innovation collaborative – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr innovation collaborative Wed, 30 Oct 2019 13:44:55 +0000 fr-FR hourly 1 https://i2.wp.com/codesign-it-ventures.fr/wp-content/uploads/2015/08/Co_logo_small.png?fit=32%2C32 innovation collaborative – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr 32 32 110756974 LE DIPCO DE CODESIGN-IT : LE COLLABORATIF UN INDISPENSABLE DE LA FORMATION ! http://codesign-it-ventures.fr/2019/05/14/le-dipco-de-codesign-it-le-collaboratif-un-indispensable-de-la-formation/ http://codesign-it-ventures.fr/2019/05/14/le-dipco-de-codesign-it-le-collaboratif-un-indispensable-de-la-formation/#comments Tue, 14 May 2019 14:47:26 +0000 http://codesign-it.com/?p=2454 [...]]]> Documentation de l’expérimentation Codesign-it!

Le DIPCO de Codesign-it : le collaboratif, un indispensable de la formation !


Le DipCo, pour Diplôme Codesign, est le Certificat de Spécialisation Professionnelle de l’association Codesign-it en partenariat avec le CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers) et le CRI (Centre de Recherches Interdisciplinaires). Une formation continue sur l’innovation et la transformation collaborative dans les organisations et les projets complexes. Avec une méthode : apprendre en questionnant, apprendre en faisant, apprendre en partageant.

Le DipCo c’est le pari que la constitution d’une communauté apprenante de professionnels va permettre à chaque participant de développer ses compétences de facilitation, et pour le collectif de grandir dans sa compréhension des enjeux de l’innovation collaborative.

En chiffres il représente :  50-60 participants par an, 140 heures de formation soit 10 sessions de 3 jours proposées par an, 5 et 7 de ces sessions choisies par le participant pour obtenir son diplôme. 120 diplômés depuis sa création en 2015.

Une communauté apprenante de professionnels.

Le DipCo est destiné à tous. En tous cas, à toutes les personnes pour qui la question du collaboratif et la mobilisation des parties prenantes dans la gestion de projets complexes, est un enjeu. Et cela, à condition que le projet personnel ou professionnel du participant soit une opportunité pour la mise en pratique des apprentissages vécus pendant la formation.

« L’objectif est de diffuser au plus grand nombre les enjeux et l’intérêt de l’innovation collaborative. Nous voulons créer un terrain de jeu pour les participants. En les responsabilisant. Il faut qu’ils aient une possibilité de mise en pratique dans leurs environnements respectifs, de test dans leurs écosystèmes. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

Un soin particulier est apporté au recrutement des participants, notamment pour assurer la diversité des profils et l’existence d’un projet personnel d’application des apprentissages.

« C’est la diversité des participants (un indépendant, un fonctionnaire de l’administration publique, un start-uper, un salarié d’une grande entreprise, etc.) du diplôme qui permettra de mieux comprendre et cerner les sujets abordés. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

Une collaboration entre membres du collectif, participants au diplôme et intervenants externes.

Les membres du collectif sont les facilitateurs de chaque session. De manière général en trinôme, ils préparent la session dont ils ont la charge.

« Pour les membres du collectif, enseigner c’est apprendre. Chaque session est orchestrée et facilitée par les membres de Codesign-it! Elle est une occasion de prise de recul et de réflexivité ! La session est toujours codesignée avec deux ou trois participants. Pour eux, c’est aussi une manière d’apprendre. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

En plus de ce trinôme chefs d’orchestre, des intervenants – internes ou externes au collectif – sont invités à participer pour apporter une autre « coloration », être source d’inspiration pour la session : un consultant sur la question des socio-styles, un spécialiste du gaming, une psychiatre Gestalt, etc.

En février dernier, Trinité Laroche (membre de Codesign-it) était la Lead designer de la session du DipCo : Dynamiques collectives et Documentation. J’ai été invitée à participer en tant que représentante de la documentation de l’expérimentation Codesign-it et au même titre que deux autres intervenants : AnaÏs Thevenot, journaliste, membre de l’association Nonamekitchen.org documentant les mouvements migratoires aux frontières d’Europe de l’Est ;  et Nicolas Caruso, facilitateur graphique.

L’intention principale de ce temps était celle de l’écoute active = « j’écoute pour retranscrire ; pour transmettre » et non pas « j’écoute pour entendre / j’écoute que pour moi »

Il y a eu 3 équipes  : chaque équipe va voir 2 speakers et sera en position de transmettre puis de recevoir un contenu transmis.

La session, designée avec les deux participantes au diplôme Cécile Ruf et Elodie Dantar, s’est donc déroulée de la façon suivante :

En abordant le sujet de la documentation les participants ont fait collectivement l’expérience de la documentation en tant que telle. Et en ce qui me concerne, ce temps a été particulièrement riche, car une possibilité de questionner et faire évoluer le sujet de la documentation de l’expérimentation Codesign-it!

