équilibre – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr innovation collaborative Fri, 14 Sep 2018 06:27:18 +0000 fr-FR hourly 1 https://i2.wp.com/codesign-it-ventures.fr/wp-content/uploads/2015/08/Co_logo_small.png?fit=32%2C32 équilibre – Codesign-it! http://codesign-it-ventures.fr 32 32 110756974 Le management symbolique http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/le-management-symbolique/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/04/03/le-management-symbolique/#comments Tue, 03 Apr 2018 18:09:22 +0000 http://codesign-it.com/?p=1678 [...]]]>

Le management symbolique
ou
comment manager la complexité des organisations et de leur transformation
grâce à l’universalité et à la puissance des symboles

En cette après-midi de D.U. Codesign, Stéphane RIOT, fondateur de NoveTerra (écosystème d’experts et de chercheurs sur les modèles économiques et sociétaux de demain), va nous donner de l’énergie…va nous transmettre son énergie…en nous parlant de l’impact des symboles dans notre quotidien, au plus profond de nous, mais aussi des liens que l’on peut faire avec les entreprises ou les différentes organisations.

Tout part d’un principe ancestrale et incontestable : chaque organisme vivant a besoin pour vivre et survivre d’être au contact de différentes énergies, que nous appellerons les quatre éléments : la terre, l’eau, le feu et l’air.

Hippocrate, le père de la médecine, parlait lui-même de la médecine des quatre éléments pour expliquer le fonctionnement du vivant :

  • La TERRE : la structure, les squelettes et les os
  • L’EAU : les fluides, l’eau et le sang
  • Le FEU : l’énergie nécessaire au quotidien
  • L’AIR : ce dont nous avons besoin pour respirer

Pour survivre, les organismes vivants ont besoin que ces quatre éléments soient présents et ce de manière équilibrée. Si un tel équilibre n’est pas assuré, cela peut engendrer des difficultés, voir certaines souffrances dans les cas les plus extrêmes.

Partant de ce postulat, Stéphane nous propose de savoir si nous avons un élément prédominant chez nous. Pour cela, il organise un quiz d’une dizaine de questions (que vous retrouverez facilement d’ailleurs sur internet avec votre moteur de recherche préféré). Les questions défilent, et quelques sourires sur les visages des participants laissent déjà envisager la suite.

– Sommes-nous plutôt Terre et donc plutôt attaché aux règles, aux traditions ?
– Sommes-nous plutôt Eau, privilégiant les échanges, la communication, le partage avec les autres ?
– Sommes-nous plutôt Feu, bouillonnant d’énergie et passionné ?
– Sommes-nous plutôt Air, toujours inspiré et inspirant les autres ?

Le verdict tombe et la magie opère quand physiquement nous nous regroupons par petits groupes ayant le même élément dominant. La diversité des participants du DU fait que les groupes sont également équilibrés. Les échanges entre sous-groupes se poursuivent et nous sommes tous en quête déjà d’un peu plus d’équilibre. Ce que Stéphane appellera l’homéostasie*.

Dans la tête de certains, d’autres questions surgissent : « De quel élément dominant sont mes amis ? Ma femme ou mon mari est-il du même élément dominant que moi ou sommes-nous plutôt complémentaires ? Est-ce donc pour ça que je ne m’entends pas très bien avec mon chef ?… Ces questions en amènent d’autres mais Stéphane précise également que nous sommes en perpétuelle dynamique de vie et que nous ne naissons pas et mourrons pas en étant attaché toujours au même élément. Certains évoquent être passés par trois éléments dominants au cours des dernières années.

Si ce lien entre éléments et prédispositions individuelles semble convaincre tout le monde dans la salle…comment appliquer cela aux entreprises et aux organisations ?

Stéphane explique alors que les entreprises ont elles aussi un ou plusieurs éléments dominants et que souvent un déséquilibre provoqué par un élément moins présent peu amener des dysfonctionnements.

Il propose que lors d’un diagnostic d’entreprise et au-delà des méthodes traditionnelles et classiques, une analyse sous l’angle des quatre éléments soit faite :

– Faut-il un peu plus de TERRE ? Avec un peu plus de standards, de règles, d’organisations, de valeurs, de fondations.
– Faut-il un peu plus d’EAU ? Renforçant ainsi la communication interne, le visuel, les échanges et le partage.
– Faut-il plus de FEU ? En démultipliant de nouveaux challenges, en développant plus de créativité et de passion.
– Ou faut-il enfin plus d’AIR ? C’est-à-dire avoir une nouvelle vision, de nouvelles inspirations pour l’entreprise.

