passer au rôle de participant (ou sortir) sans que le projet ne meure », « partager et laisser agir », « le rôle et la responsabilité du porteur de projet évolue au cours du temps », « connaître dès le début d’un projet l’évolution du rôle d’un porteur d’idée », « exprimer ses rêves », « parler de ses projets », « oser co-initier », « fédérer un groupe autour d’un idée perso en faisant de la place à chacun », …

 

D’autre encore reviennent sur l’importance du cadre : « un cadre partagé allié à beaucoup de liberté », « pour garantir ce « presencing » le cadre est nécessaire », « fixer les règles pour libérer la créativité », « se donner des règles, un cadre en amont + partage de valeurs ».

A l’occasion de cette séquence de réflexivité, le temps maussade de l’extérieur est oublié grâce à l’enthousiasme de ce qui se déroule à l’intérieur.

Ressources complémentaires :

– Les travaux de Jean-Pierre Boutinet sur le Parcours de vie et autres publications : http://www.jeanpierreboutinet.fr

– Le site internet du Presencing Institute et la Théorie U : https://www.presencing.com

– Résumé de la théorie U : « Éclairer l’angle mort de notre époque » https://www.presencing.com/sites/default/files/page-files/TU-ExecSum-French.pdf

L’un des apports majeurs concerne, pour ma part, les notions de trajectoire et de parcours de vie. L’élan donné par l’extérieur et l’élan donné par soi-même sont des notions qui me semblent être au cœur des démarches collaboratives. Lorsque la complexité est présente et l’incertitude ambiante, la capacité d’un collectif à chercher des pistes de solutions puis à prendre des décisions et enfin à les mettre en œuvre semblent proches du passage de la trajectoire au parcours de vie. Le groupe faisant alors, dans une certaine mesure, des choix déterminants dans la construction de son futur, impactant parfois celui d’autres, leur donnant une trajectoire avant qu’à leur tour, ils construisent leur parcours de vie…

Concernant le processus collaboratif tel qu’il nous a été présenté par Caroline et Christine (et tel que je l’ai perçu et retenu), j’en garde une sensation d’enthousiasme, de plaisir, de joie dans cette dynamique hybride, à la fois dans et hors de l’entreprise, à la fois pour soi et pour/avec les autres, à la fois dans un cadre et dans l’autonomie, …

Plusieurs fois, le fantasme qu’une formule existerait pour favoriser cette joie a été évoqué lors des échanges, elle pourrait ressembler à :

oser partager + motivation intrinsèque + production collective + échéance + implication = joie

J’ai personnellement été saisi par le récit de ce cas concret d’une démarche qui se calque, en chemin, sur la Théorie U. J’aime quand les modèles, méta-modèles, techniques, concepts, sont présentés par le prisme de l’expérience. Cela me permet de réaliser de façon plus précise à quoi ils peuvent se rattacher en situation. A mon sens cela évite de se perdre en conjectures ou en réflexions infinies qui, bien qu’intéressantes, risquent de perdre de leur substance en se s’éloignant du réel.

A l’issue de cette matinée, des questions nouvelles émergent :

– Quelle est le processus de la reconnaissance dans le souhait de l’anonymat ?
– Quel est l’impact de ce type de démarche sur son travail du quotidien ?
– Quelle est l’influence de ces démarches sur la confiance en soi et l’estime de soi ?
– La joie peut-elle devenir un nouvel indicateur au travail ?

Autant de questions qui invitent à découvrir de nouveaux ouvrages, partager des expériences, mener de nouvelles explorations


Publication proposée par Guillaume Roissard, avec la précieuse contribution de Sophie Mourey, participant-e-s du Diplôme Universitaire Codesign

Merci à Caroline Guyon et à Christine Da Silva pour leur intervention !

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Enchanter sa vie, enchanter son monde http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/enchanter-sa-vie-enchanter-son-monde/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/enchanter-sa-vie-enchanter-son-monde/#comments Tue, 03 Apr 2018 12:42:58 +0000 http://codesign-it.com/?p=1627 [...]]]> Ce titre et cette citation résument pour moi toute la beauté brute et l’ambition altruiste du projet de Thanks & Share : rien de moins que concevoir et mettre en place l’écosystème permettant à tout un chacun de contribuer ou porter des projets en faisant appel à ses motivations intrinsèques les plus profondes.

Mourad KOLLI, son fondateur, est venu nous présenter l’entreprise Thanks & Share (T&S), crée pour ce projet. Et plus encore, nous détailler le fonctionnement des différentes composantes du modèle imaginé et mise en œuvre pour atteindre ce but…

Concepts clés Thanks & Share

Le premier défi identifié porte sur l’identification des motivations profondes d’action. Les co-créations et contributions volontaires sont très rares dans les modèles de gouvernance actuels car ils font principalement appel aux motivations extrinsèques de chacun.

La contribution et la participation volontaire de chacun font eux appels aux motivations intrinsèques telles que décrites par la théorie de l’autodétermination.

Pour cela, T&S a identifié 3 principaux leviers :

  • L’apprentissage continu des parties prenantes
  • L’autonomie permise à chacun pour contribuer sur les sujets et de la manière qu’il le souhaite
  • Le cadre favorable à l’intelligence collective qui permet l’enchantement des participants motivés non plus par l’argent mais par ce que chacun considère comme nécessaire à un monde meilleur

Le deuxième défi porte sur les modalités de mise en place de ce nouveau modèle. Le fil directeur suivi par T&S est de recréer l’environnement favorable à ces motivations intrinsèques et à la réalisation de ces contributions.

Pour cela rien de mieux qu’une plateforme collaborative et récursive !

Les modèles ou catégories définis pour cette plateforme permettent de susciter le leadership, le brainstorming, la cooptation des talents et la réalisation des actions.

Les Thanks permettent de mesurer la contribution de chacun. Ces Thanks sont une alternative à la rémunération basée sur le taux horaire et le nombre d’heures travaillées de chacun. Ils sont attribués selon un algorithme basé sur le degré de créativité, la technicité, le niveau d’interaction et l’urgence des actions menées.

Ces contributions doivent ensuite pouvoir être utilisées ou transformées, c’est la finalité des Share. Les Share représentent la réciprocité de la bienveillance qui a donné naissance aux Thanks. L’ensemble des Thanks attribué pour un projet est converti en Share de ce même projet. Chaque contributeur est donc ainsi co-actionnaire du ou des projets auxquels il a contribué.A la différence de l’actionnariat classiq ue ou le nombre d’actions de chacun est lié à son apport financier, ce mécanisme de Thanks et de Share permet d’attribuer et de faire évoluer dans le temps cette répartition en fonction de la contribution et de l’engagement de chacun.