Citations du DipCO Session de Février 2019 – Nico Wauquiez, membres de Codesign-it!

Expérimenter. Tester. Partager. Questionner.

Le DipCo n’est pas une simple formation à la facilitation. Il a vocation à proposer une approche innovante, interactive et performante pour accompagner les projets complexes dans les organisations. Il doit faciliter le travail collaboratif, l’émergence d’idées nouvelles pour leur concrétisation durable en actions et résultats.

« Il n’y a pas de hiérarchie, pas de prof pendant les sessions. La matière est toujours coproduite par les participants. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

L’objectif du diplôme est de co-construire avec les participants une dynamique d’apprentissage /sur et en/ intelligence collective. Les participants sont mis en situation d’acteurs : ils sont tous autonomes et responsables de rendre les plus riches possible ces temps d’apprentissages individuels et collectifs.

« Les sujets des sessions sont construits sur la base d’une « grille de pédagogie inversée » qui reprend tous les principes, modèles et méthodes identifiés comme fondamentaux sur des sujets d’innovation collaborative. Chaque session devra aborder une partie de ces fondamentaux mais le design des session les contenus et les échanges avec les intervenants sont évolutifs et non linéaires. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

On alterne donc entre des temps expérientiels, des temps d’inspiration, de questionnement, et des temps de partage entre les participants sur leurs expérimentations personnelles d’application de leur apprentissages (appelées XP).

« Les sessions sont forcément hors-sol par rapport au quotidien des participants tellement elles sont riches en contenu. L’XP, menée en parallèle par chaque participant est une Invitation à mettre en place, tester, se tester soi sur des sujets d’innovation collaborative, dans son quotidien ses interactions habituelles, son écosystème. La restitution peut être un point d’étape. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

Pendant une XP, le participant va parler du problème qu’il a décidé de résoudre, des hypothèses qu’il a choisies pour répondre à ce problème, de la façon dont il a mobilisé les différentes parties prenantes et des différentes itérations, des ajustements nécessaires pour avancer.

« D’ailleurs certains récits d’échecs, et donc d’itérations, de reformulations d’hypothèses ont été extrêmement apprenants pour tous. »

Mai-Liên Nguyen Duy, Membre de Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

Les participants deviennent des ambassadeurs de l’innovation collaborative.

Le DipCo n’est pas une porte d’entrée dans le collectif Codesign-it! L’objectif est au contraire de diffuser au plus grand nombre.

« Avec le DipCo, nous avons l’ambition que les participants deviennent de bons sponsors de l’innovation collaborative, qu’ils acquièrent les bonnes postures et le bon vocabulaire pour incarner les démarches collaboratives d’innovation dans leurs environnements respectifs. »

Julie Credou, Membre du collectif Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

Nicolas Détrie cofondateur de Yes We Camp – collectif à l’origine des Grands Voisins notamment – s’est d’ailleurs inspiré du modèle pédagogique du DipCo pour créer son Diplôme Universitaire « Mise en œuvre d’espaces communs » (ouverture pour l’été 2019) en partenariat avec Codesign-it, Ancoats, et l’Université Paris-Est-Marne-la-Vallée.

« Le DipCo est un levier pour servir la vision de Codesign-it! En donnant à voir tout ce qui peut se faire, les participants pourront piocher ou même créer eux même les démarches collaboratives qui leur conviendront le mieux. »

Julie Credou, Membre du collectif Codesign-it et de l’équipe pédagogique DipCo

On retrouve ici l’idée chère à Codesign-it du partage en Creative Communs :  la diffusion au plus grand nombre dans une logique toujours évolutive et apprenante pour tous.

Pour une présentation complète du DipCo c’est ici !

Licence Creative Commons

Cette œuvre de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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Le biomimétisme : source d’innovation collaborative ! http://codesign-it-ventures.fr/2019/03/20/le-biomimetisme-source-dinnovation-collaborative/ http://codesign-it-ventures.fr/2019/03/20/le-biomimetisme-source-dinnovation-collaborative/#comments Wed, 20 Mar 2019 12:37:10 +0000 http://codesign-it.com/?p=2398 [...]]]>

Le biomimétisme : source d’innovation collaborative !


Le biomimétisme c’est regarder la nature pour comprendre, créer et innover en l’imitant.

S’adaptant en permanence et donc innovant toujours, la nature constitue une source d’inspiration inépuisable pour l’homme. De plus en plus étudié, le biomimétisme est d’autant plus intéressant qu’il prend en compte le fonctionnement « naturel » des choses. Il est d’ailleurs aujourd’hui considéré comme un facilitateur de la transformation durable.

Si on l’applique à l’innovation collaborative, il inspire notamment un modèle de design de sessions collaboratives : Patches and Nodes.

