mgtaylor – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr innovation collaborative Thu, 11 Jan 2018 15:20:49 +0000 fr-FR hourly 1 https://i2.wp.com/codesign-it-ventures.fr/wp-content/uploads/2015/08/Co_logo_small.png?fit=32%2C32 mgtaylor – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr 32 32 110756974 Et si les collaborateurs transformaient eux-mêmes l’entreprise ? http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/et-si-les-collaborateurs-transformaient-eux-memes-lentreprise/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/et-si-les-collaborateurs-transformaient-eux-memes-lentreprise/#respond Tue, 02 Jan 2018 15:46:58 +0000 http://codesign-it.com/?p=1448 [...]]]> Comment le codesign peut-il révéler les forces intrinsèques de votre organisation… et son intelligence collective ?

En cette matinée de novembre 2016, nous, étudiants du D.U Codesign, arrivâmes sous une fine bruine au 6bis pour en apprendre un peu plus sur le codesign : ses fondements, ses différentes formes, ses évolutions, la richesse de ses champs d’applications ou encore ses mécanismes – parfois obscurs ou abscons.

La veille, la tête au-dessus des nuages parisiens, nous avions déjà pris pas mal de hauteur du sommet de la tour Montparnasse ; ce 23 novembre, au cœur d’un quartier d’affaires de Paris en pleine mutation et effervescence, où les « start-up » pivotaient et de nouveaux espaces de co-working s’ouvraient avec frénésie, Alain Biriotti allait nous enrichir de sa longue expérience en transformation des entreprises et des administrations, et en particulier sur les diverses d’innovations collaboratives.

Rompu à l’accompagnement des organisations (consultant chez Bossard, Cap), il découvrit puis dirigea l’ASE en 2000 (Accelerated Solution Environment) issu  de Ernst & Young Consulting. Cet ensemble de méthodologies collaboratives inventé par Matt & Gail Taylor, fut pour lui un pivot professionnel, qui lui permit d’aider les organisations à travailler de façon plus efficace et à accélérant leurs transformations.

Le second pivot arriva naturellement en 2010 : peut-on faire plus pour ces organisations que de les aider à optimiser globalement leurs processus ? Et si on les aidait à se réinventer, tant sur leur offre que sur leur organisation, voire même leur culture, leur raison d’être ? En clair, innover au sein de l’entreprise, dans tous les domaines. Passer ce cap nécessiterait de mobiliser l’ensemble de l’organisation, sur différents plans de conscience ou de processus managériaux, serait-ce possible ?

 

Afin d’illustrer son témoignage, Alain nous proposa un cas, celui d’une mutuelle militante, historiquement fondée par et pour les enseignants :

  • Cette mutuelle fut pendant des décennies un modèle d’entreprise, alliant à la fois un parfaite satisfaction client et une efficacité économique remarquable (grâce notamment à des coûts commerciaux et des sinistres faibles),
  • Mais le modèle commença à vaciller, et les années 2000 amenèrent leur lot d’optimisations de processus et de systèmes d’information ; la concurrence s’accrut sur la niche de marché des enseignants, générant des pertes de parts de marché et laissant la moyenne d’âge des sociétaires grimper,
  • Cette organisation devait se réinventer, retrouver un esprit pionnier pour conquérir de nouveaux marchés tout en gardant son ADN et être fidèle à ses valeurs.

 

Mais comment diable opérer ? Ce fut ce challenge qu’Alain nous proposa de relever sous la forme de trois questions :

  1. Comment redéfinir leur stratégie de marché ?
  2. Comment démontrer à l’organisation que le groupe peut se transformer ?
  3. Comment développer une culture d’agilité dans cette organisation ?

 

Galvanisés par cet exemple si concret, nous travaillâmes avec ardeur une petite heure à imaginer les dispositifs et systèmes à mettre en place au cœur de l’entreprise pour aider ces 7000 collaborateurs à redresser leur mutuelle – et les valeurs qu’elle portait. Les propositions fusèrent : oxygéner les salariés au travers de « learning expeditions », s’ouvrir à de nouveaux marchés en partant à la rencontre de potentiels clients, promouvoir le « test & learn » au travers de quelques équipes projet, etc.

Foison d’idées ! Sûrement toutes bonnes ! Mais étaient-elles réalistes ? N’étaient-elles pas trop ambitieuses, voire démesurées ?

A notre surprise – et pour notre plus grand bonheur – la réalité et les réalisations concrètes au sein de la mutuelle rapportées par Alain dépassèrent nos plus folles élucubrations…

La mutuelle avait agi en deux temps :

1 – « Décoller le traîneau de la banquise »

L’entreprise décida d’envoyer 150 managers en « learning expedition » pour découvrir les nouvelles technologies, les innovations managériales d’autres organisations, apprivoiser les nouvelles économies de réseau et de partage, etc.