Une fois ce diagnostic fait, il est alors possible de faire prendre conscience des déséquilibres et de trouver de nouvelles idées, de nouvelles méthodes, de nouvelles actions…afin de rééquilibrer l’entreprise.

Chaque transformation importante a souvent tendance à accentuer ces déséquilibres. ll est alors nécessaire de regarder quel(s) élément(s) sont moins présents après la transformation afin de rééquilibrer le tout et relancer une nouvelle dynamique de performance.

Par ailleurs, il est amusant de voir que certains métiers sont profondément ancrés autour d’un symbole plutôt qu’un autre :

  • La TERRE : les notaires, les comptables, les avocats,…
  • L’EAU : les agence de communication, les RH, les coachs…
  • Le FEU : les start-up ; les services commerciaux,
  • L’AIR : les cabinets de conseil, la R&D…

Stéphane RIOT nous a démontré que les symboles étaient bien au service de l’universalité…mais ses dernières recherches promettent déjà de nouvelles révélations prochainement autour de l’impact des symboles dans les organisations. A suivre…

Voici  pour finir 3 illustrations concrètes d’utilisation des 4 éléments :

Management par la symbolique – Mini XP (expérimentation)

En chemin vers un rendez-vous client, mon associée m’interroge sur le contenu de ce fameux D.U dont je lui parle souvent ces temps-ci. Je refuse l’obstacle de lui résumer mes deux premières sessions en quelques mots et décide de lui répondre par une mini XP sur le management par la symbolique.

Je lui explique rapidement le parcours de Stéphane Riot (j’ai l’impression que ça va m’aider à crédibiliser la suite de l’explication) et me lance dans la reformulation de ce que j’ai compris du management par la symbolique. « C’est directement inspiré de la médecine d’Hippocrate qui considérait que pour être en bonne santé, un être humain doit trouver l’équilibre entre sa terre, son eau, son feu et son air. »

Puis je lui explique en quelques phrases ce que j’ai retenu de la description des 4 éléments. « Sa terre, ce sont ses racines, ses croyances, sa personnalité, etc. Son eau, c’est la capacité à communiquer, à créer du lien entre les gens. C’est aussi les émotions, positives ou négatives. Son feu, c’est son énergie. Et l’air renvoie aux idées, à l’inspiration, à la créativité, etc. ». Elle suit ; c’est facile à raconter et à comprendre, les symboles. Tout le monde connait.

Je lui demande : « Quelle est ta dominante à toi ? »
Sa réponse arrive du tac au tac : « Je suis dans l’eau avant tout. Et peut-être un peu aussi dans la terre ».
J’enchaîne : « Et moi ? Tu me vois comment ? »
Son regard s’éclaire « tilt ! ». Elle vient de comprendre, comme moi, pourquoi nous formons un binôme efficace. « Toi tu es dans l’air à fond ! Et dans le feu aussi. »

Transformer l’assurance maladie grâce au management par la symbolique

Nous retrouvons Stéphane Riot dans un café un matin pluvieux de novembre. Au-delà de la séquence que nous avons partagée avec lui au D.U, nous voulons recueillir quelques exemples de transformations par la symbolique pour illustrer notre publication.

Un premier exemple lui vient immédiatement à l’esprit : la transformation de l’Assurance Maladie ! Stéphane sort en effet d’une session intense avec les 200 cadres dirigeants de la CNAM (Caisse Nationale d’Assurance Maladie) qui doit se transformer, notamment pour développer l’e-santé et prendre en charge prochainement le RSI et ses équipes. Le séminaire doit lancer des commissions d’exploration sur ces sujets et s’appuie sur le management par la symbolique.

Stéphane nous décrit l’assistance : 200 cadres dirigeants de la CNAM, des médecins, des énarques, et le premier d’entre eux, Nicolas Revel, directeur général de la CNAM. Le professeur Alain Lyon-Caen est également présent. Il est chef du service neurologie de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, professeur de neurologie à l’UPMC et médecin-conseil national de la CNAM.

Stéphane introduit le séminaire en expliquant le management par la symbolique. Il fait référence à Hippocrate, bien connu de ces érudits et ces médecins. Il est incontestable. Et d’ailleurs, personne ne conteste. Personne ne ricane, même. En quelques minutes seulement, l’assemblée a adhéré au modèle et s’apprête à contribuer aux travaux de la session.

Accompagner la transformation d’un journal en réinvention

Stéphane Riot évoque également le cas d’un journal dont il accompagne la transformation dans un contexte de grande difficulté. Le titre, mensuel grand public français, subit lourdement la crise de la presse.