« Patches and Nodes est bien un modèle ; pas une méthodologie. Il donne un cadre de pensée là où une méthodologie va prescrire un process. D’ailleurs, le design de sessions d’intelligence collective est, d’une certaine façon, contradictoire avec les notions de process linéaires et installés. On pourrait même considérer une méthodologie comme une aliénation de l’innovation nécessaire à la pensée design. Patches and Nodes est une source d’inspiration pour penser l’intelligence collective, et laisse une très large marge de manœuvre dans la façon de l’utiliser. Ce modèle est sans équivalent dès lors qu’on designe des sessions d’innovation collaborative avec des groupes de plus de 50-60 personnes. »

Alain Biriotti – Membre de Codesign-it

Le modèle, développé dans le réseau MG Taylor, est utilisé régulièrement par le collectif Codesign-it dans son exercice de facilitation de la transformation auprès de ses clients.

Dans un design classique destiné à des situations simples ou des groupes de taille limitée, on imagine des temps de travaux en sous-groupes puis des restitutions, des partages d’informations ou des réactions en plénière. « Les plénières permettent la reprise de la vision d’ensemble par les participants et peuvent être un espace de progression de la discussion : pour faire réagir aux travaux par exemple. Plus on est nombreux plus il est difficile de faire ça. Le design de sessions d’innovation collaborative devient effectivement complexe quand il s’agit de travailler, réfléchir, produire ensemble à plus de 50 personnes. Il faut donc repenser les mécanismes d’intégrations des travaux entre les différents groupes. » On doit imaginer une mécanique qui crée du partage pour l’intégration progressive des travaux ; une mécanique qui peut faire basculer dans l’action par la découverte et l’appropriation active, le partage à différents niveaux.

C’est en étudiant le fonctionnement du cerveau humain qu’a été pensé Patches and Nodes.

« La technique d’intégration des travaux d’un grand groupe est fondée sur une analogie biologique avec le fonctionnement du cerveau. Le cerveau fonctionne par des connexions neuronales : des milliards de neurones et des milliards de milliards de connexions. Ces connexions ne s’organisent pas au hasard. Elles font émerger des « plaques » de neurones qui sont spécialisées sur une fonction du cerveau (sensorielle ou motrice par exemple), dans lesquelles les connexions sont denses et complexes. Ces « plaques » sont connectées à d’autres centres du cerveau par des neurones spécialisés qui font circuler l’information. Le modèle Patches and Nodes s’inspire de ce fonctionnement. »

Si on le transpose dans le design de sessions d’innovation collaborative :

  • Les Patches sont des petits groupes persistants rassemblant quelques participants, ce qui forme des nœuds de coopération qui vont prendre en charge un pan de la réflexion, un fragment du problème, et travailler dessus. Dans les Patches, la consigne est la suivante : produire du contenu optimisé au service du collectif, « le Patch Product », et se poser régulièrement la question de la valeur ajoutée de son patch pour le collectif, au regard des compétences et spécificités de cette équipe. La spécialisation des Patches est fonction des contextes et peut jouer sur plusieurs variables : les patches sont-ils constitués d’avance ou peuvent-ils émerger du processus d’intelligence collective ? Ont-ils un sujet prédéfini ou à définir ? Leur composition est-elle structurée ou pas ? Cette composition peut-elle évoluer dans le temps ?

« Dans une logique orientée production par exemple, on peut définir les sujets des Patches, constituer un noyau dans chaque Patch mais laisser de la latitude pour enrichir les équipes. Ou alors composer les équipes mais les laisser choisir les sujets qu’elles voudraient travailler tout en organisant une discussion plus générale pour s’assurer que tous les sujets sont traités. Dans une logique plus émergente, les Patches ne sont pas préconstitués ni en définition des sujets à traiter ni en composition et doivent naître du processus d’intelligence collective. »

  • Les Nodes sont des individus qui entretiennent des connexions régulières avec d’autres individus d’autres Patches. Ces connexions créent un tissu de connectivité. Elles ne sont pas actionnées sur un mode dirigé mais simplement activées régulièrement, ou même de manière informelle, pour provoquer des discussions. Elles se font de manière bilatérale ou en groupe de 3-4 personnes et ont pour objectif de partager les éléments les plus marquants de l’expérience vécue, des idées ou des concepts ; pour que chaque Node puisse alors revenir vers son Patch avec de nouveaux éclairages et apprentissages, et ainsi faire progresser son Patch Product.

L’ingénierie de la session se construit avec une alternance de temps en Patch, de temps d’élaboration de contenus ou de solutions en équipes brassées, et de temps de Noding. Le réseau permet que l’information circule entre les Patches. Ce n’est pas la quantité mais plutôt la qualité des connexions inter ou intra-patches qui seront les garants de leur réussite. On mesure donc davantage l’efficacité d’un système à l’efficacité des connexions qui le constituent plutôt qu’à celle de ses groupes de travail en tant que tels.