Il fallait alors enfoncer le clou, ancrer la curiosité et l’espoir naissants par du concret : on confia donc à des équipes – en autonomie très forte – un sujet qu’ils devaient étudier, tordre et « craquer » en testant de nouveaux concepts auprès de clients ou de nouvelles façons de travailler.

Toute la richesse de cette première phase fut partagée lors d’un retour d’expérience (REX) par les 800 cadres de la mutuelle.

Pour avoir personnellement accueilli une de ses équipes en 2013, l’énergie et l’ambition qu’elle exprimait à ainsi défricher avec gourmandise l’océan immense d’opportunités à saisir étaient contagieuses – me redonnant du baume au cœur face aux difficultés rencontrées dans ma propre organisation…


2 – « Étendre le champ des possibles »

En portant bien hautes ses valeurs fondatrices, la mutuelle lança ainsi 80 projets transformants la première année, impliquant une part très importante de l’organisation, couvrant 4 thèmes clefs.

Étendre à plusieurs milliers de personnes un dispositif de transformation injectant autant de changements nous sembla presque irréaliste, mais force était de constater que la mutuelle avait réussi ce pari : se mettre en pleinement mouvement en transformant la culture de son entreprise sans perdre ses racines, ses valeurs et ses sociétaires historiques !

Alors que le temps s’éclaircissait au dehors, Alain nous partagea ses propres apprentissages et étonnements issues de l’étude d’organisations telles que Zappos, Mozilla ou encore Intel.

Décryptant les modes de fonctionnements de ces organisations en détaillant les intangibles ou en précisant les conditions nécessaires à maintenir, il étayait par des exemples concrets la nécessité d’aller explorer de tels modes de gouvernance.

Oui, nous devions oser imaginer des dispositifs collaboratifs ambitieux car d’autres avaient réussis avec brio !

Oui, on pouvait s’inspirer de l’holacratie pour gérer des projets complexes et ambitieux, prototyper de nouvelles offres ou façons de travailler, ou encore ouvrir à un écosystème très large nos réflexions stratégiques !

A l’heure du déjeuner, lorsque nous sortîmes nous sustenter sous un doux rayon de soleil, nos cœurs étaient légers et nos esprits féconds.

Et si Alain en plus d’accompagner cette mutuelle – et bien d’autres organisations, nous avait aussi aidé, ce matin-là, à nous transformer ?

Quentin Lebel

Merci à Alain pour ce très riche et intense breuvage d’expériences qu’il a partagé avec nous, et dont nous comptons encore les caudalies…


Restitution proposée par Quentin Lebel, participant du Diplôme Universitaire Codesign.

Merci à Alain Biriotti pour son intervention !

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Le biomimétisme http://codesign-it-ventures.fr/2017/10/21/le-biomimetisme/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/10/21/le-biomimetisme/#comments Sat, 21 Oct 2017 10:40:31 +0000 http://codesign-it.com/?p=941 [...]]]> La présentation de la biologiste Céline TCHAO, travaillant sur l’intelligence artificielle Watson pour IBM, avait pour objectif de nous sensibiliser à la bio-inspiration, en particulier en matière d’innovation.

Le début de cet article est structuré selon le modèle « Scan-Focus-Act » de la méthodologie collaborative MGTaylor.

 

SCAN :

Le Bower bird est-il un artiste ?

Céline a choisi comme mode de présentation une succession d’exemples de comportements de la nature qui nous ont amenés à prendre conscience de son fonctionnement.

Depuis la lutte en escalier de l’héliconius et de la passiflore jusqu’aux bactéries contenues dans les intestins, en passant par les nautiles et le bowerbird, ces exemples illustrent la fonction d’innovation dans la nature, qui doit être durable et répondre à un besoin.

L’adaptation est son principal moteur pour une finalité de conservation. L’évolution passe par une étape d’apprentissage et s’appuie sur la collaboration. Née de l’adaptation et de la nécessité de conservation, elle accroit la biodiversité. Elle est d’ailleurs inscrite de manière biologique dans notre espèce – il a été récemment démontré qu’une partie de notre cerveau serait responsable de notre besoin de créer du lien social, d’aider et de collaborer – mais apparemment, ces comportements existent chez d’autres espèces.

La nature produit des erreurs. Elle en a le temps. Elle tâtonne jusqu’à trouver la solution viable et durable. Tout est prototype dans la nature…

Céline finit sa présentation par deux exemples de bio-inspiration :

  • Au niveau fonctionnel: reproduction de la structure osseuse, poreuse mais pourtant résistante, dans le design et l’assistance computationnels, qui pourraient être l’avenir des produits (Andrasek, 2001)
  • Au niveau systémique : transposer un écosystème à l’échelle locale en optimisant la gestion des ressources à l’image des Yanomami (Wiithaa & Keller)

 

FOCUS:

Facilitation : Une aide a été donnée pour nous aider dans la problématisation : des cartes d’animaux et de végétaux avec un court texte précisant leur spécificité (cartes open source de Wiithaa). Nous avons d’abord dû les choisir individuellement, sans consigne sur le nombre ni sur l’objectif. Puis, les groupes formés, nous avons partagé et raconté nos images selon nos écosystèmes.