La mise en perspective par les 4 éléments, a permis à de faire remontée en conscience les difficultés et des manques qui n’étaient jusqu’alors pas complètement mis en évidence. Dans un contexte de crise, cette accélération est un facteur clé de la réussite de la transformation et des thèmes cœur métier apparaissent très rapidement comme des sujets de travail urgent. Le questionnement sur les nouveaux métiers de la presse (innovation) est par exemple au cœur de la transformation et a inspiré l’organisation de learning expeditions déclenchées suite au constat de manque d’air.

Organiser une entreprise multi-culturelle avec les 4 éléments

Stéphane Riot accompagner depuis 2 ans déjà une entreprise internationale en forte croissance dont l’enjeu était principalement la dispersion des équipes et leurs différences de cultures (50 personnes, 22 nationalités présentes dans une quinzaine de pays)

Depuis 2 ans l’équipe a décidé de se retrouver tous les ans  en France pour un séminaire d’une semaine de connexion (terre) et d’échange (eau) afin de (re)mobiliser les équipes autour d’objectifs communs (feu) et de reflexion sur les nouveaux espaces d’innovation (air)

Chaque année est l’occasion pour l’équipe de faire le bilan de l’année écoulée et de déterminer les besoins individuels et collectifs.

Cette année, l’entreprise prévoit ainsi de renforcer la cohésion interne (terre/eau) par la nomination d’une fonction hybride entre le RH et le Community manager nommée «  work smarter together »

 

Retrouvez son TedX sur les 4 éléments içi : https://www.youtube.com/watch?v=k9DlRVkumVc

* homéostasie : terme utilisé en biologie et en systémique et qui caractérise un phénomène par lequel un facteur clé est maintenu autour d’une valeur bénéfique pour le système. C’est un système de régulation.


Restitution proposée par Nicolas Bled & Carlos Cardoso, participants au Diplôme Universitaire Codesign.

Merci à Stéphane Riot pour sa contribution et sa disponibilité !

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Meta-modèles de transfo http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/meta-modeles-de-transfo/ http://codesign-it-ventures.fr/2018/01/02/meta-modeles-de-transfo/#respond Tue, 02 Jan 2018 14:51:32 +0000 http://codesign-it.com/?p=1439 [...]]]>  

Samy Ellouze, qui intervient aujourd’hui, affecté par un évènement de vie récent, rebondit et met en perspective des modèles essentiels disant beaucoup de choses de ce qu’est vivre, créer, transformer, designer…

1) Modèle des « 3 cerveaux »

La TÊTE
Système nerveux -> C’est le siège de la raison qui nous fait imaginer le futur grâce à la mécanique de projection

Le CŒUR
Système sanguin -> C’est le siège des émotions qui nous expérimentons dans le présent grâce à la mécanique du ressenti

Le VENTRE
Système digestif -> C’est le siège de l’action qui nous ancre dans le passé grâce à une mécanique de répétition (de ce qui a marché)

La coordination de ces 3 cerveaux (donc des 3 dynamiques) va conditionner l’équilibre d’un individu.
Nous observons (en particulier dans notre monde occidental) que nous entrons parfois dans une forme de boucle d’insanité injonctive : pense/fait/pense/fait/pense/fait/pense/fait/pense/fait…

Cette insanité shunte les émotions et ressentis et peut nous éloigner de l’instant présent qui est pourtant « la seule vérité » (on ne vit que dans l’instant) et le siège de nos motivations intrinsèques. C’est aussi là que tend à se loger la relation à l’autre dans sa dimension émotionnelle.
Si on ne débranche pas la tête parfois, nous risquons d’échapper au présent de vie.

En simplifiant à l’extrême, nous pourrions mettre notre attention dans le « bon système », c’est à dire celui qui est adapté à notre intention :

– Lorsque je pense à l’avenir, je mets mon attention dans ma tête (réflexion),
– Lorsque je suis avec des amis, je mets mon attention sur mon cœur (ressenti)
– Lorsque je fais un repas, je mets mon attention sur mes expériences passées (action)

Des exemples (caricaturaux) de confusion :

– Si je « projette » au moment ou je fais… Je me mets la pression,
– Si j’« agis » au moment où je suis avec des amis… Je perds en qualité de présence,
– Si je « ressens » au moment où je pense à l’avenir… Je peux prendre peur.

2) Modèle du DFM

Il est aisé de superposer le modèle des 3 cerveaux sur 3 activités humaines primordiales : Décider, Faire, Mesurer (DFM) !