Les trois règles d’or pour assurer le succès du modèle sont :

  1. Transmets / partage ce que tu as : ce que tu apprends, ce qui te surprend, les résultats de tes travaux.
  2. Utilise tout ce que tu reçois : pour optimiser ou tester de nouvelles choses.
  3. Optimise ton patch : l’équipe et chacun des membres de l’équipe doit se sentir pleinement responsable du fait que le patch apporte le maximum (en productivité, en épanouissement de chacun et en pertinence) à l’effort collectif. La réflexivité est un point clé : « En quoi ce que nous faisons est bien pour le collectif ? Sommes-nous organisés pour donner le meilleur de nous-mêmes ? Sommes-nous sur le bon sujet ? Sommes-nous bien connectés dans l’écosystème pour que ce qu’on fait soit bien utilisé par le collectif ? Doit-on modifier la composition de notre patch ? »

Grâce au biomimétisme donc, et au modèle à Patches and Nodes « nous avons pu faire des sessions d’innovation collaborative rassemblant jusqu’à 700 personnes ! »

Le biomimétisme nous rappelle en tous cas que l’observation et l’étude de la nature – plutôt que la volonté de la supplanter ou de la dominer – est une source d’inspiration infinie, et participe à la conception de solutions innovantes, respectueuses des environnements et des écosystèmes, et répondant à des objectifs de développement durable*.

*Source : www.sciencepost.fr Biomimétisme : c’est quoi ? Ce domaine changera notre vie dans les années à venir ! Maximilien LLorca – rédacteur scientifique. « D’après le CEEBIOS (Centre Européen d’Excellence en Biomimétisme de Senlis) le biomimétisme peut répondre à 9 des 17 objectifs mondiaux du développement durable définis par l’ONU »

Licence Creative Commons Cette œuvre de Codesign-it! et Fanny de Font-Réaulx est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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70 acteurs de labs d’innovation collaborative font équipe pour la création d’un Commun ! http://codesign-it-ventures.fr/2019/02/07/70-acteurs-de-labs-dinnovation-collaborative-font-equipe-pour-la-creation-dun-commun/ http://codesign-it-ventures.fr/2019/02/07/70-acteurs-de-labs-dinnovation-collaborative-font-equipe-pour-la-creation-dun-commun/#respond Thu, 07 Feb 2019 12:31:03 +0000 http://codesign-it.com/?p=2292 [...]]]> Documentation de l’expérimentation Codesign-it!

70 acteurs de labs d’innovation collaborative font équipe pour la création d’un Commun !


Codesign-it accompagne les entreprises dans la création et la vie de labs d’innovation collaborative. En 2017, le collectif a pris l’initiative d’organiser le “lab des labs” : une journée collaborative, rassemblant dans ses locaux à Paris des acteurs engagés de labs tant publics que privés.

La première édition 2017 avait été l’occasion d’identifier la singularité de l’impact des labs, de leurs trésors et de leurs challenges.  Le 13 décembre 2018, pour la deuxième édition du “lab des labs”, 70 acteurs ont répondu présents et un nouveau challenge s’est imposé : celui d’écrire un livre, un livre sur les pratiques et enjeux des labs d’innovation collaborative, dont ils seront les co-auteurs et diffusé au plus grand nombre dans une logique chère à Codesign-it : celle de la transparence et du partage, de l’open source et des Creative Communs.

Définition d’un lab :  

« Un lab est un dispositif. C’est un environnement (un lieu), une équipe et un socle méthodologique, le tout au service d’une ambition définie. Un lab peut par exemple accélérer la résolution de problèmes complexes, grâce à l’utilisation de méthodologies, à l’activation de leviers de facilitation,  à l’intelligence collective. Un lab permet d’essaimer, de diffuser les nouvelles pratiques et façons de fonctionner au sein d’une organisation. »

Nadège Lossouarn – Membre Codesign-it – Facilitatrice du Lab des labs #2

 

Au lab des labs #1 en décembre 2017, Codesign-it lançait une communauté de praticiens. Sur une journée, les acteurs des Labs ont partagé leurs questions et leurs trésors. Ils ont fait émerger les grands sujets à penser, les thèmes principaux qui les préoccupent et sur lesquels ils aimeraient travailler régulièrement ensemble. A l’issue de ce premier lab des labs, huit thématiques sont identifiées et serviront d’inputs à la prochaine étape :

 

Le lab des labs #2 a proposé de poursuivre l’aventure avec la création d’un Commun :  celui d’écrire un livre blanc avec tous les participants en se basant sur ces thématiques qui en constitueront les chapitres.

“La littérature en France sur les labs est encore discrète : un livre et un article de fond sur les labs ont été écrits par Olivier Laborde, pionnier chez Natixis. Or, depuis 12 ans que les labs d’innovation collaborative existent, les pratiques sont foisonnantes et passionnantes. Le temps de l’écriture est venu, de la “cristallisation” comme disent les chercheurs. En tant qu’acteurs engagés auprès de ces praticiens, nous avons eu envie de créer les conditions que ce livre s’écrive avec tous, et dans l’intention de créer au delà d’un objet commun, un Commun au service du plus grand nombre. Nous avons designé le lab des labs #2 dans cette perspective, en coopération avec Manuel Zacklad du CNAM, notre partenaire de recherche”.