Il y avait un décalage évident entre le niveau des images et celui de la problématique. Pourtant, il me semble que cela nous a aidés à problématiser, peut-être justement par le fait même de cette distance. La dérivation, une piste à creuser en cas de blocage d’un groupe ?

Nous avons établi les problématiques suivantes :

  • Le chemin vers un objectif donné pour le groupe (en fonction des contraintes, des objectifs et en interaction) n’est pas souvent optimal
  • Les villes ne sont pas toujours conçues en respectant les spécificités humaines
  • Notre structure interne et l’écosystème externe interagissent difficilement

 

ACT :

Ci-dessous, les captures des travaux des groupes, proposant des solutions aux 3 problématiques :

 

PARTAGE :

Les discussions ont permis de développer certains concepts comme le Vantage Points Model, inhérent à l’image de la coupe du tronc d’arbre, avec ses 7 niveaux de spécificité, depuis la pratique des tâches à accomplir jusqu’à l’inscription dans la philosophie, globale par essence (cf. panneau 3).

Le modèle part du principe que le point d’entrée pour appréhender les différents niveaux d’abstraction – de la stratégie à la philosophie – est la simple tâche – à ce que j’ai pu comprendre en lisant les articles. Il a été développé par Matt et Gail Taylor, qui semblent avoir été pionniers dans le domaine de la facilitation et du co-design (mais pas du tout en communication web !) et s’inscrivent dans les théories de l’information et de la communication, et à ce qui me semble, dans la mouvance de la philosophie analytique, sur la logique et le langage.

Marion Van Bommel, de l’équipe pédagogique du D.U Codesign, nous a aussi vivement encouragés à regarder le site de Doing it Together Science – DITOs pour les intimes – initiative pour valoriser les projets scientifiques citoyens collaboratifs en Europe.

 

Interrogation personnelle :

Le design a une place incontestable dans le biomimétisme, comme en témoignent les références de Céline, car il s’attache à la fonctionnalité de l’objet. Mais l’art, l’inutile ont-ils leur place ? Ou, contrairement à ce qu’on a cru pendant des siècles, est-il possible de faire du beau à l’image de la nature ?

La notion de beau est un jugement, une interprétation humaine. Et dans la nature, la beauté a un but exclusivement fonctionnel – généralement attirer une compagne ou une proie.

Comme le disait Kant dans sa Critique de la faculté de juger : « l’objet beau ne sert pas ; il est incapable de remédier à quelqu’une de mes privations déterminées. L’objet utile, au contraire, se met à profit ; je n’ignore pas sa destination, si j’en suis maître. ». Je ne crois pas que, dans la nature, il existe quoi que ce soit qui ne réponde à aucun besoin. Si quelqu’un en connait, je suis preneuse.

 

Références :

ANDRASEK, Alisa : Biothing, Collection FRAC Centre, 2001. La designer a créé le laboratoire pluridisciplinaire Biothing en 2001, basé sur le potentiel des systèmes computationnels. Son objectif est de transposer la main de l’artiste dans la création dans un algorithme qui génère des intentions dynamiques en perpétuelle évolution et qui viennent s’adapter en fonction de l’environnement, comme le fait la nature. La forme n’est plus figée dans une intention statique, mais évolutive.

DESCOLA, Philippe : Par-delà nature et culture, Paris, NRF Gallimard, 2005. L’anthropologue revient sur l’opposition nature / culture afin de sortir de la pensée ethnocentrique dominante et propose une typologie des « modes d’identification et de relation » avec des critères qui intègre humains et non-humains.

HALLE, Francis : Eloge de la plante : pour une nouvelle biologie, Paris, Points, 2009. (Histoire l’héliconius et de la passiflore)

LATOUR, Bruno : Nous n’avons jamais été modernes, Paris, La découverte, 1991. Le sociologue remet en question l’idée de progrès et de modernité, qui ne tient pas compte de la complexité et de l’évolution de la société.

OBADIA, Claude : « Le beau et l’utile, un couple impossible? », in Espace-prépas N° 123, 2009. Belle synthèse de ce classique de l’esthétique

 

Circulardesignguide.com : bureau de design circulaire

Christophe Keller – anarchéologie – montage vidéo sur la trace

https://paleo-energetique.org/: histoire collaborative des énergies

3 laboratoires de recherches ouverts et citoyens : La paillasse (Paris, incubateur), Le Biome (Rennes) et La Myne (Lyon)

FAB.CITY : modèle urbain autonome de production locale dans un monde connecté.

Asknature.org: conférence TED de Janine Benyus sur les productions biomimétiques

wiithaa.com : agence de design dédiée à l’économie circulaire. Conception zéro déchet

 

Publication proposée par Claire Leroux, participante du Diplôme Universitaire Codesign..

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