– DÉCIDER avec la TÊTE qui raisonne (fait des liens de cause à effet)
– FAIRE avec le VENTRE qui digère (qui domine la peur)
– MESURER avec le CŒUR qui ressent (positif ou négatif)

Il y a d’ailleurs une récursivité forte et des itérations permanentes entre ces 3 « balises » :
Je décide ce que je vais faire, je fais ce que j’ai décidé, je mesure avec mon ressenti si ce que j’ai fait est positif ou négatif (pour moi) ce qui me conduit à décider de la suite que je ferai et dont je mesurerai le résultat et ainsi de suite…

Finalement ces 3 activités constituent ce que « vivre » est !

Ainsi nous comprenons que la puissance d’un être humain réside dans son corps (Tête, Cœur, Ventre) et nous en déduisons l’impérieuse nécessité d’en prendre soin de façon équilibrée et spécifique. La superposition des 2 modèles nous aide à comprendre que parfois nous mélangeons les séquences (ex: trop d’émotion dans l’action, ou trop de rationnel dans la mesure,…) alors que nous bénéficierions de garder l’intégrité de chacune des séquences comme nous l’apprend par ailleurs le triangle de Disney.

3) Modèle du triangle de DISNEY

Ce modèle permettant de préserver la créativité dans les organisations (créé et utilisé par le créateur des célèbres studios) postule que la posture somatique de chaque séquence doit être préservée pour ne pas polluer son rôle/sa fonction dans le cycle de création/innovation.

1er rôle : L’émission d’idées
Posture : Le « RÊVEUR » (qui imagine le futur avec sa Tête)

2ème rôle : Le plan d’action
Posture : Le « RÉALISATEUR » (qui traduit les idées en plan d’action avec son Ventre)

3ème rôle : Le challenge (critique) du plan d’action
Posture : Le « CRITIQUE » (qui cherche ce qui ne va pas avec son Cœur)

Puisqu’il n’y a rien de plus traumatisant pour celui qui émet des idées nouvelles que la critique de ces idées, il sera nécessaire de protéger les personnes et/ou les posture et ce à chacune des phases du processus.

Disney avait lui-même créé des lieux spécifiques pour chacune des phases.

Nous mesurons la récursivité des 3 modèles intervenant chacun à un niveau logique différent mais « décrivant » la même chose.

 

4) Prolongement transversal de ces modèles : « Input => Transformation => Output »

« Vivre » en 3 étapes c’est aussi notre capacité de transformation du monde (écosystème) que cela ouvre.

L’école de Palo Alto nous enseigne que « nous ne pouvons pas ne pas communiquer » et bien il en va de même concernant l’action : « nous ne pouvons pas ne pas être acteur »

Et cela se démontre par la récurrence permanente du processus modélisé suivant :
Input => Transformation => Output

– Je reçois un « Input » provenant de l’extérieur
– Je le traite et le transforme (throughput) avec ce qui provient de l’intérieur (moi ou organisation)
– Je restitue un « Output » à l’extérieur

La nature de la transformation qui se produit se fait en fonction de/des objectifs de la personne ou de l’organisation.

5) Croisement des 2 modèles : DFM et IN-Transfo-OUT

Croiser les 2 modèles peut permettre d’initier toute mission de conseil de type « systémique » portant sur les flux, en effet, toute activité humaine collective pourrait être découpée et placée dans ce tableau d’analyse.

Avec le mode de raisonnement suivant :

Qui vous donne Quoi et vous donnez Quoi à Qui ?
Entre les 2 a lieu la transformation.
Ce que nous comprenons c’est que le Qui conditionnant le reste (le Quoi, le Comment, le Quand, etc…), il est important de mettre une focale sur cette dimension.

Ce type d’analyse nous amène a dédramatiser ce qu’est un problème, en effet vu sous l’angle des modèles croisés, vivre c’est avoir des problèmes et tenter de les résoudre.

Il y a au moins 2 types de problèmes :
– Les « normaux » qui se règlent
– Les « anormaux » qui reviennent (le système ne les règle pas de façon endogène)

C’est pour les problèmes « anormaux » que le Design peut apporter une approche solutionnante car le Design va tenir compte des acteurs et de la situation de façon élargie, de façon plus exhaustive (c’est là qu’il devient CO-design et tient compte de l’éCOsystème).
Pourquoi ? « Car c’est toujours la situation qui a raison », il n’y a pas de vérité extra-situationnelle, il n’y a pas de bons modèles mais des modèles qui révèlent des lectures de situations.