Catherine Foliot – Membre Codesign-it – Facilitatrice du Lab des labs #2

 

La proposition est donc que :

En une journée, tous les praticiens de lab présents s’unissent pour atterrir sur des outputs travaillés et assez robustes, qui constitueront la base de la publication d’un livre blanc, dont tous les auteurs seront les participants, et qui sera publié en 2019 en Creative Communs.

Le design de la session a rendu possible ce pari un peu fou.   Par ailleurs, les 70 participants, tous acteurs de Labs – plus ou moins entraînés certes – sont de fervents défenseurs de l’innovation collaborative et participative. Ils s’enthousiasment donc à l’idée de cette expérience nouvelle !

Le 13 décembre ils ont œuvré pour que :

37 organisations  = 70 participants = 60 porteurs de lab + 10 facilitateurs Codesign-it

= 1 LIVRE BLANC

La journée est un succès ! Les participants témoignent avec émotion : 

 

Les conditions humaines et méthodologiques sont effectivement réunies pour assurer le succès de l’opération.

Les praticiens ne viennent pas de la même organisation mais appartiennent à une communauté. C’était l’un des objectifs du lab des labs 1 ; et même si on compte de nombreux nouveaux arrivants pour cette deuxième édition, ils sont accueillis comme des paires. Et cela même si leurs labs sont de tailles, de fonctions, ou d’origine différentes. Le Cross Organisation permet de faire avancer les systèmes de différents niveaux de maturité.

Le terrain est fertile à la création ; l’ambiance est saine, productive et créatrice de valeur. Les règles implicites des échanges sont le dialogue et le partage en transparence, sans filtre, en intimité et confiance pour la Cross pollinisation et la Cross fertilisation.

La session est très rythmée et non pas moins qualitative. Tout au long de la journée, on va chercher de l’information, on partage, on fait des feedbacks, on produit et on prend du recul. Et on recommence dans cet ordre ou dans un autre ; en individuel, à deux, en groupe ou en plénière. On alterne entre des moments de réflexivité, de production et de feedbacks. C’est une méthodologie inspirée de Patches & Nodes, qui permet de rassembler un maximum d’informations et produire intensément en faisant participer un maximum de personnes à un projet commun ; et cela en un temps record.

Dans les patchs les participants produisent en groupes parallèles d’une dizaine de personnes chacun. Le noding se fait en groupe restreint (2 à 4 personnes) et est un moment de partage sur les avancées des différents patches. On y collecte les feedbacks et les propositions d’itérations. On retourne alors dans son patch pour creuser et rendre les productions plus robustes grâce aux fameuses suggestions faites en nodes.

Lors de la journée du 13 décembre, les praticiens des labs se sont retrouvés :

  • à deux pour créer des interconnexions, pour aller chercher de l’information dans la galerie de retours d’expériences,
  • en patch pour réfléchir pour chaque thématique au terrain de jeu, aux sujets prioritaires et aux bonnes pratiques ou points de vigilance ; puis pour commencer à formaliser le contenu du chapitre du livre,
  • en nodes, pour partager les avancées des patchs et collecter des feedbacks
  • en plénière pour un retour d’expérience ou pour partager collectivement les productions de chaque groupe de travail et donner son feedback.

Et tout cela en une journée seulement car tout est bien orchestré par l’équipe de facilitation. Donc même si on est 70, on produit ensemble et on se sent impliqué dans la réalisation globale de l’œuvre.

Le lab des labs #2 a renforcé l’équipe et a été une journée pleine de surprises aussi bien pour les participants que pour les facilitateurs Codesign-it. En effet, le niveau de maturité des participants est tel que les facilitateurs décident de modifier les consignes du second temps de production en groupe et de proposer aux acteurs de labs d’aller encore plus loin dans la production du livre.

Le livre blanc est bien avancé et la quasi totalité des praticiens ayant participé à sa construction acceptent d’en être les co-auteurs. On sent également une demande, voire un besoin, chez les praticiens de multiplier les rencontres de ce type. Pourquoi attendre un an avant de se revoir ? Les idées fusent et des propositions de rencontres en dehors du lab des labs sont lancées. D’ailleurs, prochainement plusieurs labs d’Ile de France ont organisé une expédition à Toulouse pour un temps collectif dans l’un des labs d’AIRBUS.

La machine est lancée et les praticiens engagés ! De nouvelles surprises sur les labs sont donc à venir. Ce qui est sûr c’est que vous entendrez parler très bientôt de la publication du Livre Blanc des labs d’innovation collaborative. Dans les couloirs du 10Co j’ai cru entendre parler du mois de mars !

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L’Acôdémie Codesign-it : des focus pour développer l’acuité des facilitateurs ! http://codesign-it-ventures.fr/2018/12/12/2198/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/12/12/2198/#respond Wed, 12 Dec 2018 10:48:49 +0000 http://codesign-it.com/?p=2198 [...]]]> Documentation de l’expérimentation Codesign-it!