Le système de gouvernance défini et développé est ensuite mis à disposition des entrepreneurs le souhaitant en échange d’une prise de Thanks dans leur projet par Thanks & Share.

Problématisations et…Solutions !!

Suite à ces premiers échanges, la problématisation a eu lieu sous un format de Shift & Share de 4 groupes. Le principe est simple : chaque groupe identifie sa problématique et ensuite 1 membre du groupe reste expliquer aux participants des autres groupes la problématique choisie. Et pour finir les groupes initiaux se reconstituent pour présenter la problématique enrichie de ces échanges intermédiaires.

3 problématiques ont émergé :

  • Un questionnement autour de la mise en œuvre de T&S dans le monde professionnel, et tout particulièrement des modalités de cohabitation avec le modèle existant. Ce groupe a particulièrement voulu souligner la difficulté et la nécessité de cette cohabitation étant donné l’hétérogénéité de ces structures et de leurs principes de fonctionnement (Économie Sociale et Solidaire, économie collaborative et modèle dominant classique de manière schématique)

 

  • Un groupe “Black Mirror” ou “Meilleur des mondes” sur les risques induits notamment de générer plus de contraintes que de bienfaits avec ce modèle (scénario extrême). Ce groupe voulait nous interroger sur les dérives liées aux évolutions culturelles dans notre rapport au travail qui sont nécessaires pour que ce modèle puisse s’appliquer à grande échelle : droit du travail, critères de rémunération, notion d’usages…

 

  • L’enjeu sur la nécessaire valorisation du collaboratif, afin de pousser au maximum les démarches collaboratives, il faut non seulement parvenir à les rémunérer mais aussi en amont les mesurer au niveau collectif et individuel

Et rebelote pour l’identification de solutions ! Les groupes se recomposent au gré des envies d’approfondissement de chacun sur les 3 problématiques. Beaucoup de pistes, chimères, idées pour aboutir à des propositions de solutions concrètes, qu’on peut résumer (imparfaitement) ainsi :

Intégrer doucement le collaboratif dans les organisations actuelles symbolisé par cette adaptation du diagramme de Venn…A chacun de créer son propre modèle !

Étendre le modèle au delà du cercle entrepreneurial initial aux projets sociétaux, associatifs, voire même familial…
Mettre en place d’autres formes de Thanks liées aux besoins et envies des contributeurs : droits d’usage, référence employabilité, reconnaissance & participation à l’aventure du projet…

S’appuyer sur ce modèle pour contribuer au progrès social et introduire la notion de Service Universel Collaboratif dans lequel chacun apporte sa pierre en fonction de ses compétences et préoccupations principales. En quelque sorte, un digne successeur des services militaires et civiques…

Atelier bonus

En s’inspirant de ce sujet du jour, Augustin Luneau, nous a fait plancher sur un exercice réflexif et récursif d’auto-évaluation de nos restitutions en hackant les critères définis par Thanks & Share :

Happy End

Sur la forme, cette méthode du Shift & Share est décidément parfaite pour brasser les personnes et les idées en un minimum de temps ! J’ai tout particulièrement apprécié le potentiel de partage et d’échange rendu possible en si peu de temps. Parfait pour finir cette 1ère journée de session.

Sur le fond, j’ai beaucoup apprécié cette intervention car elle permet de bien nous montrer que tout est possible y compris de remettre en question les modèles dominants de notre société et ceci de manière constructive ! Une phrase de Mourad en fin de session a tout particulièrement fait écho en moi à ce sujet : “Promettre l’enchantement et rester sérieux”. Cela n’a pas de prix et restera toujours “inmesurable” ;-) c’est aussi à sa manière ce que ce DU nous apporte…En tout cas à moi !

Pour aller plus loin : http://thanksandshare.com/


Restitution proposée par Martin Richet, participant du Diplôme Universitaire Codesign.

Merci à Mourad Kolli et Augustin Luneau pour leur intervention !

Cette œuvre de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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Tu dois, il adhère, nous aimons… http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/tu-dois-il-adhere-nous-aimons/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/tu-dois-il-adhere-nous-aimons/#respond Tue, 02 Jan 2018 17:04:47 +0000 http://codesign-it.com/?p=1462 [...]]]>  

Tu dois, il adhère, nous aimons : de l’obéissance à l’engagemnt, le secret d’une productive félicité ?

Thème général / Apports / Déroulement / Échanges

Olivier Piazza, membre de Codesign-it! et co-fondateur du Diplôme Universitaire Intelligence Collective à l’Université de Cergy n’est pas un néophyte en matière d’intelligence collective. Olivier nous ramène au fondement quasi-paradoxal du facilitateur en codesign : comment prétendre faciliter l’expression épanouie du potentiel de créativité d’un groupe dans lequel on incarne une position d’autorité ? Hum… pas facile si l’on en croit la l’abondante littérature inspirée par la théorie de l’auto-détermination (TAD).

Cette théorie, initiée par Decy et Ryan dans les années 70, est déclinée depuis dans de nombreux articles, mémoires, sites et diagrammes dont voici deux échantillons :

 

Psychologie cognitive, psychologie du travail, psychologie sociale, psychologie de la créativité, théorie du management, théorie de la créativité organisationnelle, tout le monde est d’accord pour dire, écrire, affirmer que la contrainte tue l’intérêt, l’autodétermination et l’autonomie ouvrent les portes de la motivation, et qu’intrinsèquement motivés, nous prenons plus plaisir à faire et sommes plus créatifs (cf. biblio si vous êtres auto-déterminés à en savoir +).

Mais alors, être facilitateur serait ouvrir la voie de l’autodétermination, autonomie créative ? Comment cela serait-il possible ? Et de quelle autonomie parle-t-on ? Celle du groupe, ou des individus qui le constituent ? D’ailleurs, comment s’articulent créativité/motivation groupale et créativité/motivation individuelle ? Les deux sont-elles compatibles ? L’autodétermination individuelle existe-t-elle au sein d’un groupe « facilité » ?

Autant d’apories qu’Olivier a fait germer dans nos esprits et incarné face à nous pendant cette demi-journée : comment nous instiller pendant 20mn un message édifiant sur les affres de l’obéissance et espérer nous ouvrir la voie vers une pensée autonome, individuellement vivante ? Comme souvent dans le D.U, c’est par l’expérience que la solution s’est dessinée.