6) Conditions du design et d’utilisation de modèles pour atterrir

Modèles et Design (Codesign) ne peuvent offrir d’efficience qu’à certaines conditions liées à la situation :

– Une Intention Collective => Tout le monde souhaite-t-il la même chose ?
– Une Question/Problématique => Tout le monde comprend-il la même chose ?
– Un Garant de processus => Tout le monde est-il prêt à suivre le garant ?

Pour encore plus de puissance d’action il sera utile de connaître le niveau d’alignement des acteurs de l’organisation sur : « Vision » « Mission » « Buts » « Objectifs » « Tâches ».

Introduire des expériences (tripes et cœur) pour savoir où en sont les acteurs permettra une meilleure lucidité.
En effet, « on ne part pas d’ailleurs que de là où on est » !

Dans ce travail amont de défrichage lucide de la situation (avec l’intention de permettre un meilleur alignement), il est contre-intuitif de commencer avec les plus résistants, pourtant il y a beaucoup de bénéfices à interpeller ces grands résistants en premier :

. Ils sont les plus engagés
. Ils ne donnent aucun « bullshit »
. Ils ont une puissance de transformation incroyable

Ce voyage au pays des méta-modèles nous a déséquilibrés de nos postures bien trop sages et tranquilles (tellement rassurés que nous sommes par ce qui est « CONCRET »), il nous a permis de visiter la dimension verticale (micro/macro) de tout modèle et aussi la dimension horizontale de leur utilisation (« sur-optimiser un élément du système c’est pénaliser l’ensemble du système »).

 


Restitution proposée par GréGoire Gatbois, participant du Diplôme Universitaire Codesign.

Les circonstances troublées ont offert beaucoup d’humanité et de spiritualité à cette intervention. Bravo et merci Samy Ellouze !
Merci aussi à Alain Biriotti pour sa facilitation.

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La transfo c’est systémique…pas systématique ! http://codesign-it-ventures.fr/2017/11/29/la-transfo-cest-systemique-pas-systematique/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/11/29/la-transfo-cest-systemique-pas-systematique/#respond Wed, 29 Nov 2017 11:37:43 +0000 http://codesign-it.com/?p=1352 [...]]]> Essaimer une approche environnementale dans un système économique en tension par une approche collaborative est l’expérience très ambitieuse qui nous a été présenté par Philippe Coullomb, fondateur de wheretofromhere? en Asie-Pacifique, et auteur du livre « Collaboration by Design ».

Face à la tension croissante entre les enjeux environnementaux et économique, notre société prend conscience peu à peu du besoin de convergence vers un nouvel équilibre. D’ailleurs, une organisation d’acteurs économique, semblable à notre MEDEF a pris l’initiative d’explorer cette transition en Nouvelle Zélande. Elle a donc mandaté Philippe, spécialiste de la transformation des systèmes complexes, pour les accompagner dans la mise en place d’un dispositif collaboratif permettant la discussion, la décision et l’organisation de cette transformation.

Philippe nous raconte cet accompagnement, son cheminement et surtout les nombreux obstacles et difficultés endémiques de la convergence écologique et économique. Ainsi selon le principes de pédagogie inversée, notre groupe d’étudiants du D.U Codesign converge et parfois diverge vers plusieurs problématiques :

1 – Malgré le consensus sur le besoin de réinventer ou réorganiser la relation entre économie et environnemental, les participants de l’initiative néo-zélandaise sont souvent passifs, voire moyennement engagés. Ainsi, et comme ils se renouvellent régulièrement, cela entretient une forme d’inertie. Du coup c’est l’équipe externe d’animation du dispositif qui porte l’initiative. Alors comment conserver le renouvellement du collectif tout en s’assurant une adhésion partagée et impliquée ?

2 – Souvent, les participants divergent sur l’approche. Une approche délibérée de stratège qui consiste à d’abord s’informer, analyser et réfléchir, puis décider. Et une autre plus émergente portée par les opérationnels qui consiste à expérimenter d’abord. Alors que faire pour leur permettre de cohabiter ?

De nombreuses tentatives de réponses ont été avancées lors de cette session du D.U. Codesign. Mais ce sujet nous touche tous tellement, individuellement et collectivement, qu’il génère inévitablement de nombreux débats, ébats ou émois. Certains étaient particulièrement touchés par l’enjeu environnemental du projet, d’autres par la complexité de l’enjeu politique et sociétal. Autour d’un tel sujet il y aurait une multitude de façons de restituer cette session que chacun aura vécu de manière assez unique.