L’Acôdémie Codesign-it : des focus pour développer l’acuité des facilitateurs !


L’Acôdémie c’est le programme expérimental de formation interne de Codesign-it! Débuté mi 2017, il vient de se terminer fin novembre 2018 et a eu comme objectifs de créer un cadre de référence pour les membres du collectif dans leurs rôles de facilitateurs ; d’entraîner aux gestes et savoir-faire clés de la facilitation, pour le partage et l’appropriation d’un langage et d’une culture commune. Des dispositifs de transmission inventifs y ont été pensés pour une pédagogie active et expérientielle.

« En un an et demi, dix-neuf sessions ont été créées. Le choix et la formulation de ces thèmes a déjà été un véritable apprentissage en soi. » raconte Brice de Margerie, membre du collectif à l’origine du programme. « Chaque sujet est un focus utile aux participants pour aiguiser leurs sens. Comme un opticien, on veut aider à faire le point pour mieux voir ensuite. » 

Pour chaque session, un binôme de facilitateurs bénévoles, membres du collectif imagine puis mène la danse d’une trentaine de participants membres, résidents, partenaires, concurrents ou clients. On parle de parcours porteurs : « Moins on est sachant plus on est la bonne personne ». Les plus débutants sur un sujet qui auront décidé de le prendre en charge comme facilitateurs, seront ceux qui, à l’issue de la session, auront le plus appris.

Je suis allée à la session : Présenter la démarche d’innovation collaborative et ce qu’elle suppose orchestrée par Thomas Appleby et Michel Clavel. L’expérience est physique et sensorielle. Elle propose plusieurs subjectivités et regards. On itère en faisant un pas sur le côté, puis un pas de l’autre coté pour mieux comprendre et mieux voir !

Définir l’innovation collaborative n’est pas chose aisée. On arrive à se représenter à priori ce que c’est, mais mettre des mots, formaliser une définition qui parle et nous ressemble peut s’avérer plus compliqué qu’il n’y paraît. On pourrait ne pas savoir, avoir peur de dire des banalités, peur d’utiliser des mots trop compliqués ou des phrases toutes faites, peur d’ennuyer son auditoire.

Alors pendant ces deux heures les facilitateurs ont proposé de multiplier les angles de vue. La session est rythmée et les participants rentrent dans le jeu car ils en sont les acteurs principaux. Encore une fois, on apprend en expérimentant !

Dès les premières minutes on entre dans le vif du sujet : « Vous avez cinq minutes pour écrire une carte postale à qui vous voulez (enfant, grand-mère, ami, inconnu, etc.) pour expliquer ce qu’est l’innovation collaborative. »

Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises réponses. On ne s’attache pas au résultat mais à l’expérience. « Qu’avez-vous ressenti ? » « De la peur, de la joie, des envies de poésie et de voyages »

On s’aventure alors autour du Totem, sculpture à cinq dimensions créée par les facilitateurs : cinq restitutions d’entretiens de membres du collectif qui présentent la démarche d’innovation collaborative. Cinq angles de vue possibles donc ! On parle d’ailleurs du Totem sur Talent Social et c’est ici !

Très vite les facilitateurs proposent encore un nouvel entraînement : « Si on réfléchissait par analogie ? » Les participants ont dix minutes pour dresser des portraits chinois : si l’innovation collaborative était un animal, une plante, un livre, etc. que serait-elle et pourquoi ?

Et si on utilisait d’autres structures de langage pour la définir ? Si l’innovation collaborative était un conte, une pièce de théâtre, une formule mathématique, une devinette, etc. Les participants restituent leurs travaux en paroles, mimes ou Scribes.

 

Et si on s’adaptait à son interlocuteur ? Comment parleriez-vous de l’innovation collaborative à un persona : un jeune adolescent fan de jeux vidéos, un cadre dirigeant d’une entreprise du CAC 40, père de trois enfants et qui a, chez lui, une collection de guitares électriques, etc. ?

En tant que participant, on se projette alors dans un rapport à soi et à l’autre qui créé l’écoute. Décaler par les images et les formes, aide à dire et à s’adapter à son environnement. On comprend et on transmet mieux car on sent.

A la fin des deux heures de session on a vécu plusieurs expériences. On a eu l’occasion d’expérimenter plusieurs regards et points de vue. La matière est exhaustive et on dispose des outils qui permettront à chacun d’en parler, en fonction de sa sensibilité, de ses interlocuteurs et du contexte dans lequel le sujet de l’innovation collaborative sera abordé. L’Acôdémie, ce n’est pas une recette toute faite mais plutôt un effet laser qui développe la sensibilité sur des sujets choisis, et l’envie de continuer à les questionner par la suite. 

Merci à l’Acôdémie de m’avoir invitée.