Certes, les sympathisants du 10co (espaces du collectif Codesign-it! à Paris) sont un public un peu particulier pour un exercice sur l’engagement et la motivation… Depuis presque 2 jours, nous formons un groupe qui a réfléchi sur ce qu’est une « happy place », et qui a été éveillé aux délices de l’inspiration collective naturaliste, une tribu de « happy few » sélectionnés pour intégrer ce D.U à l’aune d’une motivation (intrinsèque) d’airain, bref, un groupe que l’on peut imaginer soudé, (auto)déterminé et quasiment extatique à l’idée de créer. Nous sommes peu représentatifs des écosystèmes dans lesquels un facilitateur intervient, constitués d’individus dont la créativité n’est habituellement pas toujours stimulée, valorisée, voire autorisée. Pour autant, l’expérience que nous faisons avec Olivier et qu’Olivier fait avec nous sur les ressorts de l’engagement nous plonge au cœur du sujet.

Tout d’abord, dans l’ambiance postprandiale de ce 2ème jour de session estivale, nous faisons collectivement l’expérience qu’être continuellement sollicités pour exprimer sa capacité de réflexion autonome, fût on motivé, ça fatigue ! Il faut réveiller le créatif qui est en nous sans le saturer, entretenir la flamme, soutenir la motivation. D’autre part, beaucoup d’entre nous ayant traversé les différentes phases du modèle qu’Olivier nous présente avant de prendre le chemin de la rue Ambroise Thomas, on peut imaginer que capter notre attention volontaire sur le sujet, c’est pas gagné !

Et pourtant, ça a marché ! Comment ? En faisant du modèle théorique une source d’inspiration, et du cadre un outil bienveillant et souple propice à l’organisation d’une pensée. L’importance du cadre pour asseoir l’auto-détermination est d’ailleurs soulignée dans Liberté & Cie par Isaac Getz & Brian M Carney : plutôt que de chercher à motiver les gens, les leaders se demandent « comment mettre en place un environnement où les salariés se motivent eux-mêmes ? ».

Nous nous sommes répartis en 3 groupes pour problématiser le sujet, des groupes plus grands que d’habitude, pour s’attaquer avec ardeur à un sujet ardu. Puis notre célèbre boucle PI (pédagogie inversée) a été déroulée dans une ferveur joyeuse : challenge vigilant des facilitateurs de cette session sur la formulation de nos problématiques, présentation apéritive des formulations devant la neutralité bienveillante d’Olivier, immersion volontaire dans la recherche de solutions à nos problèmes co-construits, et exposé enjoué de nos co-trouvailles dont je vous livre quelques lignes .

 

Nos 3 problématiques…

Quels éléments de contexte sont les plus favorables à l’épanouissement d’une autodétermination de groupe ?
Le modèle de l’autodétermination est un outil de réflexivité qui nous aide à tenir compte des situations individuelles : identifier les positions de chacun dans la grille d’analyse TAD afin de solliciter par les moyens de facilitation la part ouverte de chacun dans trop solliciter les défenses correspondant à leur situation. Cela peut par exemple donner des clés pour ne pas malmener des individus ou groupes drivés par un management top-down qui institue habituellement l’obéissance en norme de fonctionnement. Cadrage et autonomie ne sont pas antinomiques mais, au contraire, intrinsèquement liés, le premier conditionnant le second !

Comment créer les conditions de co-responsabilité ?
La problématique a été appliquée à la co-responsabilité d’un lieu et de sa gouvernance. Avoir la co-responsabilité d’un lieu passerait par le fait de l’incarner, avoir une vision commune sur les règles d’usage et de jeu qui s’y appliquent. La gouvernance, flexible, serait constituée de prises de décisions partagées, au même titre que la charge mentale qui y est associée pour gérer notamment les principes d’exclusion et d’inclusion attachées à ce lieu. Pour qu’il fonctionne, le lieu doit être porté collectivement par les gens qui l’utilisent, qui l’incarnent de façon à ce que personne ne semble jamais manquer : lorsque quelqu’un s’absente, les autres le reconstituent de façon agile, pas « troué » mais différent.

Comment peut-on être libre de contribuer individuellement à une œuvre collective ? Comment peut-on articuler l’ego et le co, passer de l’engagement personnel à la réalisation collective? En se basant sur des ressorts individuels ou en rebondissant sur un socle d’adhésion commun ? En prolongeant l’objet d’amour individuel par l’amour de l’aventure collective?

 

Mais aussi, un peu après…

Comment passer de l’injonction à la stimulation sans passer par la schizophrénie ? Comment éviter de soumettre les personnes que nous stimulons à des injonctions paradoxales ou à des conflits de loyauté quand leur management leur demande obéissance? La réunion de cadrage qui précède toute intervention de facilitation peut être particulièrement précieuse pour expliciter, stimuler, arracher les messages incontournables qui devront être délivrés et assumés par la direction en amont d’un atelier pour induire sans danger une évolution de la position des participants dans la matrice de l’ADT.

Au-delà d’un cadre favorable à l’émergence de la co-responsabilité, de l’autonomie du groupe, de la co-création : comment donner de la place à l’individualité dans un cadre d’intelligence collective, plus de je/jeu au service du nous ? L’effacement des egos au service du collectif est une solution palliative, à défaut de permettre à chacun plus d’expression de son individualité au service du collectif. Il s’agit d’aller au-delà de l’ego, de le transcender !

 

Bibliographie

Edward L. Deci et Richard M. Ryan, Handbook of Self-Determination Research, University of Rochester Press, 2002 (ISBN 978-1-5804-6156-6)

https://www.hacking-social.com/2015/10/13/se-motiver-et-motiver-autrui-une-histoire-dautodetermination/

https://www.lesmotivations.net/spip.php?article42

Psychologie de la créativité, Todd Lubart, Christophe Mouchiroud, Sylvie Tordjman, Frank Zenasni, Armand Collin, 2015.

De l’individuation au leadership, Edgar Stein, Dunod.

Liberté & Cie, Isaac Getz & Brian M Carney, Flammarion collection Clé des Champs, 2016

 


Restitution proposée par Chantal Joie La Marle, participante du Diplôme Universitaire Codesign.

Merci à Olivier Piazza pour son intervention !