Personnellement je suis passionné par la physique des systèmes complexes, les systèmes biologiques, leurs modélisations et tous les phénomènes associés tel que l’auto-organisation, l’émergence, l’adaptation, les transitions chaotiques vers un équilibre stationnaire, etc. Je trouve fascinant que des interactions simples engendrent autant de complexité. Et que de la complexité émergent des phénomènes simples qui s’appliquent et décrivent aussi bien la finance internationale qu’une fourmilière.

Quoi de plus systémique que l’environnement et notre organisation économique ?

Cette approche est assez complexes, et n’intéresse pas forcement le plus grand nombre. Du coup les nombreuses tentatives de restitution deviennent souvent illisibles et indigestes car les synthèses s’apparentent plus à un traité scientifique de physique des systèmes complexes qu’à une restitution de session. Il aura fallu plusieurs mois pour laisser décanter cette session et ne garder que l’essence.

Lors de processus de transformation sur des sujets majeurs, il se crée systématiquement une dichotomie, une opposition entre deux approches. Je qualifierai l’une de « déterminée » et l’autre d’ « émergente« . Dans l’une, nous réfléchissons, instaurons une vision puis un plan puis agissons de la manière la plus efficace. Dans l’autre, nous essayons, commettons des erreurs, puis corrigeons puis ré-expérimentons de nouveau.

Plus la transformation et les enjeux sont critiques, plus cette tension ontologique entre l’approche déterminée ou émergente se cristallise. C’est ce qui est finalement arrivé dans cette expérience néo-zélandaise. J’ai trouvé formidable l’approche de l’essaimage présentée par Philippe.

La nature elle-même utilise des algorithmes d’essaimage pour optimiser et concilier l’approche « déterminée » et l’approche « émergente ».

En effet, une approche « déterminée » définit un KPI « Key Performance Indicator » (Indicateur Clef de Performance), qui permet par exemple aux abeilles de visiter et revisiter la performance de chaque voie explorée.

L’approche « émergente » des ouvrières leur permet de choisir d’explorer de nouvelles voies ou continuer à exploiter les plus performantes.

Point commun entre ces deux approches : la transformation des systèmes complexes : c’est systémique… pas systématique.

 

Merci à Philippe Coullomb pour son intervention !

Restitution proposée par Steve Costalat, participant du Diplôme Universitaire Codesign

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Apprentissage intemporel http://codesign-it-ventures.fr/2017/11/23/apprentissage-intemporel/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/11/23/apprentissage-intemporel/#respond Thu, 23 Nov 2017 10:27:17 +0000 http://codesign-it.com/?p=1269 [...]]]>

Machine à remonter le temps (auteur inconnu)

Je me suis plongée dans ma mémoire de première session du D.U., alors que je m’approche de la dernière. Et Philippe Labat a dessiné deux cercles …. Présence… Design… Elle était toujours bien présente. « La complémentarité équilibrée entre le Design et la Présence est fondamentale dans ce métier »

Le doudou dans le sac… « nous influençons l’environnement de nos participants mais commençons par nous faciliter notre environnement ». C’était en décembre 2016, un matin, une intervention au sujet de l’auto-facilitation. Prendre soin de soi pour prendre soin des autres.

Une multitudes d’astuces, de conseils. Jusqu’à une mise en pratique de techniques de respiration…  « Inspirer par le torse et expirer par les pieds pour s’ancrer, par la tête pour s’aligner, par le ventre pour se recentrer »…Se faciliter son corps. Il a identifié ainsi neuf points d’attention :

1. l’environnement personnel de travail
2. la relation avec les sponsors
3. le rapport au réel
4. la créativité
5. la relation avec l’équipe de facilitation
6. la relation avec les participants
7. la pensée, le langage et la mémoire
8. le corps
9. l’attention aux autres et à soi même

Pour faciliter ce plongeon dans les mémoires du D.U, Philippe nous a facilité la vie jusqu’au bout, en nous offrant un trésor, une mise en mot exhaustive de ce qu’il était venu nous livrer. (ici, un lien vers l’article de Philippe) En premier abord, nous retenons ce qui nous interpelle, ce que nous pouvons intégrer. En revenant sur ce contenu, il révèle de nouvelles richesses. Chaque mot, chaque phrase, pèse son poids et nécessite un temps d’incorporation. Un trésor inépuisable et intemporel qu’il s’agit de faire vivre et réactiver. Apprendre c’est mettre en pratique. C’est ainsi l’esprit du DU de ne pas transmettre un savoir théorique mais de constituer une communauté apprenante.