 

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Les outils de codesign de Nod-A http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/les-outils-de-codesign-de-nod-a/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/les-outils-de-codesign-de-nod-a/#respond Tue, 02 Jan 2018 16:05:05 +0000 http://codesign-it.com/?p=1451 [...]]]> Mercredi 17/05/17, au lab de la FDJ, avec souplesse et énergie, Claire Etienney nous a fait expérimenter sur le mode Makestorming © (nod-A) un des outils de l’agence d’innovation collaborative : l’App Maker.

Notre mission : concevoir un prototype d’application mobile avec ses principales fonctionnalités et une ébauche de design et préparer la transmission au reste du groupe en 2 heures (groupes de 8).

Défi relevé. Et pour corser l’expérimentation, nous hackons le sujet donné – créer l’appli du DU – en choisissant de travailler sur une idée proposée au sein du groupe : trouver les modules les plus adaptés pour réussir une session de codesign. La définition prend du temps. Puis les étapes se succèdent.

Nous nous laissons guider par les outils et la timeline proposée. Quasiment tous nos besoins en termes de matériel, de forme et de méthodologie sont anticipés. Le prototype se construit pas à pas, avec des éléments de design valorisants et stimulants pour l’émergence des idées. Nous sommes dans l’ensemble assez fiers et satisfaits par nos prototypes.

 

Regard critique : cette matinée de travail, très riche et fructueuse, a soulevé chez moi deux interrogations…

Lorsque la procédure est si présente qu’elle nous dicte chaque étape, chaque forme et le temps imparti, quelle place laisse-t-on au discernement et à l’imprévu. L’apport de la richesse des uns et des autres ne s’en trouve-t-il pas amoindri ?

La deuxième interrogation vient d’un événement qui, étant dans l’action, m’avait complètement échappé (j’ai encore du travail) : au moment de la création du parcours utilisateur, le binôme qui avait proposé l’idée de départ n’a plus semblé se reconnaître dans la direction que prenait notre application.

Attentive, Claire leur a alors demandé de nous présenter leur idée complète. Il y avait effectivement un décalage, que le groupe n’a pas pu rattraper étant donné l’état d’avancement du prototype.

Mes interrogations sont les suivantes : y a-t-il un état d’esprit particulier et une démarche à adopter pour faire travailler un groupe sur sa propre idée ? Comment gérer son égo et son détachement face à la propriété de l’idée ? Et de manière plus générale, jusqu’à quel point peut-on avancer une idée avant de la soumettre à un travail collaboratif pour qu’il y ait consensus sur le résultat ?

 


Restitution proposée par Claire Leroux, participante du Diplôme Universitaire Codesign.

Merci à Claire Etienney pour son intervention et sa facilitation !

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Et si les collaborateurs transformaient eux-mêmes l’entreprise ? http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/et-si-les-collaborateurs-transformaient-eux-memes-lentreprise/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/et-si-les-collaborateurs-transformaient-eux-memes-lentreprise/#respond Tue, 02 Jan 2018 15:46:58 +0000 http://codesign-it.com/?p=1448 [...]]]> Comment le codesign peut-il révéler les forces intrinsèques de votre organisation… et son intelligence collective ?

En cette matinée de novembre 2016, nous, étudiants du D.U Codesign, arrivâmes sous une fine bruine au 6bis pour en apprendre un peu plus sur le codesign : ses fondements, ses différentes formes, ses évolutions, la richesse de ses champs d’applications ou encore ses mécanismes – parfois obscurs ou abscons.

La veille, la tête au-dessus des nuages parisiens, nous avions déjà pris pas mal de hauteur du sommet de la tour Montparnasse ; ce 23 novembre, au cœur d’un quartier d’affaires de Paris en pleine mutation et effervescence, où les « start-up » pivotaient et de nouveaux espaces de co-working s’ouvraient avec frénésie, Alain Biriotti allait nous enrichir de sa longue expérience en transformation des entreprises et des administrations, et en particulier sur les diverses d’innovations collaboratives.

Rompu à l’accompagnement des organisations (consultant chez Bossard, Cap), il découvrit puis dirigea l’ASE en 2000 (Accelerated Solution Environment) issu  de Ernst & Young Consulting. Cet ensemble de méthodologies collaboratives inventé par Matt & Gail Taylor, fut pour lui un pivot professionnel, qui lui permit d’aider les organisations à travailler de façon plus efficace et à accélérant leurs transformations.

Le second pivot arriva naturellement en 2010 : peut-on faire plus pour ces organisations que de les aider à optimiser globalement leurs processus ? Et si on les aidait à se réinventer, tant sur leur offre que sur leur organisation, voire même leur culture, leur raison d’être ? En clair, innover au sein de l’entreprise, dans tous les domaines. Passer ce cap nécessiterait de mobiliser l’ensemble de l’organisation, sur différents plans de conscience ou de processus managériaux, serait-ce possible ?