Cette œuvre de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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Meta-modèles de transfo http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/meta-modeles-de-transfo/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/meta-modeles-de-transfo/#respond Tue, 02 Jan 2018 14:51:32 +0000 http://codesign-it.com/?p=1439 [...]]]>  

Samy Ellouze, qui intervient aujourd’hui, affecté par un évènement de vie récent, rebondit et met en perspective des modèles essentiels disant beaucoup de choses de ce qu’est vivre, créer, transformer, designer…

1) Modèle des « 3 cerveaux »

La TÊTE
Système nerveux -> C’est le siège de la raison qui nous fait imaginer le futur grâce à la mécanique de projection

Le CŒUR
Système sanguin -> C’est le siège des émotions qui nous expérimentons dans le présent grâce à la mécanique du ressenti

Le VENTRE
Système digestif -> C’est le siège de l’action qui nous ancre dans le passé grâce à une mécanique de répétition (de ce qui a marché)

La coordination de ces 3 cerveaux (donc des 3 dynamiques) va conditionner l’équilibre d’un individu.
Nous observons (en particulier dans notre monde occidental) que nous entrons parfois dans une forme de boucle d’insanité injonctive : pense/fait/pense/fait/pense/fait/pense/fait/pense/fait…

Cette insanité shunte les émotions et ressentis et peut nous éloigner de l’instant présent qui est pourtant « la seule vérité » (on ne vit que dans l’instant) et le siège de nos motivations intrinsèques. C’est aussi là que tend à se loger la relation à l’autre dans sa dimension émotionnelle.
Si on ne débranche pas la tête parfois, nous risquons d’échapper au présent de vie.

En simplifiant à l’extrême, nous pourrions mettre notre attention dans le « bon système », c’est à dire celui qui est adapté à notre intention :

– Lorsque je pense à l’avenir, je mets mon attention dans ma tête (réflexion),
– Lorsque je suis avec des amis, je mets mon attention sur mon cœur (ressenti)
– Lorsque je fais un repas, je mets mon attention sur mes expériences passées (action)

Des exemples (caricaturaux) de confusion :

– Si je « projette » au moment ou je fais… Je me mets la pression,
– Si j’« agis » au moment où je suis avec des amis… Je perds en qualité de présence,
– Si je « ressens » au moment où je pense à l’avenir… Je peux prendre peur.

2) Modèle du DFM

Il est aisé de superposer le modèle des 3 cerveaux sur 3 activités humaines primordiales : Décider, Faire, Mesurer (DFM) !

– DÉCIDER avec la TÊTE qui raisonne (fait des liens de cause à effet)
– FAIRE avec le VENTRE qui digère (qui domine la peur)
– MESURER avec le CŒUR qui ressent (positif ou négatif)

Il y a d’ailleurs une récursivité forte et des itérations permanentes entre ces 3 « balises » :
Je décide ce que je vais faire, je fais ce que j’ai décidé, je mesure avec mon ressenti si ce que j’ai fait est positif ou négatif (pour moi) ce qui me conduit à décider de la suite que je ferai et dont je mesurerai le résultat et ainsi de suite…

Finalement ces 3 activités constituent ce que « vivre » est !

Ainsi nous comprenons que la puissance d’un être humain réside dans son corps (Tête, Cœur, Ventre) et nous en déduisons l’impérieuse nécessité d’en prendre soin de façon équilibrée et spécifique. La superposition des 2 modèles nous aide à comprendre que parfois nous mélangeons les séquences (ex: trop d’émotion dans l’action, ou trop de rationnel dans la mesure,…) alors que nous bénéficierions de garder l’intégrité de chacune des séquences comme nous l’apprend par ailleurs le triangle de Disney.

3) Modèle du triangle de DISNEY

Ce modèle permettant de préserver la créativité dans les organisations (créé et utilisé par le créateur des célèbres studios) postule que la posture somatique de chaque séquence doit être préservée pour ne pas polluer son rôle/sa fonction dans le cycle de création/innovation.

1er rôle : L’émission d’idées
Posture : Le « RÊVEUR » (qui imagine le futur avec sa Tête)

2ème rôle : Le plan d’action
Posture : Le « RÉALISATEUR » (qui traduit les idées en plan d’action avec son Ventre)

3ème rôle : Le challenge (critique) du plan d’action
Posture : Le « CRITIQUE » (qui cherche ce qui ne va pas avec son Cœur)

Puisqu’il n’y a rien de plus traumatisant pour celui qui émet des idées nouvelles que la critique de ces idées, il sera nécessaire de protéger les personnes et/ou les posture et ce à chacune des phases du processus.

Disney avait lui-même créé des lieux spécifiques pour chacune des phases.

Nous mesurons la récursivité des 3 modèles intervenant chacun à un niveau logique différent mais « décrivant » la même chose.

 

4) Prolongement transversal de ces modèles : « Input => Transformation => Output »

« Vivre » en 3 étapes c’est aussi notre capacité de transformation du monde (écosystème) que cela ouvre.

L’école de Palo Alto nous enseigne que « nous ne pouvons pas ne pas communiquer » et bien il en va de même concernant l’action : « nous ne pouvons pas ne pas être acteur »

Et cela se démontre par la récurrence permanente du processus modélisé suivant :
Input => Transformation => Output

– Je reçois un « Input » provenant de l’extérieur
– Je le traite et le transforme (throughput) avec ce qui provient de l’intérieur (moi ou organisation)
– Je restitue un « Output » à l’extérieur

La nature de la transformation qui se produit se fait en fonction de/des objectifs de la personne ou de l’organisation.

5) Croisement des 2 modèles : DFM et IN-Transfo-OUT

Croiser les 2 modèles peut permettre d’initier toute mission de conseil de type « systémique » portant sur les flux, en effet, toute activité humaine collective pourrait être découpée et placée dans ce tableau d’analyse.

Avec le mode de raisonnement suivant :

Qui vous donne Quoi et vous donnez Quoi à Qui ?
Entre les 2 a lieu la transformation.
Ce que nous comprenons c’est que le Qui conditionnant le reste (le Quoi, le Comment, le Quand, etc…), il est important de mettre une focale sur cette dimension.

Ce type d’analyse nous amène a dédramatiser ce qu’est un problème, en effet vu sous l’angle des modèles croisés, vivre c’est avoir des problèmes et tenter de les résoudre.