Avec Quentin, nous avons fait revivre ce contenu en nous mettant dans un état de présence et en nous lisant la version écrite de la présentation, avec la consigne de retraduire en une phrase ce que nous retenons de chacun des neufs points d’attention. Voici donc ci-dessous quelques bulles émanant de notre effervescence intérieure.


Cette lecture d’un équilibre entre design et présence fait échos à une récente session du D.U où Gregoire Serikoff a proposé une lecture des typologies de design : d’un côté le type design thinking, axé sur la production ; de l’autre le type théorie U, axé sur la présence ; et entre les deux un vaste domaine d’hybridation à explorer, ce que fait le codesign. Ou comment, dans le design d’une session, veiller à alterner des phases productives et des phases de présence à soi et aux autres. Cet apport de Philippe Labat l’enrichit en portant l’attention sur cette hybridation dans notre façon de préparer des sessions. Si cette double conscience est présente et incorporée dans la préparation, cela facilitera d’autant plus sa traduction dans la session. En portant attention à ce dont nous avons besoin pour nous faciliter la vie, nous faciliterons d’autant mieux celle des autres, et réciproquement.

Pour conclure, il me semble que la qualité de notre codesign dépend de notre capacité à voyager dans le temps permettant de rendre vivant la diversité des expériences et apprentissages que nous traversons pour les laisser s’exprimer selon les circonstances.

 

Merci à Philippe Labat pour son intervention.

Merci à Quentin Lebel, ancien participant du Diplôme Universitaire Codesign, pour la co-facilitation, la co-réactivation, la relecture et mise en forme.

Restitution proposée par Sarah Fortin, participante du Diplôme Universitaire Codesign

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Rencontre avec une facilitatrice graphique http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/22/rencontre-avec-une-facilitatrice-graphique/ http://codesign-it-ventures.fr/2017/05/22/rencontre-avec-une-facilitatrice-graphique/#comments Mon, 22 May 2017 18:42:26 +0000 http://codesign-it.com/?p=861 [...]]]>

 

Laure Villemaine raconte son histoire comme on raconte une bande dessinée d’aventure. Sa destinée n’était pas de devenir facilitatrice graphique, mais géographe. Sa passion des cartes, la fascination pour une émission de télévision devenue culte à ses yeux (“le dessous des cartes” de Jean-Christophe Victor) et enfin de nombreuses rencontres et circonstances particulières l’ont amené à découvrir une façon nouvelle de communiquer pour faire passer des messages complexes: de dos et sans dire un mot !

 

Mais qu’est ce que la Facilitation Graphique ?

En voici la définition, telle qu’on peut la trouver sur le site de la Communauté de Praticiens de la Facilitation Graphique (FGCP) :

“La facilitation graphique est une pratique qui utilise les médias graphiques pour favoriser les échanges et les réflexions au sein d’un groupe, afin de lui permettre de construire une vision commune. Elle sert, alimente et accompagne un processus de collaboration. C’est ce qui distingue cette pratique des autres métiers de la visualisation tel que le design graphique ou graphisme.”

 

L’impact de la facilitation graphique

Pourquoi Laure Villemaine cite t-elle “Le dessous des cartes” comme une des inspirations qui l’ont amené à la facilitation graphique ?

Les démonstrations illustrées de Jean-Christophe Victor lui ont probablement fait découvrir à quel point s’appuyer sur des éléments graphiques animés et évolutifs simples représentait une force considérable pour faire passer des messages. Et à quel point ces informations semblaient tout à coup plus marquantes et facilement mémorisables.

 

C’est bien plus tard, en animant une session de travail collaboratif, que l’occasion se présente à elle de constater les effets positifs de la facilitation graphique. Le sponsor faisant part de ses difficultés à présenter son idée et créer une dynamique nouvelle, Laure se saisit spontanément d’un marqueur et représente schématiquement la métaphore, les messages clefs et finit par faciliter les sessions durant 4 jours, feutre en main.

Même si ses premiers dessins, selon son propre aveu, “ne sont pas beaux”, ce coup d’essai est une réussite ! A tel point que le sponsor lui demande de produire une fresque graphique pour illustrer sa démarche.

Laure ressort de cette expérience convaincue que le visuel touche une partie émotionnelle plus forte que les autres vecteurs de communications traditionnels.