 

Afin d’illustrer son témoignage, Alain nous proposa un cas, celui d’une mutuelle militante, historiquement fondée par et pour les enseignants :

  • Cette mutuelle fut pendant des décennies un modèle d’entreprise, alliant à la fois un parfaite satisfaction client et une efficacité économique remarquable (grâce notamment à des coûts commerciaux et des sinistres faibles),
  • Mais le modèle commença à vaciller, et les années 2000 amenèrent leur lot d’optimisations de processus et de systèmes d’information ; la concurrence s’accrut sur la niche de marché des enseignants, générant des pertes de parts de marché et laissant la moyenne d’âge des sociétaires grimper,
  • Cette organisation devait se réinventer, retrouver un esprit pionnier pour conquérir de nouveaux marchés tout en gardant son ADN et être fidèle à ses valeurs.

 

Mais comment diable opérer ? Ce fut ce challenge qu’Alain nous proposa de relever sous la forme de trois questions :

  1. Comment redéfinir leur stratégie de marché ?
  2. Comment démontrer à l’organisation que le groupe peut se transformer ?
  3. Comment développer une culture d’agilité dans cette organisation ?

 

Galvanisés par cet exemple si concret, nous travaillâmes avec ardeur une petite heure à imaginer les dispositifs et systèmes à mettre en place au cœur de l’entreprise pour aider ces 7000 collaborateurs à redresser leur mutuelle – et les valeurs qu’elle portait. Les propositions fusèrent : oxygéner les salariés au travers de « learning expeditions », s’ouvrir à de nouveaux marchés en partant à la rencontre de potentiels clients, promouvoir le « test & learn » au travers de quelques équipes projet, etc.

Foison d’idées ! Sûrement toutes bonnes ! Mais étaient-elles réalistes ? N’étaient-elles pas trop ambitieuses, voire démesurées ?

A notre surprise – et pour notre plus grand bonheur – la réalité et les réalisations concrètes au sein de la mutuelle rapportées par Alain dépassèrent nos plus folles élucubrations…

La mutuelle avait agi en deux temps :

1 – « Décoller le traîneau de la banquise »

L’entreprise décida d’envoyer 150 managers en « learning expedition » pour découvrir les nouvelles technologies, les innovations managériales d’autres organisations, apprivoiser les nouvelles économies de réseau et de partage, etc.

Il fallait alors enfoncer le clou, ancrer la curiosité et l’espoir naissants par du concret : on confia donc à des équipes – en autonomie très forte – un sujet qu’ils devaient étudier, tordre et « craquer » en testant de nouveaux concepts auprès de clients ou de nouvelles façons de travailler.

Toute la richesse de cette première phase fut partagée lors d’un retour d’expérience (REX) par les 800 cadres de la mutuelle.

Pour avoir personnellement accueilli une de ses équipes en 2013, l’énergie et l’ambition qu’elle exprimait à ainsi défricher avec gourmandise l’océan immense d’opportunités à saisir étaient contagieuses – me redonnant du baume au cœur face aux difficultés rencontrées dans ma propre organisation…


2 – « Étendre le champ des possibles »

En portant bien hautes ses valeurs fondatrices, la mutuelle lança ainsi 80 projets transformants la première année, impliquant une part très importante de l’organisation, couvrant 4 thèmes clefs.

Étendre à plusieurs milliers de personnes un dispositif de transformation injectant autant de changements nous sembla presque irréaliste, mais force était de constater que la mutuelle avait réussi ce pari : se mettre en pleinement mouvement en transformant la culture de son entreprise sans perdre ses racines, ses valeurs et ses sociétaires historiques !

Alors que le temps s’éclaircissait au dehors, Alain nous partagea ses propres apprentissages et étonnements issues de l’étude d’organisations telles que Zappos, Mozilla ou encore Intel.

Décryptant les modes de fonctionnements de ces organisations en détaillant les intangibles ou en précisant les conditions nécessaires à maintenir, il étayait par des exemples concrets la nécessité d’aller explorer de tels modes de gouvernance.

Oui, nous devions oser imaginer des dispositifs collaboratifs ambitieux car d’autres avaient réussis avec brio !

Oui, on pouvait s’inspirer de l’holacratie pour gérer des projets complexes et ambitieux, prototyper de nouvelles offres ou façons de travailler, ou encore ouvrir à un écosystème très large nos réflexions stratégiques !

A l’heure du déjeuner, lorsque nous sortîmes nous sustenter sous un doux rayon de soleil, nos cœurs étaient légers et nos esprits féconds.

Et si Alain en plus d’accompagner cette mutuelle – et bien d’autres organisations, nous avait aussi aidé, ce matin-là, à nous transformer ?

Quentin Lebel

Merci à Alain pour ce très riche et intense breuvage d’expériences qu’il a partagé avec nous, et dont nous comptons encore les caudalies…


Restitution proposée par Quentin Lebel, participant du Diplôme Universitaire Codesign.

Merci à Alain Biriotti pour son intervention !

Cette œuvre de Codesign-it! est mise à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Attribution – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

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