Il y a au moins 2 types de problèmes :
– Les « normaux » qui se règlent
– Les « anormaux » qui reviennent (le système ne les règle pas de façon endogène)

C’est pour les problèmes « anormaux » que le Design peut apporter une approche solutionnante car le Design va tenir compte des acteurs et de la situation de façon élargie, de façon plus exhaustive (c’est là qu’il devient CO-design et tient compte de l’éCOsystème).
Pourquoi ? « Car c’est toujours la situation qui a raison », il n’y a pas de vérité extra-situationnelle, il n’y a pas de bons modèles mais des modèles qui révèlent des lectures de situations.

6) Conditions du design et d’utilisation de modèles pour atterrir

Modèles et Design (Codesign) ne peuvent offrir d’efficience qu’à certaines conditions liées à la situation :

– Une Intention Collective => Tout le monde souhaite-t-il la même chose ?
– Une Question/Problématique => Tout le monde comprend-il la même chose ?
– Un Garant de processus => Tout le monde est-il prêt à suivre le garant ?

Pour encore plus de puissance d’action il sera utile de connaître le niveau d’alignement des acteurs de l’organisation sur : « Vision » « Mission » « Buts » « Objectifs » « Tâches ».

Introduire des expériences (tripes et cœur) pour savoir où en sont les acteurs permettra une meilleure lucidité.
En effet, « on ne part pas d’ailleurs que de là où on est » !

Dans ce travail amont de défrichage lucide de la situation (avec l’intention de permettre un meilleur alignement), il est contre-intuitif de commencer avec les plus résistants, pourtant il y a beaucoup de bénéfices à interpeller ces grands résistants en premier :

. Ils sont les plus engagés
. Ils ne donnent aucun « bullshit »
. Ils ont une puissance de transformation incroyable

Ce voyage au pays des méta-modèles nous a déséquilibrés de nos postures bien trop sages et tranquilles (tellement rassurés que nous sommes par ce qui est « CONCRET »), il nous a permis de visiter la dimension verticale (micro/macro) de tout modèle et aussi la dimension horizontale de leur utilisation (« sur-optimiser un élément du système c’est pénaliser l’ensemble du système »).

 


Restitution proposée par GréGoire Gatbois, participant du Diplôme Universitaire Codesign.

Les circonstances troublées ont offert beaucoup d’humanité et de spiritualité à cette intervention. Bravo et merci Samy Ellouze !
Merci aussi à Alain Biriotti pour sa facilitation.

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Quelle société apprenante voulons-nous ? http://codesign-it-ventures.fr/2017/11/29/quelle-societe-apprenante-voulons-nous/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/11/29/quelle-societe-apprenante-voulons-nous/#respond Wed, 29 Nov 2017 14:13:50 +0000 http://codesign-it.com/?p=1365 [...]]]> Nous accueillons Amodsen Chotia du CRI (Centre de Recherches Interdisciplinaires) sur un sujet passionnant : les enjeux liés à la société apprenante. Amodsen CHOTIA, biologiste et physicien, est chercheur en innovation pédagogique dans le champ des Sciences du vivant au CRI.

I – QU’EST-CE QUE LE CRI ?

L’ambition du CRI est de créer de la valeur autour de l’interdisciplinarité. Il accompagne et impulse de nouvelles idées au bénéfice des différents acteurs de l’éducation : les rectorats, enseignants, chercheurs, chefs d’établissements, et surtout les apprenants ! Il organise des rencontres pluridisciplinaires afin que chaque spécialiste puisse réinterroger sa propre discipline avec une perspective nouvelle enrichie par l’interdisciplinarité. Discipline > Pluridisciplinarité > Interdisciplinarité

Le CRI  est un hub. Un lieu physique de rencontres, hébergeant de petites équipes de recherche pour faire progresser l’éducation, offrant des espaces de prototypage, prolongé par un écosystème numérique pour apprendre et partager. La coopération à toutes les échelles est clé dans l’apprentissage.

Les étudiants du CRI sont immergés dans ce hub, et y réalisent des boucles d’apprentissage.
Exemple de boucle d’apprentissage dans le champ des sciences du vivant :

Observer > Questionner > Prototyper > Apprendre en faisant ou Apprendre en jouant > Essai/erreur.

Les chercheurs stimulent ces boucles d’apprentissage par leur posture de mentors bienveillants. Les interactions et itérations sont permanentes et croisées entre étudiants, entre chercheurs, et entre étudiants et chercheurs. La pédagogie inversée est créatrice de valeur par rapport à la classique pédagogie descendante, ce sont les étudiants qui ont l’initiative des questions adressées aux chercheurs qui les stimulent et les accompagnent.

Ce dispositif pourrait-il s’appliquer à d’autres lieux de formation ? À l’école élémentaire ? Aux masters ? Aux écoles doctorales ? A la formation continue et à la société toute entière ?

Son rayonnement repose sur la diffusion de recommandations pour des structures éducatives apprenantes.Le CRI a notamment formulé des propositions pour des universités apprenantes :

Son enjeu est d’adapter le système scolaire aux évolutions sociétales en cours . « Le système scolaire est une étape importante dans le processus de socialisation. Il détermine la vision du monde de chacun, sa manière de penser, de se comporter. »

Nous faisons toutes les deux le constat que le fonctionnement de la plupart des organisations tant privées que publiques procède aujourd’hui de celui vertical de l’école de la République. Au sommet de la hiérarchie les anciens bons élèves, en bas les moins bons. Les processus de décision sont verticaux et descendants, on se réfère à des cadres et modèles éprouvés peu propices à l’expérimentation, aux itérations répétées et à l’innovation requises pour s’adapter aux évolutions sociétales. Le droit à l’erreur n’existe pas.

Au terme de cette présentation du CRI, nous formulons l’hypothèse que la transformation du système éducatif peut être une réponse aux grands enjeux de transition.

II – POURQUOI ET COMMENT TRANSFORMER LE SYSTÈME ÉDUCATIF POUR RÉPONDRE AUX DÉFIS DE LA TRANSITION ?

Notre société toute entière doit devenir apprenante afin de faire face à des transformations majeures. L’enjeu est créer un système éducatif construisant la confiance de ceux qui demain vont vivre un nouveau monde qu’on ne peut leur décrire.