La facilitation graphique permet à l’auditoire :

  • de mieux comprendre ce qui se dit, car elle fait appel à différentes formes d’intelligence et stimule l’imaginaire
  • de renforcer l’engagement des participants par un ancrage supplémentaire, car la facilitation graphique sollicite le plaisir, le jeu et permet ainsi aux participants d’être plus actifs
  • de mémoriser plus facilement les idées, car elle est un outil de synthèse efficace qui simplifie considérablement le discours (sans le dénaturer)
  • de créer de l’émotion et favoriser davantage les interactions entre les participants
  • Enfin, la représentation via une carte géographique illustre les échanges entre les personnes et en fait ressortir les différents points de vue

La facilitation graphique doit être bien maîtrisée pour éviter de tomber dans un certain nombre de pièges, par exemple :

  • que la représentation graphique soit juste “jolie” et ne soit pas porteuse de “sens
  • ou qu’elle soit perçue comme trop réductrice
  • ou encore que le facilitateur graphique commette des erreurs d’interprétation

Domaines d’application et techniques de la facilitation graphique

La facilitation graphique peut être mise en œuvre dans de nombreux cas de figure, tant pour faciliter la pédagogie, la création, la vulgarisation ou la restitution, dès qu’il s’agit de processus de collaboration.

Elle s’appuie sur un certains nombre de bonnes pratiques et astuces à avoir en tête avant toute séance de facilitation graphique :

  • Trouver un point d’entrée et penser à raconter une histoire.
  • Écrire au moins une phrase qui illustre le propos. Rédiger le titre à la fin, pour rajouter éventuellement ce qui pourrait manquer
  • Donner un sens à la lecture (ne pas hésiter à rajouter des flèches pour indiquer ce sens)
  • Ne pas oublier qu’on fait “pour les autres” et qu’il faut être compréhensible !
  • Respecter l’équilibre entre le dessin et le texte
  • Se soucier de la gestion de l’espace (créer des familles d’idées et définir visuellement des zones distinctes). Ne pas oublier que le vide a son importance !
  • Poser les éléments au fil de l’eau sans dessiner les liens immédiatement, et anticiper le remplissage en fonction de la durée de la réunion
  • Ne pas hésiter à jouer sur les différences de taille des personnages en faisant des zooms pour mettre en avant telle ou telle idée
  • Choisir la couleur du texte/ du dessin en fonction du sens qu’on veut donner, 2 ou 3 couleurs maximum (choisir une couleur chaude et une couleur froide)
  • Rester cohérent entre la typo et le message
  • Mettre un cadre autour de chaque texte n’est pas obligatoire
  • Éviter la pollution visuelle, faire propre avec un trait net pour aller plus vite à l’information
  • Se souvenir que le format horizontal est plus facile
  • Ne pas confondre la création issue d’une facilitation graphique “live” et la production d’un outil de communication à des fins de diffusion. La facilitation graphique s’adresse avant tout aux participants de la réunion, ce n’est pas autoporteur !

Pour démarrer, Laure conseille de tester des techniques simples, sur la base de formes géométriques, de personnages en bâtons, en s’appuyant sur les regards pour signifier les émotions et désigner le sens de la lecture. La bouche et les sourcils complètent efficacement le regard pour définir les expressions souhaitées. Les pieds, représentés très symboliquement, ont une importance car ils montrent la direction vers laquelle se déplace le personnage (de face, de dos…).

Le texte doit être écrit de préférence en majuscules pour faciliter la lecture.

Les traits sont le plus possible nets, droits, francs. Il est utile de représenter un plan fixe (le sol par exemple) pour définir l’espace où évoluent les personnages et créer des repères.

La posture du facilitateur graphique et les qualités nécessaires

Finalement les qualités nécessaires pour faciliter graphiquement ne sont pas tant un talent de dessinateur qu’une capacité à synthétiser le discours. La technique est importante mais elle n’est rien sans une posture adaptée. Il faut être concentré au maximum, se placer dans un état émotionnel particulier qui permet de retranscrire le plus fidèlement possible les échanges et de cette façon :

  • engager
  • aligner
  • rassembler les participants

Pour l’anecdote, Laure raconte une séance de facilitation qu’elle a menée devant 700 personnes durant laquelle elle a scribé sur scène – dans un cirque – à côté des intervenants pendant 6h. Elle était tellement entrée dans “sa bulle de concentration” que surprise qu’en fin de session on lui demande ce qu’elle pensait des échanges, elle s’était retrouvée incapable de dire le moindre mot.

La posture de concentration extrême se focalise sur la retranscription fidèle, pas sur l’analyse et la formalisation de sa propre opinion.

 Outils et références utiles

Pour numériser facilement les scribes :

Pour s’inspirer :

Pour se former :

Pour faire émerger des idées :

Merci à Laure Villemaine pour son intervention !

Restitution proposée par Frédéric Fleury, participant du DU Codesign participante du Diplôme Universitaire Codesign.

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