Sir Ken Robinson a produit il y a 6 ans une analyse fine des origines et des limites du modèle éducatif actuel. Il est le produit du cartésianisme des Lumières conjugué aux enjeux économiques de l’ère industrielle. Il opère une sélection entre les individus capables d’adopter un raisonnement linéaire dit académique et les autres, relégués au bas de l’échelle sociale. La collaboration, essentielle au processus d’apprentissage, y est proscrite : c’est de la triche. En exigeant des enfants une attention exclusive à des programmes académiques, au détriment de leur sensibilité et de leurs autres aptitudes, il tarit leur capacité à adopter une pensée divergente. Celle-ci diffère de la créativité. La créativité est un processus permettant l’émergence d’idées originales ayant de la valeur. La pensée divergente, compétence nécessaire à la créativité, est l’aptitude à identifier de multiples réponses à une question, de multiples interprétations possibles de celle-ci, à penser latéralement, pas seulement de manière linéaire ou convergente. Une étude a montré que 98 % des enfants détiennent cette aptitude à un niveau extrêmement élevé, et qu’elle se détériore profondément au fil des années de scolarisation, aux termes desquelles on considère qu’une personne est « éduquée », c’est à dire « formatée ».

Quelles sont les alternatives ? Comment changer de paradigme en matière d’éducation ?

Voici quelques Ted Talks de Ken Robinson pour y voir plus clair :

Changer les paradigmes de l’éducation
L’école tue la créativité
Comment échapper à la vallée de la mort de l’éducation
Déclencher la révolution

Nous avons choisi de rapporter ici sous un angle très subjectif ce que nous retenons de cette intervention pour notre parcours personnel. Nous travaillons dans le champ du développement des compétences et de la transformation RH dans des organisations de service public et sommes toutes deux mères de famille, portant un regard attentif et souvent critique sur l’école de nos enfants.

C’est avec ce prisme que nous avons choisi et collecté les réflexions et propositions des différents groupes, les plus fécondes, à notre sens, pour répondre à ce défi. Cet inventaire constitue l’ébauche d’une boite à outils à expérimenter, s’approprier, enrichir.

Apprendre pour saisir le présent et appréhender l’avenir

Via la formation initiale, on apprend surtout le passé : les programmes de l’élémentaire au Bac portent sur l’étude du passé, de la préhistoire au 21ème siècle. Ceci contribue mais ne suffit pas à éclairer le présent, ni surtout à y repérer les signaux faibles de l’avenir afin de s’y préparer et surtout de le construire. Il faudrait enseigner la prospective inventée par Gaston Berger, industriel et philosophe, ancien résistant devenu directeur général de l’enseignement supérieur au ministère de l’éducation nationale de 1953 à 1960. Celle-ci permet à tous de construire le présent en fonction de l’avenir que nous souhaitons. Gaston Berger nous incite à «voir loin, large» (pour dépasser les vues étroites des spécialistes), à «prendre des risques» (la prospective permet une liberté que n’autorise ni le court terme ni l’urgence), et de «penser à l’homme».

«(L’avenir sera) alors ce que nous aurons voulu qu’il fût» car «regarder un atome le change, regarder un homme le transforme, regarder l’avenir le bouleverse ».

Libérer l’école et les apprenants 

Parallèlement à la création de l’école laïque et obligatoire, on a créé des corps enseignants et une science, les sciences de l’éducation, qui ont comme confisqué la fonction enseignante. A tel point que les parents qui aujourd’hui décident de prendre en charge l’éducation de leurs enfants parlent de « faire l’école à la maison »… Il nous paraît important de reconnaître à la société dans toutes ses composantes son aptitude à former. L’école ne doit plus être un lieu unique (l’école ou l’université) pour un ou deux temps (formation initiale puis professionnelle) mais partout, dans la société ouverte et toute la vie.

De la même façon, le statut d’apprenant est plus souvent associé à la nécessité de combler un déficit de connaissances qu’à un processus naturel d’adaptation au présent et de préparation de l’avenir.

Faut-il s’affranchir des modèles existants ?

Si les cadres et les modèles sont utiles, rassurants, ils ne facilitent pas l’émergence d’une culture et de postures d’ouverture, de curiosité, de créativité, d’innovation, encore moins la prise de risque, l’audace, les logiques d’essai/erreur. Se référer à des modèles expose au risque de reproduire des schémas de pensée et d’action inadaptés aux besoins actuels. Une fois les modèles intégrés, maîtrisés, l’enjeu est de s’en affranchir. Et d’insuffler très tôt des logiques d’observation, de questionnement, de test, et d’itération, dans lesquelles l’erreur est reconnue comme une étape de l’apprentissage.

C’est bien le schéma de l’expérimentation que nous avons à mener dans le cadre du DU : observer un contexte, le questionner, poser des hypothèses (ou tout du moins une) pour tenter de résoudre une problématique, réaliser des tests et observer ce que cela produit…

Hybrider les formats pour passer de l’école pour TOUS à l’école pour CHACUN

L’enjeu de l’éducation, c’est que chacun, quelles que soient ses aptitudes, puisse se construire, faire grandir sa confiance en lui et être reconnu comme individu. Des parcours personnalisés prenant en compte les projets et talents de chacun permettraient de recontacter l’envie innée d’apprendre, alimentée par le sens que chacun verrait à la réalisation de son futur souhaité.

Nous préconisons une école dynamique sachant s’adapter à chacun et encourageant une posture apprenante, audacieuse et agile, tout au long de la vie. Elle ne rejetterait pas en bloc le système classique au profit de systèmes alternatifs mais concilierait le meilleur des deux mondes en recommandant des méthodes, parcours, contenus, personnalisés, adaptés aux besoins, profils et potentiels de chacun (enfants/adultes).

Dans ces systèmes hybrides, protéiformes, chacun pourrait se positionner sur les différents curseurs et les faire évoluer, pour bénéficier de la meilleure trajectoire … pour lui-même !

Exemples de curseurs :
– Lieux ouverts type FabLab vs lieux fermés type salle de classe
– Parcours unique vs parcours séquentiel, itératif et personnalisé choisi par l’apprenant
– Apprentissage collectifs vs individuel
– Théorique vs pratique
Facilitateurs bienveillants proposant des ressources inspirantes vs enseignants
– Posture passive vs posture apprenante, audacieuse et participative

Nous nous laisserions bien tenter par un système en mode PARKOUR !

Cohabiter avec les Intelligences Artificielles : un défi pour la société apprenante ?

La cohabitation entre les humains et les Intelligences Artificielles (IA) représente elle aussi un défi pour la société apprenante. Comment collaborer, co-apprendre ? Peut-on concevoir des démarches collaboratives entre intelligences humaines et intelligences artificielles ? Une pédagogie inversée augmentée ? Une forme de trans-pédagogie ? Voici un nouveau défi à relever pour les équipes du CRI et le collectif Codesign-it !

Certains se sont prêtés au jeu en proposant de nouveaux blocs thématiques pour enrichir nos connaissances :

– technique (interface, augmentation, making, 3 lois de la robotique, algorithme),
– intelligence du futur (veille, langage, art, etc.),
– relation (rapports aux émotions, à la sexualité, à l’éthique, à la psychologie, à l’éducation citoyenne, affranchissement des genres, transhumanisme),
– organisation (management inter-intelligence, nouvelle place du travail dans la société, création d’un job de CRO (Chief Robot Officer) ?

III – CE QUE NOUS RETENONS

Cette plongée au cœur d’un sujet central pour nos sociétés ne nous laisse pas indemnes ! Comment faire pour que d’autres s’emparent du sujet ? Comment essaimer, polliniser, partager les réflexions  via des canaux variés qui permettront à tous de prendre conscience des enjeux et des expérimentations menées dans une logique d’appropriation, de test et d’essaimage …

Hybrider et inclure pour accélérer la transformation ? Faire bouger les lignes collectivement en intégrant l’ensemble des parties prenantes nous semble être une clé. Pour cela, nous rêvons de faire tomber les frontières de la sphère éducative en invitant les entreprises à s’interroger, à contribuer, à s’engager à chacun des niveaux, bien au-delà des dispositifs existants (apprentissage, stage…), dans des rencontres et actions communes fertiles.

Nous rêvons d’un monde apprenant en mouvement permanent où chacun des membres de l’écosystème aurait la possibilité de jouer l’ensemble des rôles à tout moment pour stimuler sans cesse les boucles d’apprentissage : un jour « apprenant », la minute qui suit « producteur de contenus », le lendemain « diffuseur », puis « co-financeur », ou encore « facilitateur », etc.
Un monde où le vivant serait utilisé partout, tout le temps, pour apprendre à tout moment. Un monde où l’audace, la prise de risque, le droit à l’erreur seraient reconnus, encouragés et intégrés dès le plus jeune âge.

Un monde qui permettrait à chacun de développer tout au long de sa vie les compétences qui lui seraient utiles pour s’intégrer, évoluer, transformer, innover. Des compétences utiles pour lui mais aussi pour le collectif. Un monde où l’école n’existerait plus parce qu’il existerait des milliers d’espaces d’expériences et d’apprentissage tous différents.

Nous rêvons d’un monde qui offrirait aux générations futures la promesse de vivre une Aventure Apprenante tout au long de leur vie. Une aventure unique, une aventure qui ne serait pas linéaire, qui ne serait pas prédéterminée, une aventure hybride, personnalisée où chacun aurait la possible de n’emporter que le meilleur…pour lui-même, et au bénéfice de tous.

Pour aller plus loin : Synthèse du rapport Taddei sur la société apprenante 

 

Restitution proposée par Sarah Illien et Hélène Amoussou, participantes du Diplôme Universitaire Codesign.

Merci à Amodsen CHOTIA pour sa stimulation, Alain BIRIOTTI pour sa facilitation

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La transfo c’est systémique…pas systématique ! http://codesign-it-ventures.fr/2017/11/29/la-transfo-cest-systemique-pas-systematique/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/11/29/la-transfo-cest-systemique-pas-systematique/#respond Wed, 29 Nov 2017 11:37:43 +0000 http://codesign-it.com/?p=1352 [...]]]> Essaimer une approche environnementale dans un système économique en tension par une approche collaborative est l’expérience très ambitieuse qui nous a été présenté par Philippe Coullomb, fondateur de wheretofromhere? en Asie-Pacifique, et auteur du livre « Collaboration by Design ».

Face à la tension croissante entre les enjeux environnementaux et économique, notre société prend conscience peu à peu du besoin de convergence vers un nouvel équilibre. D’ailleurs, une organisation d’acteurs économique, semblable à notre MEDEF a pris l’initiative d’explorer cette transition en Nouvelle Zélande. Elle a donc mandaté Philippe, spécialiste de la transformation des systèmes complexes, pour les accompagner dans la mise en place d’un dispositif collaboratif permettant la discussion, la décision et l’organisation de cette transformation.

Philippe nous raconte cet accompagnement, son cheminement et surtout les nombreux obstacles et difficultés endémiques de la convergence écologique et économique. Ainsi selon le principes de pédagogie inversée, notre groupe d’étudiants du D.U Codesign converge et parfois diverge vers plusieurs problématiques :

1 – Malgré le consensus sur le besoin de réinventer ou réorganiser la relation entre économie et environnemental, les participants de l’initiative néo-zélandaise sont souvent passifs, voire moyennement engagés. Ainsi, et comme ils se renouvellent régulièrement, cela entretient une forme d’inertie. Du coup c’est l’équipe externe d’animation du dispositif qui porte l’initiative. Alors comment conserver le renouvellement du collectif tout en s’assurant une adhésion partagée et impliquée ?

2 – Souvent, les participants divergent sur l’approche. Une approche délibérée de stratège qui consiste à d’abord s’informer, analyser et réfléchir, puis décider. Et une autre plus émergente portée par les opérationnels qui consiste à expérimenter d’abord. Alors que faire pour leur permettre de cohabiter ?

De nombreuses tentatives de réponses ont été avancées lors de cette session du D.U. Codesign. Mais ce sujet nous touche tous tellement, individuellement et collectivement, qu’il génère inévitablement de nombreux débats, ébats ou émois. Certains étaient particulièrement touchés par l’enjeu environnemental du projet, d’autres par la complexité de l’enjeu politique et sociétal. Autour d’un tel sujet il y aurait une multitude de façons de restituer cette session que chacun aura vécu de manière assez unique.

Personnellement je suis passionné par la physique des systèmes complexes, les systèmes biologiques, leurs modélisations et tous les phénomènes associés tel que l’auto-organisation, l’émergence, l’adaptation, les transitions chaotiques vers un équilibre stationnaire, etc. Je trouve fascinant que des interactions simples engendrent autant de complexité. Et que de la complexité émergent des phénomènes simples qui s’appliquent et décrivent aussi bien la finance internationale qu’une fourmilière.

Quoi de plus systémique que l’environnement et notre organisation économique ?

Cette approche est assez complexes, et n’intéresse pas forcement le plus grand nombre. Du coup les nombreuses tentatives de restitution deviennent souvent illisibles et indigestes car les synthèses s’apparentent plus à un traité scientifique de physique des systèmes complexes qu’à une restitution de session. Il aura fallu plusieurs mois pour laisser décanter cette session et ne garder que l’essence.

Lors de processus de transformation sur des sujets majeurs, il se crée systématiquement une dichotomie, une opposition entre deux approches. Je qualifierai l’une de « déterminée » et l’autre d’ « émergente« . Dans l’une, nous réfléchissons, instaurons une vision puis un plan puis agissons de la manière la plus efficace. Dans l’autre, nous essayons, commettons des erreurs, puis corrigeons puis ré-expérimentons de nouveau.

Plus la transformation et les enjeux sont critiques, plus cette tension ontologique entre l’approche déterminée ou émergente se cristallise. C’est ce qui est finalement arrivé dans cette expérience néo-zélandaise. J’ai trouvé formidable l’approche de l’essaimage présentée par Philippe.

La nature elle-même utilise des algorithmes d’essaimage pour optimiser et concilier l’approche « déterminée » et l’approche « émergente ».

En effet, une approche « déterminée » définit un KPI « Key Performance Indicator » (Indicateur Clef de Performance), qui permet par exemple aux abeilles de visiter et revisiter la performance de chaque voie explorée.

L’approche « émergente » des ouvrières leur permet de choisir d’explorer de nouvelles voies ou continuer à exploiter les plus performantes.

Point commun entre ces deux approches : la transformation des systèmes complexes : c’est systémique… pas systématique.

 

Merci à Philippe Coullomb pour son intervention !

Restitution proposée par Steve Costalat, participant du Diplôme Universitaire Codesign

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Comment Disney raconte une histoire… http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/28/comment-disney-raconte-une-histoire/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/28/comment-disney-raconte-une-histoire/#respond Sun, 28 May 2017 13:02:46 +0000 http://codesign-it.com/?p=896 [...]]]> Nous nous sommes réunis pour découvrir le storytelling avec Antonio Meza. La manière avec laquelle Antonio nous a emmenés avec lui tout en nous transmettant son message est incroyable. En premier lieu, il a intégré la fameuse « Boucle de Pédagogie Inversée » (boucle PI) dans son atelier pour nous initier :

 

 

Il s’est servi du module de storytelling qu’il voulait nous transmettre pour nous faire réaliser des cycles d’itérations.
La Question posée était : « Pourquoi faire du codesign ? ». Antonio nous a proposé de raconter une histoire pour répondre à cette question en empruntant le chemin suivant:

Facilitation graphique réalisée par Sandrine BARRET, participante du DU

En complément il nous a demandé un feedback : « Comment avons-nous vécu cette journée ? Qu’est-ce que nous en avons retenu ? ». Dans le cadre de cette publication je vais faire une tentative de réponse à cette demande de feedback.

En reprenant les notes de la session de la veille sur les étapes du coaching individuel, le storytelling respecte des étapes similaires:

  • Un état de départ.
  • Un état d’arrivée.

Là encore, il n’y a pas de bon récit, de bonne histoire ou de trajectoire sans un point de départ et un point d’arrivée défini au préalable.

La forme de la trajectoire vient après. La structure de « croyance » permet de créer les repères pour ne pas nous perdre dans une histoire, de la même façon que dans le cadre d’un coaching. Cette structure de croyance est ancrée en nous. Depuis que nous sommes enfants nous entendons des histoires, elles participent à créer nos croyances et donc in fine à établir nos opinions. C’est pour cela que nous les aimons aussi !

Pour travailler sur ces aspects et créer une vraie différence, Antonio nous a initié à la méthode de créativité de Walt Disney (Walt Disney Creativity Strategy) qui fonctionne en 3 étapes. L’étape de critique est essentielle, elle vise à questionner en disant : « comment pourriez-vous améliorer cette idée en…. ? ». Elle crée donc aussi de la valeur.

Après un échauffement dynamique sous forme d’improvisation, nous avons construit des histoires en sous-groupes. Chaque équipe choisissait une histoire vécue par l’un de ses membres et tentait de donner une morale à l’histoire illustrant le codesign. Elles se sont complétement intégrées dans la méthode de storytelling. Cela semblait si simple, si naturel !

On avait l’impression que c’était une méthode unique qui avait plusieurs étapes et non pas un mix de storytelling et de créativité.

En reprenant mes notes de la journée précédente, cela a fait écho à la combinaison de la méthode SCAN-FOCUS-ACT (MGTaylor) et de la méthode du changement (coaching individuel) de Cédric Defay qui créait un méta-modèle récursif : modèle encapsulant des modèles, y compris lui-même.

L’expérience de cette matinée a été unique. Tous les ingrédients étaient réunis avec une telle fluidité ! Tout semblait évident. Par exemple, les insights (éclairages) sur la méthode nous était donnés après les exemples. Ces décryptages asynchrones nous gardaient en tension…

C’est là  aussi que nous découvrons le mot « outreach » (qui se traduit difficilement en français : quelque part entre « rayon d’action » et « travail de proximité ») qui consiste à « aller chercher les gens là où ils sont ».

Antonio nous a ensuite offert sa propre histoire, comme exemple de storytelling : « C’est l’histoire d’Antonio Meza qui travaille au Mexique, et tous les jours…. »

L’un des points forts que je retiens, c’est cette dimension à jouer avec les méthodes mais en étant capables de les utiliser avec virtuosité, en guidant les apprenants, avec des exemples qui donnent du sens et qui font écho sans lourdeur tout au long de la session. J’ai vécu une très belle matinée avec plein d’énergie. Le groupe a totalement adhéré au module d’Antonio. Nous étions même plus de 4 à vouloir faire notre publication dessus !

Pour ma part, après ma première journée au DU, il m’a permis de me lancer, de prendre confiance en moi pour réaliser des tentatives et même prendre la responsabilité de cette première publication.

Antonio nous a emmenés simplement. Après une prise de recul, je me questionne sur toute la préparation, le travail, l’intelligence qu’il y a derrière cette session de travail qu’il nous a proposé. A chaud, on pourrait se dire : « cela semble simple », et porté par l’enthousiasme, clamer : « je vais le refaire ! » mais très rapidement l’adrénaline redescend et je mesure à quel point il n’y a pas de hasard dans le design de ces sessions.

Cela me conforte dans l’idée que la route va être très longue et en même temps cela me donne beaucoup d’énergie pour faire les premiers pas !

Le timing de la session

 

Merci à Antonio Meza pour son intervention !

Restitution proposée par Edouard CAZAMAJOUR, participant du Diplôme Universitaire Codesign.

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